D’une délicatesse juvénile, sa peau est d’une douceur parfaite ;
Le dos de ses mains, ses cous-de-pied, ses épaules et sa nuque
forment sept protubérances bien arrondies ;
Ses jarrets sont les mêmes que ceux de l’antilope eṇaya
Et son secret rentré au fourreau comme celui de l’éléphant. +
Ses bras sont longs et son corps, entièrement pur,
Est entouré d’un halo de lumière.
Sa gorge évoque une conque immaculée
Et ses joues valent celles du roi des animaux. +
Sa langue longue, infinie, inconcevable,
Donne un goût suprême à tous les aliments.
De sa voix de Brahma, le Bouddha parle
Avec des accents de kalaviṅka. +
Il a de beaux yeux pareils à des lotus bleus
et les cils de la reine des vaches ne valent pas les siens.
Son beau visage sans défauts s’orne d’un poil-trésor blanc.
Le haut de son crâne se pare d’un apex et sa peau,
fine et pure,
A la couleur de l’or : n’est-il pas suprême entre tous les êtres ? +
Chacun de ses poils doux et fins
S’enroule à droite en poussant vers le haut ;
Impeccable est sa chevelure bleu foncé comme un précieux saphir ;
Ses proportions sont parfaites comme celles du banian. +
Universellement bon et incomparable, le grand Sage
A le corps robuste et la force de Nārāyaṇa.
De ces trente-deux marques inconcevables,
Notre Instructeur précise qu’elles appartiennent
aux seigneurs parmi les hommes. +
De même qu’en automne on voit la forme de la lune
Dans un ciel sans nuages comme dans les eaux bleues d’un lac,
De même, les enfants des Vainqueurs verront la forme
De l’Omniprésent dans le maṇḍala de la parfaite bouddhéité. +
Il faut savoir que ces soixante-quatre qualités,
Ainsi que les causes de chacune,
Apparaissent ici dans le même ordre
Que dans le Soûtra de Ratnadārikā. +
Elles sont indestructibles, audacieuses,
Inégalables et inamovibles,
Si bien qu’on les compare respectivement
Au vajra, au lion, à l’espace et au [reflet de] la lune dans l’eau pure. +
Des dix forces, les six premières éliminent
Le voile de la connaissance ; les trois suivantes
Le voile de l’absorption méditative ; et la dernière
Le voile des affections avec leurs imprégnations : +
Le premier corps est doté des forces
Et des autres qualités de séparation ;
Le second possède les marques des grands êtres,
Qui sont des qualités de maturation. +
Comme si elles transperçaient des armures,
Abattaient des remparts et rasaient des forêts.
Les forces des Sages sont comparables à des vajras,
Parce qu’elles sont sûres, essentielles, stables et indestructibles. +
Pourquoi sont-elles sûres ? Parce qu’elles sont essentielles.
Essentielles ? Parce qu’elles sont stables. Stables ?
Parce qu’elles sont indestructibles. Et comme elles sont
Indestructibles, on les compare à des vajras. +
Impavide, indépendant,
Stable et parfaitement habile,
Le lion des sages est tel un lion sans crainte
Au cœur des assemblées qui se pressent autour de lui. +
Comme il connaît tout directement,
Il reste sans peur en toute occasion,
Et comme il voit que les êtres qui se sont purifiés
Eux-mêmes ne le valent point, il reste indépendant. +
L’esprit concentré sur tous les phénomènes,
Il est la stabilité même. Passé très au-delà
De la terre des imprégnations de l’ignorance,
Il rayonne de pouvoir créatif. +
Les êtres ordinaires, les auditeurs, les bouddhas-par-soi,
Les sages bodhisattvas et les bouddhas nés d’eux-mêmes,
Atteignent des états de compréhension de plus en plus subtils
Qu’illustrent cinq comparaisons : +