Il est enseigné que le fruit de la sagesse primordiale
Atteint pendant la post-méditation,
C’est l’obtention définitive de l’état de bouddha
Pourvu de tous les attributs suprêmes. +
[L’état de bouddha] est comparable à une étendue d’eau pure
Où le sédiment du désir a déposé
Et où l’eau de la concentration
Baigne les disciples pareils à des lotus. +
Comme il a échappé à la colère de Rāhu,
On le compare à la pleine lune immaculée
Comblant les destinées de lumières
Qui rayonnent de grande bienveillance et de grande compassion. +
La bouddhéité est comparable à un soleil immaculé
Qui s’est libéré des nuages de l’ignorance
Et, de ses radieuses lumières de sagesse,
Disperse les ténèbres du monde. +
Comme ses qualités égalent le sans-égal,
Qu’elle prodigue la saveur du vrai Dharma
Et qu’elle est libre de l’enveloppe [des voiles]
On compare [la bouddhéité] à un bouddha, au miel et à une graine. +
Comme elle est pure et riche de qualités
Qui éliminent la pauvreté
Et qu’elle procure le fruit de la libération,
On la compare à de l’or, à un trésor et à un arbre fruitier. +
Comme elle est le joyau du corps absolu,
Le maître suprême des hommes,
Et qu’elle a l’aspect d’une forme précieuse, on la compare
À une précieuse [image], à un monarque et à une [statue en] or. +
Non souillé, omniprésent, indestructible,
Stable, paisible, éternel, sans transmigration et source [de qualités],
Le Tathāgata est, comme l’espace, la cause de l’expérience
Des objets qui s’offrent aux six facultés des êtres purs. +
[Le bouddha] est la cause qui permet de voir
des formes dépourvues d’éléments,
D’entendre des paroles bonnes et pures,
De humer les fragrances de la discipline des bien-allés,
De connaître le goût du vrai Dharma des grands êtres sublimes, +
L’essence, la cause, le fruit,
La fonction, la dotation, la manifestation,
La permanence et l’inconcevabilité
[Ces huit points] déterminent la bouddhéité. +
D’éprouver les délices du tangible pendant l’absorption méditative
Et de réaliser le mode profond en son essence même.
Quand on y réfléchit plus précisément, le tathāgata qui procure
Le bonheur absolu est dépourvu de causes comme l’espace. +
On connaîtra le corps de libération et le corps absolu
Sous deux aspects puis sous un seul,
Puisqu’ils sont non contaminés, omniprésents,
Incomposés et que ce sont des sources [de qualités]. +
[Le corps de libération] n’est pas contaminé
Puisque les affections et leurs tendances ont cessé.
On tient [le corps absolu] pour l’omniprésence
de la sagesse primordiale
Puisqu’il n’est attaché à rien et que rien ne lui fait obstacle. +
[Ces deux corps] sont incomposés
Puisqu’ils sont indestructibles à jamais.
C’est leur indestructibilité qu’explicitent
La stabilité et les trois autres qualités. +
La destruction présente quatre aspects
Qui sont les contraires de la stabilité et ainsi de suite
La dégradation, le changement, l’interruption
Et la transmigration avec ses métamorphoses inconcevables. +
Indestructibles de ces quatre façons, [les deux corps]
Sont stables, paisibles, permanents et libres de la transmigration.
L’absence de souillures et la sagesse en sont la source
En tant que supports des qualités pures. +
De même que l’espace, qui n’est pas une cause,
Est cause de la vision des formes
Et de la perception des sons, des odeurs,
Des saveurs, des tangibles et des phénomènes [mentaux], +
De même, grâce à la [voie de] jonction où les voiles disparaissent,
Les deux corps sont les causes de l’apparition
De qualités non contaminées comme autant d’objets
Offerts aux facultés des [êtres] stables. +
Inconcevable, permanent, stable, paisible, éternel,
Apaisé, omniprésent, libre de la pensée, pareil à l’espace,
Libre d’attachement, nulle part entravé, sans plus de contacts grossiers,
Invisible, insaisissable et vertueux, le Bouddha est immaculé. +