Universellement bon et incomparable, le grand Sage
A le corps robuste et la force de Nārāyaṇa.
De ces trente-deux marques inconcevables,
Notre Instructeur précise qu’elles appartiennent
aux seigneurs parmi les hommes. +
De même qu’en automne on voit la forme de la lune
Dans un ciel sans nuages comme dans les eaux bleues d’un lac,
De même, les enfants des Vainqueurs verront la forme
De l’Omniprésent dans le maṇḍala de la parfaite bouddhéité. +
Il faut savoir que ces soixante-quatre qualités,
Ainsi que les causes de chacune,
Apparaissent ici dans le même ordre
Que dans le Soûtra de Ratnadārikā. +
Elles sont indestructibles, audacieuses,
Inégalables et inamovibles,
Si bien qu’on les compare respectivement
Au vajra, au lion, à l’espace et au [reflet de] la lune dans l’eau pure. +
Des dix forces, les six premières éliminent
Le voile de la connaissance ; les trois suivantes
Le voile de l’absorption méditative ; et la dernière
Le voile des affections avec leurs imprégnations : +
Le premier corps est doté des forces
Et des autres qualités de séparation ;
Le second possède les marques des grands êtres,
Qui sont des qualités de maturation. +
Comme si elles transperçaient des armures,
Abattaient des remparts et rasaient des forêts.
Les forces des Sages sont comparables à des vajras,
Parce qu’elles sont sûres, essentielles, stables et indestructibles. +
Pourquoi sont-elles sûres ? Parce qu’elles sont essentielles.
Essentielles ? Parce qu’elles sont stables. Stables ?
Parce qu’elles sont indestructibles. Et comme elles sont
Indestructibles, on les compare à des vajras. +
Impavide, indépendant,
Stable et parfaitement habile,
Le lion des sages est tel un lion sans crainte
Au cœur des assemblées qui se pressent autour de lui. +
Comme il connaît tout directement,
Il reste sans peur en toute occasion,
Et comme il voit que les êtres qui se sont purifiés
Eux-mêmes ne le valent point, il reste indépendant. +
L’esprit concentré sur tous les phénomènes,
Il est la stabilité même. Passé très au-delà
De la terre des imprégnations de l’ignorance,
Il rayonne de pouvoir créatif. +
Les êtres ordinaires, les auditeurs, les bouddhas-par-soi,
Les sages bodhisattvas et les bouddhas nés d’eux-mêmes,
Atteignent des états de compréhension de plus en plus subtils
Qu’illustrent cinq comparaisons : +
Comme ils assurent la survie de tous les mondes,
Ils sont pareils à la terre, à l’eau, au feu et au vent ;
Comme ils transcendent les caractères mondains
Et supramondains, ils sont comparables à l’espace. +
Ces trente-deux qualités sont autant
De divisions du corps absolu,
De même que la lumière, la couleur et la forme
D’une pierre précieuse n’en sont point séparées. +
Elles comblent la vue, ces qualités
Appelées « trente-deux marques » !
Elles s’appuient sur le corps d’apparition
Et le corps de la jouissance parfaite du Dharma. +
Les éloignés de la pureté et ses proches,
Les uns dans le monde et les autres dans le maṇḍala d’un vainqueur,
Voient les corps formels de deux façons
Comme la forme de la lune dans le ciel
ou bien de son reflet dans l’eau. +
Si les forces sont comparables aux vajras [lancés]
contre le voile de l’ignorance,
Les intrépidités évoquent le lion dans l’assemblée [des animaux],
Les [qualités] exclusives des tathāgatas ressemblent à l’espace
Et la double apparence du Sage tient [du reflet] de la lune dans l’eau. +
Le correct et l’incorrect,
La rétribution des actes, les facultés,
Les tempéraments, les aspirations,
Les voies de toutes les destinées, les concentrations +
Le correct et l’incorrect, la rétribution, les tempéraments,
les destinées et les aspirations dans toute leur diversité,
Ce qui est souillé par les affections ou parfaitement purifié,
l’ensemble des facultés, le souvenir des états antérieurs,
L’œil divin et l’art d’épuiser les souillures : voilà les [dix] forces
[de connaissance] que l’on compare à des vajras
Parce qu’elles transpercent les armures, abattent les remparts
et rasent les forêts de l’ignorance. +