D’entre ceux qui ont produit l’esprit d’Éveil,
Certains se disent supérieurs
Et tiennent pour inférieurs
Ceux que l’esprit d’Éveil n’a pas encore gagnés. +
S’il croit à des défauts irréels
Et sous-estime de réelles qualités,
L’être intelligent n’acquerra pas la bienveillance
Qui voit l’égalité d’autrui et de soi-même. +
Ainsi, quand on a entendu ce qui précède,
on ne peut qu’être enthousiaste,
Respecter les autres autant que notre Instructeur,
Et accéder à la connaissance, à la sagesse et à la grande bienveillance.
L’émergence de ces cinq qualités permet +
D’éliminer l’erreur [du découragement], de voir égal,
De [réaliser] l’absence des défauts et la présence des qualités,
Et de s’aimer soi-même autant que les autres,
Grâce à quoi l’on atteindra bientôt l’état de bouddha. +
Cette réalisation est la vision
Que chacun connaît par soi-même.
Elle est pure parce que, dans l’immensité immaculée,
Il n’y a pas d’attachement ni d’obstacles +
Comme leur vision de sagesse est pure
Et [proche de] l’insurpassable sagesse des bouddhas,
Les êtres sublimes qui ne régressent plus
Sont des refuges pour tous les êtres vivants. +
On a instauré le triple refuge en considération
Du maître, de l’enseignement et des disciples,
Du point de vue des adeptes des trois véhicules
Et des aspirations aux trois activités. +
On connaîtra ces sept points selon leurs caractéristiques propres
Et dans le même ordre. Les trois premiers viennent
De l’introduction du ''Soûtra du Roi Dhāraṇīśvara''
Et les quatre derniers de la classification
:des qualités des Vainqueurs et des sages. +
Ni le Dharma sous ses deux aspects ni la sublime assemblée
Ne sont de suprêmes refuges promis à durer.
L’un parce qu’il faudra le laisser derrière soi,
parce qu’il est trompeur et qu’il n’existe pas ;
Et l’autre parce qu’on y trouve encore de la peur. +
Au sens le plus sacré, les êtres
N’ont qu’un seul refuge : le Bouddha,
Car le Sage a pour corps le Dharma
Et qu’il est le but ultime de la Communauté. +
Les « Joyaux » sont ainsi nommés
Pour leur rareté, leur pureté et leurs pouvoirs,
Parce qu’ils sont les ornements du monde
Et parce qu’ils sont suprêmes et immuables. +
De l’ainsité avec et sans souillures,
Des qualités immaculées des bouddhas
et de leurs activités de Vainqueurs
Émergent les Trois Joyaux de vertu,
L’objet même de ceux qui voient la vérité absolue. +
La filiation spirituelle des Trois Joyaux
Est l’objet de ceux qui voient tout.
Les quatre points sont inconcevables
Pour quatre raisons. Respectivement : +
Parce que [l’Élément] est pur mais encore associé aux affections ;
Parce que [l’Éveil] est dépourvu de souillures et pourtant purifié ;
Parce que les qualités ne sont pas séparées [de l’essence du réel] ;
Et parce que les [activités] spontanées ne recourent pas à la pensée. +
L’objet de la réalisation, la réalisation,
Ses attributs et ce qui amène à la réalisation
De ces quatre points, le premier est la cause
De la purification et les trois autres ses conditions. +
Comme le corps des parfaits bouddhas rayonne,
Que l’ainsité est indifférenciée,
Et que la filiation spirituelle existe,
Tous les êtres sont toujours porteurs de la quintessence des bouddhas. +