Le mot tibétain signifie «tour» ou «tourner». Succession infinie d’existences dans lesquelles chaque être souffre du fait de ses actions et de ses émotions négatives. Dans cet état non éveillé de l’être, l’esprit asservi par les poisons du désir, de la colère et de l’ignorance, transmigre sans contrôle d’une existence à l’autre. Ce cercle des existences comprend les trois mondes inférieurs des enfers, des esprits affamés et des animaux, et les trois mondes supérieurs des hommes, des antidieux et des dieux. Les termes « inférieurs » et « supérieurs » ne reflètent pas un jugement de valeur, mais l’intensité de la souffrance que l’on y éprouve. La condition humaine est le seul état où la souffrance est suffisamment intense pour inciter à sortir du samsara, mais pas au point d’empêcher de suivre la voie spirituelle qui mène à la libération. +
«L’acte [en tant que] cause [et] conséquence». Principe de causalité selon lequel chaque acte physique, verbal ou mental laisse une empreinte dans le courant de la conscience, d’une vie à l’autre, jusqu’à ce que, à la faveur de circonstances et de conditions particulières, cette empreinte «mûrisse» en manifestant une expérience heureuse ou malheureuse selon la qualité de l’acte initial. +
Pratiquant du Véhicule Fondamental qui a écouté les enseignements de la bouche du Bouddha en personne et les a mis en pratique dans le seul but d’atteindre la libération pour lui-même. +
Déité masculine ou féminine représentant l’Éveil, servant de support à la méditation et pouvant avoir un aspect paisible ou courroucé selon la nature et les besoins du pratiquant. +
Phénomène mental qui perturbe autant les pensées que les actions, et dont le résultat est la souffrance. On dénombre cinq émotions négatives principales: l’attachement ou le désir, l’aversion ou la colère, la confusion ou l’ignorance, la jalousie et l’orgueil. +
Deux cent treize volumes traduits en tibétain de commentaires écrits par de grands maîtres indiens sur les enseignements du Bouddha, et qui constituent, avec le Kangyour, le canon bouddhiste tibétain. +
«Couper», «détruire». Pratique introduite au Tibet par Machik Labdreun (tib. ''ma gcig lab sgron'', 1055-1153) et Padampa Sangyé (tib. ''pha dam pa sangs rgyas'', ? -1117), qui permet d’éliminer toutes les formes de croyances et d’attachement, principalement au soi. Le pratiquant donne son corps en offrande aux Trois Joyaux, en présent aux Protecteurs du Dharma et aux êtres sensibles, et en paiement de ses dettes karmiques aux esprits malfaisants. La pratique du Tchôd comprend également des offrandes brûlées (''gsur'') et des offrandes de ''tormas'' d’eau (''chu gtor'') aux esprits souffrant de faim et de soif. +
Dans la cosmologie bouddhiste, les mondes sont soumis à un processus alternatif de formation et de dissolution. La période qui s’écoule entre le début d’un monde et la formation du monde suivant, après la dissolution du premier, est appelée ''mahakalpa'' ou «grande ère cosmique»; celle-ci est formée de quatre phases qui correspondent à la formation, à la durée et à la dissolution d’un monde, suivies d’une étape intermédiaire de vide. Chacune de ces quatre phases se compose de vingt «ères cosmiques intermédiaires». +
Litt. «au-delà de la souffrance». Au sens large, le but des pratiques bouddhistes, le contraire du samsara. Il faut comprendre que le mot n’a pas le meme sens dans les différents véhicules: dans le Véhicule Fondamental, il s’agit de la paix de la cessation qu’atteint l’arhat, et dans le Grand Véhicule de 1 Éveil parfait, du «nirvana sans demeure» (ssk. ''apratishthitanirvana'', tib. ''mi gnas myang 'das''), lequel transcende aussi bien les souffrances du samsara que la paix du « petit » nirvana. +
Le Bouddha, le Dharma et la Sangha. Selon l’usage le plus courant, le Bouddha désigne celui qui montre la voie de la délivrance, le Dharma est son enseignement, et la Sangha, la communauté des pratiquants. Les Trois Joyaux sont le meilleur refuge contre les souffrances du samsara. +
Acte positif ou vertueux qui fait renaître dans les mondes supérieurs. Les mérites constituent la première des deux accumulations. On traduit souvent les termes tibétains dge ba (vertu, action positive) et ''dge rtsa'' (source de vertu pour le futur) par mérite. Voir «Accumulations». +
Dans le bouddhisme, l’ignorance n’est pas tant une absence de savoir qu’une méprise: une compréhension erronée, ou l’incapacité de reconnaître la nature véritable et ultime de l’individu et des phénomènes auxquels est attribuée à tort une existence réelle. L’ignorance présente quatre aspects: 1. l’ignorance fondamentale (tib. ''ma rig pa''), qui est la non-reconnaissance de la conscience primordiale et de la vacuité des phénomènes; 2. un état mental obscurci (tib. ''gti mug''), qui consiste essentiellement en un manque de discernement quant à ce qu’il convient de faire et d’éviter pour se libérer du samsara; 3. le doute (tib. ''the tshom''), notamment sur la causalité karmique et l’existence des vies passées et futures; 4. les vues erronées (tib. ''lta ba nyon mong can''), qui consistent à croire que les agrégats forment le soi individuel, et que les phénomènes existent en soi et par soi. +