De même que l’espace qui a pour essence
De ne pas penser se répand en tout lieu,
De même, la nature de l’esprit est omniprésente
Comme l’immensité immaculée. +
La bouddhéité est inconditionnée, spontanée,
Réalisée sans conditions étrangères,
Pourvue de sagesse, de compassion et de puissance,
Ainsi que des deux bienfaits. +
Ce caractère général imprègne
Les défauts, les qualités et l’ultime,
À l’image de l’espace [qui pénètre] toute forme
Inférieure, moyenne ou supérieure. +
Tout comme, jusqu’à ce jour,
Aucun feu n’a jamais consumé l’espace,
Cette [essence] ne se consume pas aux feux
De la mort, de la maladie et de la vieillesse. +
La terre s’étend sur l’eau et l’eau sur le vent ;
Le vent [s’étend] dans l’espace, mais l’espace
Ne repose pas sur les éléments vent
Ou eau, ni sur l’élément terre. +
Les agrégats, les domaines et les sens
Reposent sur les actes et les affections ;
Les actes et les affections reposent
Toujours sur les activités erronées du mental. +
Sachez que les agrégats, les domaines et les sources
Sont semblables à l’élément terre.
Sachez aussi que les actes et les affections des êtres
Évoquent l’élément eau. +
Considérez les activités erronées du mental
Comme l’élément vent. Quant à la nature
[De l’esprit], elle n’a pas de fondement
Et ne repose sur rien, comme l’élément espace. +
De l’eau des actes et des affections
Émergent les agrégats, les domaines et les sources
Qui apparaissent et disparaissent comme
[Les mondes] qui naissent et se détruisent. +
Pareille au domaine de l’espace, la nature
De l’esprit n’a ni cause ni condition
Et n’est pas une combinaison ; elle n’a pas non plus
De naissance, de cessation et de durée. +
La nature de l’esprit, qui est luminosité,
Est immuable comme l’espace.
Nées d’idées fausses, les souillures adventices
Comme l’attachement ne l’affecteront jamais. +
L’eau des affections et des actes
Ne saurait la produire, guère plus
Que ne sauraient la consumer les feux insupportables
De la maladie, de la vieillesse et de la mort. +