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From Buddha-Nature
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Hommage à tous les bouddhas et les bodhisattvas !
 
Hommage à tous les bouddhas et les bodhisattvas !
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:Le Bouddha, le Dharma, la Communauté, l’Élément, l’Éveil,
 
:Le Bouddha, le Dharma, la Communauté, l’Élément, l’Éveil,
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:l’aversion et la taie [de l’ignorance]  
 
:l’aversion et la taie [de l’ignorance]  
 
:Au soleil du vrai Dharma, je rends hommage. (I. 9)
 
:Au soleil du vrai Dharma, je rends hommage. (I. 9)
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:Inconcevable, libre de deux [voiles] et de la pensée,
 
:Inconcevable, libre de deux [voiles] et de la pensée,
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:Libre de l’attachement dont il délivre,
 
:Libre de l’attachement dont il délivre,
 
:Il a pour caractéristiques les deux vérités. (I, 10)
 
:Il a pour caractéristiques les deux vérités. (I, 10)
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:La libération de l’attachement se ramène
 
:La libération de l’attachement se ramène
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:On saura que dans cet ordre
 
:On saura que dans cet ordre
 
:Chacune possède trois qualités. (I, 11)
 
:Chacune possède trois qualités. (I, 11)
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:Non analysable, inexprimable,
 
:Non analysable, inexprimable,
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:Paix, il est libre des deux [voiles] et de la pensée ;
 
:Paix, il est libre des deux [voiles] et de la pensée ;
 
:Sa pureté et ses deux autres qualités l’assimilent au soleil. (I, 12)
 
:Sa pureté et ses deux autres qualités l’assimilent au soleil. (I, 12)
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:Comme l’esprit est par nature luminosité, ils voient
 
:Comme l’esprit est par nature luminosité, ils voient
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:À ceux dont la vision de sagesse a pour objet
 
:À ceux dont la vision de sagesse a pour objet
 
:la pureté et l’infinité des êtres, je rends hommage. (I, 13)
 
:la pureté et l’infinité des êtres, je rends hommage. (I, 13)
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:Comme le regard de leur sagesse intérieure
 
:Comme le regard de leur sagesse intérieure
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:L’assemblée des sages qui ne régressent plus
 
:L’assemblée des sages qui ne régressent plus
 
:Possède d’insurpassables qualités. (I, 14)
 
:Possède d’insurpassables qualités. (I, 14)
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:Avec la réalisation de la vraie nature
 
:Avec la réalisation de la vraie nature
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:La nature [de l’esprit] étant totalement pure,
 
:La nature [de l’esprit] étant totalement pure,
 
:Les affections y sont épuisées dès l’origine. (I, 15)
 
:Les affections y sont épuisées dès l’origine. (I, 15)
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:Avec l’intelligence qui réalise l’état ultime des phénomènes,
 
:Avec l’intelligence qui réalise l’état ultime des phénomènes,
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:L’omnisciente essence du réel
 
:L’omnisciente essence du réel
 
:Présente en tous les êtres. (I, 16)
 
:Présente en tous les êtres. (I, 16)
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:Cette réalisation est la vision
 
:Cette réalisation est la vision
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:Elle est pure parce que, dans l’immensité immaculée,
 
:Elle est pure parce que, dans l’immensité immaculée,
 
:Il n’y a pas d’attachement ni d’obstacles (I, 17)
 
:Il n’y a pas d’attachement ni d’obstacles (I, 17)
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:Comme leur vision de sagesse est pure
 
:Comme leur vision de sagesse est pure
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:Les êtres sublimes qui ne régressent plus
 
:Les êtres sublimes qui ne régressent plus
 
:Sont des refuges pour tous les êtres vivants. (I, 18)
 
:Sont des refuges pour tous les êtres vivants. (I, 18)
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:On a instauré le triple refuge en considération
 
:On a instauré le triple refuge en considération
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:Du point de vue des adeptes des trois véhicules
 
:Du point de vue des adeptes des trois véhicules
 
:Et des aspirations aux trois activités. (I, 19)
 
:Et des aspirations aux trois activités. (I, 19)
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:Ni le Dharma sous ses deux aspects ni la sublime assemblée
 
:Ni le Dharma sous ses deux aspects ni la sublime assemblée
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:parce qu’il est trompeur et qu’il n’existe pas ;
 
:parce qu’il est trompeur et qu’il n’existe pas ;
 
:Et l’autre parce qu’on y trouve encore de la peur. (I, 20)
 
:Et l’autre parce qu’on y trouve encore de la peur. (I, 20)
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:Au sens le plus sacré, les êtres
 
:Au sens le plus sacré, les êtres
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:Car le Sage a pour corps le Dharma
 
:Car le Sage a pour corps le Dharma
 
:Et qu’il est le but ultime de la Communauté. (I, 21)
 
:Et qu’il est le but ultime de la Communauté. (I, 21)
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:Les « Joyaux » sont ainsi nommés
 
:Les « Joyaux » sont ainsi nommés
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:Parce qu’ils sont les ornements du monde
 
:Parce qu’ils sont les ornements du monde
 
:Et parce qu’ils sont suprêmes et immuables. (I, 22)
 
:Et parce qu’ils sont suprêmes et immuables. (I, 22)
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:De l’ainsité avec et sans souillures,
 
:De l’ainsité avec et sans souillures,
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:Émergent les Trois Joyaux de vertu,
 
:Émergent les Trois Joyaux de vertu,
 
:L’objet même de ceux qui voient la vérité absolue. (I, 23)
 
:L’objet même de ceux qui voient la vérité absolue. (I, 23)
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:La filiation spirituelle des Trois Joyaux
 
:La filiation spirituelle des Trois Joyaux
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:Les quatre points sont inconcevables
 
:Les quatre points sont inconcevables
 
:Pour quatre raisons. Respectivement : (I, 24)
 
:Pour quatre raisons. Respectivement : (I, 24)
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:Parce que [l’Élément] est pur mais encore associé aux affections ;
 
:Parce que [l’Élément] est pur mais encore associé aux affections ;
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:Parce que les qualités ne sont pas séparées [de l’essence du réel] ;
 
:Parce que les qualités ne sont pas séparées [de l’essence du réel] ;
 
:Et parce que les [activités] spontanées ne recourent pas à la pensée. (I, 25)
 
:Et parce que les [activités] spontanées ne recourent pas à la pensée. (I, 25)
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:L’objet de la réalisation, la réalisation,
 
:L’objet de la réalisation, la réalisation,
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:De ces quatre points, le premier est la cause
 
:De ces quatre points, le premier est la cause
 
:De la purification et les trois autres ses conditions. (I, 26)
 
:De la purification et les trois autres ses conditions. (I, 26)
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===I - LA QUINTESSENCE DES TATHĀGATAS===
 
===I - LA QUINTESSENCE DES TATHĀGATAS===
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:Et que la filiation spirituelle existe,
 
:Et que la filiation spirituelle existe,
 
:Tous les êtres sont toujours porteurs de la quintessence des bouddhas. (I, 27)
 
:Tous les êtres sont toujours porteurs de la quintessence des bouddhas. (I, 27)
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:Comme la sagesse des bouddhas imprègne la multitude des êtres,
 
:Comme la sagesse des bouddhas imprègne la multitude des êtres,
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:Il est enseigné que tous les êtres sont porteurs
 
:Il est enseigné que tous les êtres sont porteurs
 
:de la quintessence des bouddhas. (I, 28)
 
:de la quintessence des bouddhas. (I, 28)
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:L’essence, la cause, le fruit, la fonction,
 
:L’essence, la cause, le fruit, la fonction,
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:L’immutabilité perpétuelle et les indissociables qualités  
 
:L’immutabilité perpétuelle et les indissociables qualités  
 
:Voilà les points qui permettent de comprendre la dimension absolue. (I, 29)
 
:Voilà les points qui permettent de comprendre la dimension absolue. (I, 29)
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:Pure comme un joyau, comme l’espace ou comme l’eau,
 
:Pure comme un joyau, comme l’espace ou comme l’eau,
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:Elle émerge de l’aspiration au Dharma, de la connaissance supérieure,
 
:Elle émerge de l’aspiration au Dharma, de la connaissance supérieure,
 
:Du recueillement et de la compassion. (I, 30)
 
:Du recueillement et de la compassion. (I, 30)
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:Comme elle est puissante, immuable,
 
:Comme elle est puissante, immuable,
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:Elle est analogue
 
:Elle est analogue
 
:Au précieux joyau, à l’espace et à l’eau. (I, 31)
 
:Au précieux joyau, à l’espace et à l’eau. (I, 31)
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:L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,
 
:L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,
Line 205: Line 229:
 
:L’aspiration supérieure et les trois autres qualités
 
:L’aspiration supérieure et les trois autres qualités
 
:Sont alors les causes de leur purification. (I, 32-33)
 
:Sont alors les causes de leur purification. (I, 32-33)
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:Ceux qui ont eu pour graine l’aspiration au véhicule suprême,
 
:Ceux qui ont eu pour graine l’aspiration au véhicule suprême,
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:et pour nourrice la compassion,
 
:et pour nourrice la compassion,
 
:Ceux-là sont assurément les enfants et les successeurs des Sages. (I, 34)
 
:Ceux-là sont assurément les enfants et les successeurs des Sages. (I, 34)
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:Le fruit est la perfection transcendante des qualités
 
:Le fruit est la perfection transcendante des qualités
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:Il a pour fonction le dégoût de la souffrance,
 
:Il a pour fonction le dégoût de la souffrance,
 
:L’aspiration à la paix et le vœu de l’atteindre. (I, 35)
 
:L’aspiration à la paix et le vœu de l’atteindre. (I, 35)
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:En résumé, le fruit de ces [quatre causes]
 
:En résumé, le fruit de ces [quatre causes]
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:Aux quatre types de méprises
 
:Aux quatre types de méprises
 
:Relatives au corps absolu. (I, 36)
 
:Relatives au corps absolu. (I, 36)
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:[Le corps absolu] est pureté parce qu’il est pur par nature
 
:[Le corps absolu] est pureté parce qu’il est pur par nature
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:Il est le vrai soi parce que les élaborations
 
:Il est le vrai soi parce que les élaborations
 
:Du soi et du sans-soi y sont apaisées. (I, 37)
 
:Du soi et du sans-soi y sont apaisées. (I, 37)
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:Il est félicité parce qu’il a renoncé aux agrégats
 
:Il est félicité parce qu’il a renoncé aux agrégats
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:Il est permanence parce qu’il réalise
 
:Il est permanence parce qu’il réalise
 
:L’égalité du saṃsāra et du nirvāṇa. (I, 38)
 
:L’égalité du saṃsāra et du nirvāṇa. (I, 38)
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:Les compatissants ont coupé sans reste la soif du soi
 
:Les compatissants ont coupé sans reste la soif du soi
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:Les êtres sublimes ne se tiennent ni dans le saṃsāra ni dans le nirvāṇa.
 
:Les êtres sublimes ne se tiennent ni dans le saṃsāra ni dans le nirvāṇa.
 
:(I, 39)
 
:(I, 39)
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:Si nous n’avions pas d’élément de bouddha,
 
:Si nous n’avions pas d’élément de bouddha,
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:Et ne voudrions pas d’un nirvāṇa
 
:Et ne voudrions pas d’un nirvāṇa
 
:Qui ne nous inspirerait ni intérêt ni désir. (I, 40)
 
:Qui ne nous inspirerait ni intérêt ni désir. (I, 40)
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:Le fait de voir que le saṃsāra a pour défaut la souffrance
 
:Le fait de voir que le saṃsāra a pour défaut la souffrance
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:Est dû à la présence de la filiation spirituelle –
 
:Est dû à la présence de la filiation spirituelle –
 
:Ce n’est pas le cas chez ceux qui en sont dépourvus. (I, 41)
 
:Ce n’est pas le cas chez ceux qui en sont dépourvus. (I, 41)
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:Source inépuisable de joyaux aux qualités infinies,
 
:Source inépuisable de joyaux aux qualités infinies,
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:On le compare aussi à une lampe car, en essence,
 
:On le compare aussi à une lampe car, en essence,
 
:Il possède d’indissociables qualités. (I, 42)
 
:Il possède d’indissociables qualités. (I, 42)
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:Comme [cet Élément] inclut les domaines du corps absolu,
 
:Comme [cet Élément] inclut les domaines du corps absolu,
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:L’enseignement le compare à l’Océan
 
:L’enseignement le compare à l’Océan
 
:Sous le rapport du réceptacle, des joyaux et de l’eau. (I, 43)
 
:Sous le rapport du réceptacle, des joyaux et de l’eau. (I, 43)
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:Dans la base immaculée, les connaissances extraordinaires,
 
:Dans la base immaculée, les connaissances extraordinaires,
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:Voilà autant de qualités qui correspondent à celles d’une lampe –
 
:Voilà autant de qualités qui correspondent à celles d’une lampe –
 
:La lumière, la chaleur et les couleurs. (I, 44)
 
:La lumière, la chaleur et les couleurs. (I, 44)
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:Comme l’ainsité se manifeste différemment
 
:Comme l’ainsité se manifeste différemment
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:Et les parfaits bouddhas, Celui qui voit le réel
 
:Et les parfaits bouddhas, Celui qui voit le réel
 
:Montre aux êtres leur essence de Vainqueurs. (I, 45)
 
:Montre aux êtres leur essence de Vainqueurs. (I, 45)
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:Les êtres ordinaires sont dans l’erreur ;
 
:Les êtres ordinaires sont dans l’erreur ;
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:Et les tathāgatas sont tels quels,
 
:Et les tathāgatas sont tels quels,
 
:Dégagés de l’erreur et des élaborations conceptuelles. (I, 46)
 
:Dégagés de l’erreur et des élaborations conceptuelles. (I, 46)
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:Les [états] impur, impur et pur, et très pur
 
:Les [états] impur, impur et pur, et très pur
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:« Être ordinaire », « bodhisattva »,
 
:« Être ordinaire », « bodhisattva »,
 
:Et « tathāgata ». (I, 47)
 
:Et « tathāgata ». (I, 47)
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:On ramène l’Élément à son essence
 
:On ramène l’Élément à son essence
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:Pour l’enseigner en fonction
 
:Pour l’enseigner en fonction
 
:Des trois états et de leurs trois noms. (I, 48)
 
:Des trois états et de leurs trois noms. (I, 48)
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:De même que l’espace qui a pour essence
 
:De même que l’espace qui a pour essence
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:De même, la nature de l’esprit est omniprésente
 
:De même, la nature de l’esprit est omniprésente
 
:Comme l’immensité immaculée. (I, 49)
 
:Comme l’immensité immaculée. (I, 49)
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:Ce caractère général imprègne
 
:Ce caractère général imprègne
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:À l’image de l’espace [qui pénètre] toute forme  
 
:À l’image de l’espace [qui pénètre] toute forme  
 
:Inférieure, moyenne ou supérieure. (I, 50)
 
:Inférieure, moyenne ou supérieure. (I, 50)
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:Vu le caractère adventice de ses défauts
 
:Vu le caractère adventice de ses défauts
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:Telle elle était, telle elle sera  
 
:Telle elle était, telle elle sera  
 
:L’essence du réel est immuable. (I, 51)
 
:L’essence du réel est immuable. (I, 51)
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:De même que, du fait de sa subtilité,
 
:De même que, du fait de sa subtilité,
Line 304: Line 347:
 
:Rien ne peut souiller cette présence
 
:Rien ne peut souiller cette présence
 
:En tous et en chaque être. (I, 52)
 
:En tous et en chaque être. (I, 52)
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:De même que tous les mondes
 
:De même que tous les mondes
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:De même les facultés des sens naissent
 
:De même les facultés des sens naissent
 
:Et meurent dans l’immensité inconditionnée. (I, 53)
 
:Et meurent dans l’immensité inconditionnée. (I, 53)
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:Tout comme, jusqu’à ce jour,
 
:Tout comme, jusqu’à ce jour,
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:Cette [essence] ne se consume pas aux feux
 
:Cette [essence] ne se consume pas aux feux
 
:De la mort, de la maladie et de la vieillesse. (I, 54)
 
:De la mort, de la maladie et de la vieillesse. (I, 54)
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:La terre s’étend sur l’eau et l’eau sur le vent ;
 
:La terre s’étend sur l’eau et l’eau sur le vent ;
Line 319: Line 365:
 
:Ne repose pas sur les éléments vent
 
:Ne repose pas sur les éléments vent
 
:Ou eau, ni sur l’élément terre. (I, 55)
 
:Ou eau, ni sur l’élément terre. (I, 55)
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:Les agrégats, les domaines et les sens
 
:Les agrégats, les domaines et les sens
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:Les actes et les affections reposent
 
:Les actes et les affections reposent
 
:Toujours sur les activités erronées du mental. (I, 56)
 
:Toujours sur les activités erronées du mental. (I, 56)
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:Les activités erronées du mental reposent
 
:Les activités erronées du mental reposent
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:Mais la nature de l’esprit
 
:Mais la nature de l’esprit
 
:Ne repose sur aucun de ces phénomènes. (I, 57)
 
:Ne repose sur aucun de ces phénomènes. (I, 57)
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:Sachez que les agrégats, les domaines et les sources
 
:Sachez que les agrégats, les domaines et les sources
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:Sachez aussi que les actes et les affections des êtres
 
:Sachez aussi que les actes et les affections des êtres
 
:Évoquent l’élément eau. (I, 58)
 
:Évoquent l’élément eau. (I, 58)
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:Considérez les activités erronées du mental
 
:Considérez les activités erronées du mental
Line 339: Line 389:
 
:[De l’esprit], elle n’a pas de fondement
 
:[De l’esprit], elle n’a pas de fondement
 
:Et ne repose sur rien, comme l’élément espace. (I, 59)
 
:Et ne repose sur rien, comme l’élément espace. (I, 59)
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:Les activités erronées du mental
 
:Les activités erronées du mental
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:Des activités erronées du mental
 
:Des activités erronées du mental
 
:Procèdent les actes et les affections. (I, 60)
 
:Procèdent les actes et les affections. (I, 60)
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:De l’eau des actes et des affections
 
:De l’eau des actes et des affections
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:Qui apparaissent et disparaissent comme
 
:Qui apparaissent et disparaissent comme
 
:[Les mondes] qui naissent et se détruisent. (I, 61)
 
:[Les mondes] qui naissent et se détruisent. (I, 61)
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:Pareille au domaine de l’espace, la nature
 
:Pareille au domaine de l’espace, la nature
Line 354: Line 407:
 
:Et n’est pas une combinaison ; elle n’a pas non plus
 
:Et n’est pas une combinaison ; elle n’a pas non plus
 
:De naissance, de cessation et de durée. (I, 62)
 
:De naissance, de cessation et de durée. (I, 62)
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:La nature de l’esprit, qui est luminosité,
 
:La nature de l’esprit, qui est luminosité,
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:Nées d’idées fausses, les souillures adventices
 
:Nées d’idées fausses, les souillures adventices
 
:Comme l’attachement ne l’affecteront jamais. (I, 63)
 
:Comme l’attachement ne l’affecteront jamais. (I, 63)
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:L’eau des affections et des actes
 
:L’eau des affections et des actes
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:Que ne sauraient la consumer les feux insupportables
 
:Que ne sauraient la consumer les feux insupportables
 
:De la maladie, de la vieillesse et de la mort. (I, 64)
 
:De la maladie, de la vieillesse et de la mort. (I, 64)
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:Les feux de la mort, de la maladie
 
:Les feux de la mort, de la maladie
Line 369: Line 425:
 
:Comparables au feu de la fin des temps,
 
:Comparables au feu de la fin des temps,
 
:Au feu des enfers et au feu ordinaire. (I, 65)
 
:Au feu des enfers et au feu ordinaire. (I, 65)
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:Les sages [bodhisattvas] qui ont correctement réalisé
 
:Les sages [bodhisattvas] qui ont correctement réalisé
Line 375: Line 432:
 
:Or, même libres de toute adversité, et en raison de cela même,
 
:Or, même libres de toute adversité, et en raison de cela même,
 
:Ils manifestent la naissance et le reste par compassion pour les êtres. (I, 66)
 
:Ils manifestent la naissance et le reste par compassion pour les êtres. (I, 66)
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:Les sublimes [bodhisattvas] ont dissipé les souffrances
 
:Les sublimes [bodhisattvas] ont dissipé les souffrances
Line 380: Line 438:
 
:La naissance dérivant des affections et des actes
 
:La naissance dérivant des affections et des actes
 
:N’est plus et ses suites ne seront point. (I, 67)
 
:N’est plus et ses suites ne seront point. (I, 67)
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:Comme ils voient tel quel et correctement,
 
:Comme ils voient tel quel et correctement,
Line 385: Line 444:
 
:Mais comme ils incarnent la compassion,
 
:Mais comme ils incarnent la compassion,
 
:Ils se montrent naissants, malades, vieux et morts. (I, 68)
 
:Ils se montrent naissants, malades, vieux et morts. (I, 68)
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:Les enfants des Vainqueurs ont réalisé l’immuable essence du réel,
 
:Les enfants des Vainqueurs ont réalisé l’immuable essence du réel,
Line 390: Line 450:
 
:Les voient [toujours] naître, vieillir, tomber malades et mourir  
 
:Les voient [toujours] naître, vieillir, tomber malades et mourir  
 
:N’y a-t-il pas là quelque étonnante merveille ? (I, 69)
 
:N’y a-t-il pas là quelque étonnante merveille ? (I, 69)
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:Ils ont atteint la sphère des êtres sublimes
 
:Ils ont atteint la sphère des êtres sublimes
Line 395: Line 456:
 
:C’est bien pourquoi les méthodes et la compassion
 
:C’est bien pourquoi les méthodes et la compassion
 
:De ces amis des êtres sont suprêmes. (I, 70)
 
:De ces amis des êtres sont suprêmes. (I, 70)
 +
  
 
:Ils ont dépassé tous les mondes
 
:Ils ont dépassé tous les mondes
Line 400: Line 462:
 
:Ils œuvrent pour le monde dans le monde
 
:Ils œuvrent pour le monde dans le monde
 
:Sans que les impuretés du monde les souillent. (I, 71)
 
:Sans que les impuretés du monde les souillent. (I, 71)
 +
  
 
:De même que le lotus qui naît dans l’eau
 
:De même que le lotus qui naît dans l’eau
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:De même naissent-ils dans le monde
 
:De même naissent-ils dans le monde
 
:Sans que les choses du monde les souillent. (I, 72)
 
:Sans que les choses du monde les souillent. (I, 72)
 +
  
 
:Pour accomplir leur tâche, leur intelligence
 
:Pour accomplir leur tâche, leur intelligence
Line 410: Line 474:
 
:Mais ils restent constamment absorbés
 
:Mais ils restent constamment absorbés
 
:Dans la paix de la concentration. (I, 73)
 
:Dans la paix de la concentration. (I, 73)
 +
  
 
:Sur l’élan de leurs efforts antérieurs
 
:Sur l’élan de leurs efforts antérieurs
Line 415: Line 480:
 
:Ils font mûrir les êtres
 
:Ils font mûrir les êtres
 
:Sans exercer le moindre effort. (I, 74)
 
:Sans exercer le moindre effort. (I, 74)
 +
  
 
:Ils savent précisément qui aider,
 
:Ils savent précisément qui aider,
Line 420: Line 486:
 
:Que ce soit avec des enseignements, des corps formels,
 
:Que ce soit avec des enseignements, des corps formels,
 
:Des actes altruistes ou certains comportements. (I, 75)
 
:Des actes altruistes ou certains comportements. (I, 75)
 +
  
 
:Ainsi, dans les mondes infinis comme l’espace,
 
:Ainsi, dans les mondes infinis comme l’espace,
Line 425: Line 492:
 
:À accomplir le bien des êtres de façon spontanée
 
:À accomplir le bien des êtres de façon spontanée
 
:Sans jamais rencontrer d’obstacles. (I, 76)
 
:Sans jamais rencontrer d’obstacles. (I, 76)
 +
  
 
:Les êtres ordinaires ne voient pas de différence
 
:Les êtres ordinaires ne voient pas de différence
Line 430: Line 498:
 
:Propre aux tathāgatas et celle
 
:Propre aux tathāgatas et celle
 
:Des bodhisattvas en post-méditation. (I, 77)
 
:Des bodhisattvas en post-méditation. (I, 77)
 +
  
 
:Et pourtant, il y a la même différence
 
:Et pourtant, il y a la même différence
Line 435: Line 504:
 
:Qu’entre une poussière et la terre toute entière
 
:Qu’entre une poussière et la terre toute entière
 
:Ou entre l’eau d’une empreinte de sabot et l’océan. (I, 78)
 
:Ou entre l’eau d’une empreinte de sabot et l’océan. (I, 78)
 +
  
 
:[Le corps absolu] est immuable puisqu’il possède
 
:[Le corps absolu] est immuable puisqu’il possède
Line 442: Line 512:
 
:Et c’est aussi une réalité indestructible puisque sa nature est incréée.
 
:Et c’est aussi une réalité indestructible puisque sa nature est incréée.
 
:(I, 79)
 
:(I, 79)
 +
  
 
:Il ne naît pas, ne meurt pas,
 
:Il ne naît pas, ne meurt pas,
Line 447: Line 518:
 
:Parce qu’il est permanent, stable,
 
:Parce qu’il est permanent, stable,
 
:Paisible et éternel. (I, 80)
 
:Paisible et éternel. (I, 80)
 +
  
 
:Il ne naît pas dans un corps de nature mentale
 
:Il ne naît pas dans un corps de nature mentale
Line 452: Line 524:
 
:Il ne meurt pas d’une mort aux inconcevables métamorphoses
 
:Il ne meurt pas d’une mort aux inconcevables métamorphoses
 
:Puisqu’il est stable ; (I, 81)
 
:Puisqu’il est stable ; (I, 81)
 +
  
 
:Il ne souffre pas des maux résultant des imprégnations subtiles
 
:Il ne souffre pas des maux résultant des imprégnations subtiles
Line 457: Line 530:
 
:Il ne vieillit pas sous l’effet des formations non contaminées
 
:Il ne vieillit pas sous l’effet des formations non contaminées
 
:Puisqu’il est éternel. (I, 82)
 
:Puisqu’il est éternel. (I, 82)
 +
  
 
:En associant les vers correspondants
 
:En associant les vers correspondants
Line 462: Line 536:
 
:De la permanence, de la stabilité, de la paix et de l’éternité
 
:De la permanence, de la stabilité, de la paix et de l’éternité
 
:De l’immensité inconditionnée. (I, 83)
 
:De l’immensité inconditionnée. (I, 83)
 +
  
 
:La permanence, c’est l’immutabilité,
 
:La permanence, c’est l’immutabilité,
Line 467: Line 542:
 
:La stabilité, c’est une nature de refuge,
 
:La stabilité, c’est une nature de refuge,
 
:Puisqu’il a la même limite [que le saṃsāra]. (I, 84)
 
:Puisqu’il a la même limite [que le saṃsāra]. (I, 84)
 +
  
 
:La paix, c’est la non duelle essence du réel,
 
:La paix, c’est la non duelle essence du réel,
Line 472: Line 548:
 
:L’éternité, c’est l’indestructibilité,
 
:L’éternité, c’est l’indestructibilité,
 
:Puisqu’il n’a pas de qualités artificielles. (I, 85)
 
:Puisqu’il n’a pas de qualités artificielles. (I, 85)
 +
  
 
:Voici le corps absolu, le tathāgata,
 
:Voici le corps absolu, le tathāgata,
Line 477: Line 554:
 
:Inséparable de ses qualités comme le soleil de ses rayons,
 
:Inséparable de ses qualités comme le soleil de ses rayons,
 
:Il n’est de nirvāṇa que la bouddhéité. (I, 86)
 
:Il n’est de nirvāṇa que la bouddhéité. (I, 86)
 +
  
 
:En bref, sachez que comme on peut approcher le sens
 
:En bref, sachez que comme on peut approcher le sens
Line 482: Line 560:
 
:Le « corps absolu » et les trois autres termes ci-dessus
 
:Le « corps absolu » et les trois autres termes ci-dessus
 
:Sont de simples synonymes. (I, 87)
 
:Sont de simples synonymes. (I, 87)
 +
  
 
:[L’immensité non contaminée], c’est la bouddhéité
 
:[L’immensité non contaminée], c’est la bouddhéité
Line 488: Line 567:
 
:L’essence du réel qui ne ment ni ne trompe
 
:L’essence du réel qui ne ment ni ne trompe
 
:Et la paix naturelle des origines. (I, 88)
 
:Et la paix naturelle des origines. (I, 88)
 +
  
 
:Éveil manifeste et parfait à toutes choses
 
:Éveil manifeste et parfait à toutes choses
Line 493: Line 573:
 
:Le bouddha et le nirvāṇa
 
:Le bouddha et le nirvāṇa
 
:Au sens sacré ne sont pas deux. (I, 89)
 
:Au sens sacré ne sont pas deux. (I, 89)
 +
  
 
:La libération a pour caractéristique
 
:La libération a pour caractéristique
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:Innombrables, inconcevables et immaculées.
 
:Innombrables, inconcevables et immaculées.
 
:Cette libération est le tathāgata. (I, 90)
 
:Cette libération est le tathāgata. (I, 90)
 +
  
 
:Imaginez des peintres aux talents différents
 
:Imaginez des peintres aux talents différents
Line 509: Line 591:
 
:dans toutes ses parties.
 
:dans toutes ses parties.
 
:Fin de la parabole. (I, 91-94)
 
:Fin de la parabole. (I, 91-94)
 +
  
 
:Qui sont ces peintres ? La générosité
 
:Qui sont ces peintres ? La générosité
Line 514: Line 597:
 
:[Le portrait] est une forme donnée
 
:[Le portrait] est une forme donnée
 
:À la vacuité en tout suprême. (I, 95)
 
:À la vacuité en tout suprême. (I, 95)
 +
  
 
:La connaissance, la sagesse et la libération
 
:La connaissance, la sagesse et la libération
Line 519: Line 603:
 
:Sans se séparer [du corps absolu] ;
 
:Sans se séparer [du corps absolu] ;
 
:On les compare à la lumière du soleil, à ses rayons et à son orbe. (I, 96)
 
:On les compare à la lumière du soleil, à ses rayons et à son orbe. (I, 96)
 +
  
 
:Par conséquent, on n’atteint pas le nirvāṇa
 
:Par conséquent, on n’atteint pas le nirvāṇa
Line 524: Line 609:
 
:De même qu’on ne peut voir le soleil
 
:De même qu’on ne peut voir le soleil
 
:Sans sa lumière et ses rayons. (I, 97)
 
:Sans sa lumière et ses rayons. (I, 97)
 +
  
 
:Voilà donc les dix points qui définissent
 
:Voilà donc les dix points qui définissent
Line 529: Line 615:
 
:Il s’impose maintenant d’en reconnaître la présence
 
:Il s’impose maintenant d’en reconnaître la présence
 
:Dans l’enveloppe des affections en s’aidant de comparaisons. (I, 98)
 
:Dans l’enveloppe des affections en s’aidant de comparaisons. (I, 98)
 +
  
 
:Comme un bouddha dans un lotus flétri, le miel au milieu des abeilles,
 
:Comme un bouddha dans un lotus flétri, le miel au milieu des abeilles,
Line 534: Line 621:
 
:Un trésor enterré, le germe [d’un grand arbre né] d’un petit fruit,
 
:Un trésor enterré, le germe [d’un grand arbre né] d’un petit fruit,
 
:Une statue de bouddha dans des haillons, (I, 99)
 
:Une statue de bouddha dans des haillons, (I, 99)
 +
  
 
:Un maître des hommes dans le ventre d’une pauvresse,
 
:Un maître des hommes dans le ventre d’une pauvresse,
Line 539: Line 627:
 
:Cet Élément ainsi présent dans les êtres est voilé
 
:Cet Élément ainsi présent dans les êtres est voilé
 
:Par les souillures adventices des affections. (I, 100)
 
:Par les souillures adventices des affections. (I, 100)
 +
  
 
:Le lotus, les insectes, la balle du grain, les immondices,
 
:Le lotus, les insectes, la balle du grain, les immondices,
Line 548: Line 637:
 
:Le maître suprême des continents et la statue en or
 
:Le maître suprême des continents et la statue en or
 
:représentent l’Élément sublime et immaculé. (I, 101)
 
:représentent l’Élément sublime et immaculé. (I, 101)
 +
  
 
:Dans un lotus aux couleurs défraîchies se trouve
 
:Dans un lotus aux couleurs défraîchies se trouve
Line 553: Line 643:
 
:Un homme qui a purifié l’œil divin le voit
 
:Un homme qui a purifié l’œil divin le voit
 
:Et l’extrait de la corolle fanée du lotus. (I, 102)
 
:Et l’extrait de la corolle fanée du lotus. (I, 102)
 +
  
 
:De même, avec son œil de bouddha, le Bien-Allé voit aussi
 
:De même, avec son œil de bouddha, le Bien-Allé voit aussi
Line 559: Line 650:
 
:il restera jusqu’à la fin des temps
 
:il restera jusqu’à la fin des temps
 
:Pour libérer les êtres des voiles qui les obscurcissent. (I, 103)
 
:Pour libérer les êtres des voiles qui les obscurcissent. (I, 103)
 +
  
 
:L’œil divin qui voit un bouddha enfermé dans un lotus immonde
 
:L’œil divin qui voit un bouddha enfermé dans un lotus immonde
Line 566: Line 658:
 
:de l’attachement, de la haine et des autres poisons
 
:de l’attachement, de la haine et des autres poisons
 
:Élimine ces voiles par compassion. (I, 104)
 
:Élimine ces voiles par compassion. (I, 104)
 +
  
 
:Voyant que le miel qu’il convoite
 
:Voyant que le miel qu’il convoite
Line 571: Line 664:
 
:L’homme ingénieux exercera son habileté
 
:L’homme ingénieux exercera son habileté
 
:En détachant le miel des insectes. (I, 105)
 
:En détachant le miel des insectes. (I, 105)
 +
  
 
:Le grand ermite, qui voit d’un œil omniscient
 
:Le grand ermite, qui voit d’un œil omniscient
Line 576: Line 670:
 
:N’a de cesse que d’éliminer à jamais
 
:N’a de cesse que d’éliminer à jamais
 
:Les voiles ici comparés à des abeilles. (I, 106)
 
:Les voiles ici comparés à des abeilles. (I, 106)
 +
  
 
:L’homme qui convoite le miel caché sous des abeilles par millions
 
:L’homme qui convoite le miel caché sous des abeilles par millions
Line 583: Line 678:
 
:Les affections aux abeilles ; et le Vainqueur habile à les détruire
 
:Les affections aux abeilles ; et le Vainqueur habile à les détruire
 
:à cet homme. (I, 107)
 
:à cet homme. (I, 107)
 +
  
 
:Le grain dans la balle n’est pas
 
:Le grain dans la balle n’est pas
Line 588: Line 684:
 
:Pour s’en nourrir il faut
 
:Pour s’en nourrir il faut
 
:L’extraire de la balle. (I, 108)
 
:L’extraire de la balle. (I, 108)
 +
  
 
:De même, tant que le Vainqueur présent en chaque être,
 
:De même, tant que le Vainqueur présent en chaque être,
Line 595: Line 692:
 
:Les Vainqueurs n’exerceront leurs activités
 
:Les Vainqueurs n’exerceront leurs activités
 
:dans aucun des trois mondes. (I, 109)
 
:dans aucun des trois mondes. (I, 109)
 +
  
 
:De même que les grains de riz, de blé noir ou d’orge
 
:De même que les grains de riz, de blé noir ou d’orge
Line 604: Line 702:
 
:Ne peut offrir la saveur des plaisirs du Dharma à des êtres
 
:Ne peut offrir la saveur des plaisirs du Dharma à des êtres
 
:tenaillés par la faim des affections. (I, 110)
 
:tenaillés par la faim des affections. (I, 110)
 +
  
 
:Un voyageur laissa tomber
 
:Un voyageur laissa tomber
Line 609: Line 708:
 
:Mais, en raison de sa nature inaltérable,
 
:Mais, en raison de sa nature inaltérable,
 
:L’or resta intact pendant des siècles, (I, 111)
 
:L’or resta intact pendant des siècles, (I, 111)
 +
  
 
:Jusqu’à ce qu’un dieu à l’œil pur
 
:Jusqu’à ce qu’un dieu à l’œil pur
Line 615: Line 715:
 
:Purifiez-le et faites-en tout ce que l’on fait avec les précieux joyaux ! »
 
:Purifiez-le et faites-en tout ce que l’on fait avec les précieux joyaux ! »
 
:(I, 112)
 
:(I, 112)
 +
  
 
:De même, voyant la qualité des êtres enfouie
 
:De même, voyant la qualité des êtres enfouie
Line 620: Line 721:
 
:Le sage fait sur tous les êtres tomber les pluies
 
:Le sage fait sur tous les êtres tomber les pluies
 
:Du vrai Dharma pour les laver de la boue des affections. (I, 113)
 
:Du vrai Dharma pour les laver de la boue des affections. (I, 113)
 +
  
 
:Le dieu qui a décelé l’or tombé dans les immondices
 
:Le dieu qui a décelé l’or tombé dans les immondices
Line 628: Line 730:
 
:Le Vainqueur enseigne le Dharma aux êtres
 
:Le Vainqueur enseigne le Dharma aux êtres
 
:pour qu’ils purifient cette [quintessence]. (I, 114)
 
:pour qu’ils purifient cette [quintessence]. (I, 114)
 +
  
 
:Sous la maison d’un pauvre
 
:Sous la maison d’un pauvre
Line 633: Line 736:
 
:Le pauvre homme l’ignore et le trésor
 
:Le pauvre homme l’ignore et le trésor
 
:Ne lui dit pas où il se trouve. (I, 115)
 
:Ne lui dit pas où il se trouve. (I, 115)
 +
  
 
:De même, l’esprit recèle le précieux trésor immaculé
 
:De même, l’esprit recèle le précieux trésor immaculé
Line 638: Line 742:
 
:Ne l’ayant pas compris, les êtres subissent constamment
 
:Ne l’ayant pas compris, les êtres subissent constamment
 
:Les souffrances de la pauvreté sous maintes formes. (I, 116)
 
:Les souffrances de la pauvreté sous maintes formes. (I, 116)
 +
  
 
:Le trésor enfoui sous la maison du pauvre ne peut pas
 
:Le trésor enfoui sous la maison du pauvre ne peut pas
Line 645: Line 750:
 
:Et c’est bien pour qu’ils le trouvent
 
:Et c’est bien pour qu’ils le trouvent
 
:que de vrais sages viennent au monde. (I, 117)
 
:que de vrais sages viennent au monde. (I, 117)
 +
  
 
:Le noyau que l’on trouve dans la mangue et d’autres fruits,
 
:Le noyau que l’on trouve dans la mangue et d’autres fruits,
Line 650: Line 756:
 
:De l’eau et d’autres [conditions] concourent alors
 
:De l’eau et d’autres [conditions] concourent alors
 
:À la formation graduelle de la substance du roi des arbres. (I, 118)
 
:À la formation graduelle de la substance du roi des arbres. (I, 118)
 +
  
 
:Enfoncée sous la peau du fruit que constituent l’ignorance
 
:Enfoncée sous la peau du fruit que constituent l’ignorance
Line 656: Line 763:
 
:De même, avec le concours de telle et telle vertu,
 
:De même, avec le concours de telle et telle vertu,
 
:Cet Élément devient peu à peu la substance du roi des sages. (I, 119)
 
:Cet Élément devient peu à peu la substance du roi des sages. (I, 119)
 +
  
 
:L’eau, la lumière du soleil, le vent, la terre, le temps et l’espace
 
:L’eau, la lumière du soleil, le vent, la terre, le temps et l’espace
Line 665: Line 773:
 
:Différentes conditions vertueuses permettront de voir
 
:Différentes conditions vertueuses permettront de voir
 
:le germe du Dharma pendant qu’il croît. (I, 120)
 
:le germe du Dharma pendant qu’il croît. (I, 120)
 +
  
 
:Imaginez une statue du bouddha en matières précieuses
 
:Imaginez une statue du bouddha en matières précieuses
Line 670: Line 779:
 
:Un dieu qui l’a vue abandonnée sur la route
 
:Un dieu qui l’a vue abandonnée sur la route
 
:En avertit les passants pour qu’ils la libèrent. (I, 121)
 
:En avertit les passants pour qu’ils la libèrent. (I, 121)
 +
  
 
:De même, celui dont rien ne bloque la vision et qui voit,
 
:De même, celui dont rien ne bloque la vision et qui voit,
Line 675: Line 785:
 
:Enveloppée dans toute la variété des affections,
 
:Enveloppée dans toute la variété des affections,
 
:Montrera les moyens de l’en délivrer. (I, 122)
 
:Montrera les moyens de l’en délivrer. (I, 122)
 +
  
 
:Le dieu qui, de son œil divin, aperçoit sur la route
 
:Le dieu qui, de son œil divin, aperçoit sur la route
Line 680: Line 791:
 
:enveloppée dans de puants haillons
 
:enveloppée dans de puants haillons
 
:La montre aux passants pour qu’ils l’en délivrent.
 
:La montre aux passants pour qu’ils l’en délivrent.
 +
  
 
:De même, lorsqu’il voit sur les chemins du saṃsāra,
 
:De même, lorsqu’il voit sur les chemins du saṃsāra,
Line 685: Line 797:
 
:l’Élément enfoui sous les guenilles des affections,
 
:l’Élément enfoui sous les guenilles des affections,
 
:Le Vainqueur enseigne le Dharma pour le libérer. (I, 123)
 
:Le Vainqueur enseigne le Dharma pour le libérer. (I, 123)
 +
  
 
:Imaginez une femme sans beauté ni protecteur
 
:Imaginez une femme sans beauté ni protecteur
Line 690: Line 803:
 
:Même enceinte de la gloire d’un souverain,
 
:Même enceinte de la gloire d’un souverain,
 
:Elle ignore que son sein abrite le maître des hommes. (I, 124)
 
:Elle ignore que son sein abrite le maître des hommes. (I, 124)
 +
  
 
:L’asile pour les déshérités est une image
 
:L’asile pour les déshérités est une image
Line 697: Line 811:
 
:Quant à l’Élément immaculé, il est comparable
 
:Quant à l’Élément immaculé, il est comparable
 
:[au monarque] qu’elle porte en son sein. (I, 125)
 
:[au monarque] qu’elle porte en son sein. (I, 125)
 +
  
 
:La femme laide dans ses vêtements sales
 
:La femme laide dans ses vêtements sales
Line 706: Line 821:
 
:Restent sur le terrain de la souffrance et se sentent abandonnés
 
:Restent sur le terrain de la souffrance et se sentent abandonnés
 
:malgré le protecteur qu’ils portent en eux. (I, 126)
 
:malgré le protecteur qu’ils portent en eux. (I, 126)
 +
  
 
:La statue coulée dans l’or qui refroidit dans [son moule]
 
:La statue coulée dans l’or qui refroidit dans [son moule]
Line 711: Line 827:
 
:Ce que voyant, les êtres avertis enlèveront l’enveloppe extérieure
 
:Ce que voyant, les êtres avertis enlèveront l’enveloppe extérieure
 
:Pour nettoyer la [statue en] or qui se trouve à l’intérieur. (I, 127)
 
:Pour nettoyer la [statue en] or qui se trouve à l’intérieur. (I, 127)
 +
  
 
:De même, voyant parfaitement que les souillures
 
:De même, voyant parfaitement que les souillures
Line 716: Line 833:
 
:[Ceux qui ont atteint] l’Éveil suprême lavent de leurs voiles
 
:[Ceux qui ont atteint] l’Éveil suprême lavent de leurs voiles
 
:Les êtres comparables à des mines de joyaux. (I, 128)
 
:Les êtres comparables à des mines de joyaux. (I, 128)
 +
  
 
:Au fait de la vraie nature de la forme en or, brillante et pure,
 
:Au fait de la vraie nature de la forme en or, brillante et pure,
Line 722: Line 840:
 
:Enseignent-ils le Dharma pour faire disparaître les voiles
 
:Enseignent-ils le Dharma pour faire disparaître les voiles
 
:en frappant « là où il faut ». (I, 129)
 
:en frappant « là où il faut ». (I, 129)
 +
  
 
:Dans un lotus fané, parmi les abeilles,
 
:Dans un lotus fané, parmi les abeilles,
Line 727: Line 846:
 
:Sous la peau du fruit, sous les guenilles, dans la matrice
 
:Sous la peau du fruit, sous les guenilles, dans la matrice
 
:D’une pauvresse et dans un moule en glaise, (I, 130)
 
:D’une pauvresse et dans un moule en glaise, (I, 130)
 +
  
 
:Comparable à un bouddha, au miel, au grain,
 
:Comparable à un bouddha, au miel, au grain,
Line 732: Line 852:
 
:Une précieuse image, un monarque universel
 
:Une précieuse image, un monarque universel
 
:Et une statue en or, (I, 131)
 
:Et une statue en or, (I, 131)
 +
  
 
:L’Élément des êtres, dit-on, n’a rien de commun
 
:L’Élément des êtres, dit-on, n’a rien de commun
Line 737: Line 858:
 
:La pureté naturelle de l’esprit
 
:La pureté naturelle de l’esprit
 
:Est telle depuis l’absence de commencement. (I, 132)
 
:Est telle depuis l’absence de commencement. (I, 132)
 +
  
 
:L’attachement, l’aversion et la confusion,
 
:L’attachement, l’aversion et la confusion,
Line 743: Line 865:
 
:sur les voies de vision et de méditation,
 
:sur les voies de vision et de méditation,
 
:Ou encore sur les terre impures et les terres pures : (I, 133)
 
:Ou encore sur les terre impures et les terres pures : (I, 133)
 +
  
 
:Voilà neuf groupes [de souillures] qu’illustrent
 
:Voilà neuf groupes [de souillures] qu’illustrent
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:Mais les enveloppes des affections secondaires
 
:Mais les enveloppes des affections secondaires
 
:Présentent des millions et des millions de subdivisions. (I, 134)
 
:Présentent des millions et des millions de subdivisions. (I, 134)
 +
  
 
:L’attachement et les huit autres souillures
 
:L’attachement et les huit autres souillures
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:Dans le même ordre, au lotus fané
 
:Dans le même ordre, au lotus fané
 
:Et aux huit autres comparaisons. (I, 135)
 
:Et aux huit autres comparaisons. (I, 135)
 +
  
 
:Les êtres puérils sont entachés par quatre
 
:Les êtres puérils sont entachés par quatre
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:Les disciples [sur les voies avec apprentissage] par deux ;
 
:Les disciples [sur les voies avec apprentissage] par deux ;
 
:Et les sages [bodhisattvas] par deux souillures aussi. (I, 136)
 
:Et les sages [bodhisattvas] par deux souillures aussi. (I, 136)
 +
  
 
:Devant un lotus, fleur née de la boue,
 
:Devant un lotus, fleur née de la boue,
Line 763: Line 889:
 
:Mais cette joie bientôt s’évanouit,
 
:Mais cette joie bientôt s’évanouit,
 
:Comme la joie née du désir décline aussi. (I, 137)
 
:Comme la joie née du désir décline aussi. (I, 137)
 +
  
 
:De même que les abeilles
 
:De même que les abeilles
 
:Excitées jouent du dard,
 
:Excitées jouent du dard,
 +
  
 
:La colère en surgissant
 
:La colère en surgissant
 
:Arrache le cœur. (I, 138)
 
:Arrache le cœur. (I, 138)
 +
  
 
:De même que le grain de riz
 
:De même que le grain de riz
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:La vision de la quintessence est bloquée
 
:La vision de la quintessence est bloquée
 
:Par la coquille de l’ignorance. (I, 139)
 
:Par la coquille de l’ignorance. (I, 139)
 +
  
 
:De même que les immondices sont répugnantes,
 
:De même que les immondices sont répugnantes,
Line 779: Line 909:
 
:Car elle est la cause dont dépend le désir
 
:Car elle est la cause dont dépend le désir
 
:De ceux qui lui sont attachés. (I, 140)
 
:De ceux qui lui sont attachés. (I, 140)
 +
  
 
:De même que les richesses bien cachées
 
:De même que les richesses bien cachées
Line 784: Line 915:
 
:La [sagesse] spontanée des êtres est voilée
 
:La [sagesse] spontanée des êtres est voilée
 
:Par la terre des imprégnations de l’ignorance. (I, 141)
 
:Par la terre des imprégnations de l’ignorance. (I, 141)
 +
  
 
:La croissance progressive du germe
 
:La croissance progressive du germe
Line 789: Line 921:
 
:De même, la vision du réel supprime
 
:De même, la vision du réel supprime
 
:[Les souillures] qui sur cette voie s’éliminent. (I, 142)
 
:[Les souillures] qui sur cette voie s’éliminent. (I, 142)
 +
  
 
:Une fois reliés à la voie des êtres sublimes,
 
:Une fois reliés à la voie des êtres sublimes,
Line 794: Line 927:
 
:Les objets que la sagesse primordiale élimine sur la voie de méditation
 
:Les objets que la sagesse primordiale élimine sur la voie de méditation
 
:Ressemblent, dit-on, à des guenilles ou des haillons. (I, 143)
 
:Ressemblent, dit-on, à des guenilles ou des haillons. (I, 143)
 +
  
 
:Les souillures présentes sur les sept terres [impures]
 
:Les souillures présentes sur les sept terres [impures]
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:Et la sagesse non conceptuelle et parfaitement mûre
 
:Et la sagesse non conceptuelle et parfaitement mûre
 
:À un [embryon] délivré de la matrice. (I, 144)
 
:À un [embryon] délivré de la matrice. (I, 144)
 +
  
 
:Les souillures liées aux trois terres [pures]
 
:Les souillures liées aux trois terres [pures]
Line 804: Line 939:
 
:Le recueillement Adamantin des grands êtres
 
:Le recueillement Adamantin des grands êtres
 
:En aura raison. (I, 145)
 
:En aura raison. (I, 145)
 +
  
 
:L’attachement et les huit autres souillures
 
:L’attachement et les huit autres souillures
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:Ramené à sa triple nature, l’Élément
 
:Ramené à sa triple nature, l’Élément
 
:Est comparable à un bouddha et ainsi de suite. (I, 146)
 
:Est comparable à un bouddha et ainsi de suite. (I, 146)
 +
  
 
:Cette [triple] nature est le corps du Dharma,
 
:Cette [triple] nature est le corps du Dharma,
Line 814: Line 951:
 
:Successivement dans trois comparaisons,
 
:Successivement dans trois comparaisons,
 
:Puis dans une seule et enfin dans cinq. (I, 147)
 
:Puis dans une seule et enfin dans cinq. (I, 147)
 +
  
 
:Le corps du Dharma présente deux aspects  
 
:Le corps du Dharma présente deux aspects  
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:Et son analogue, les enseignements
 
:Et son analogue, les enseignements
 
:Du mode profond et du mode détaillé. (I, 148)
 
:Du mode profond et du mode détaillé. (I, 148)
 +
  
 
:Bien au-delà du monde,
 
:Bien au-delà du monde,
Line 824: Line 963:
 
:Voilà montrée la similitude
 
:Voilà montrée la similitude
 
:De l’Élément et du Tathāgata. (I, 149)
 
:De l’Élément et du Tathāgata. (I, 149)
 +
  
 
:Les enseignements du mode profond et subtil
 
:Les enseignements du mode profond et subtil
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:Quant aux enseignements du mode détaillé,
 
:Quant aux enseignements du mode détaillé,
 
:Ils ressemblent à tous ces grains dans leur balle. (I, 150)
 
:Ils ressemblent à tous ces grains dans leur balle. (I, 150)
 +
  
 
:En raison de sa nature immuable,
 
:En raison de sa nature immuable,
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:L’ainsité est comparable
 
:L’ainsité est comparable
 
:À une forme en or. (I, 151)
 
:À une forme en or. (I, 151)
 +
  
 
:Sachez que, semblable au trésor et à l’arbre fruitier,
 
:Sachez que, semblable au trésor et à l’arbre fruitier,
Line 839: Line 981:
 
:Présente sans commencement [en tant que] nature [de l’esprit]
 
:Présente sans commencement [en tant que] nature [de l’esprit]
 
:Et suprême [quand on l’a] correctement adoptée. (I, 152)
 
:Et suprême [quand on l’a] correctement adoptée. (I, 152)
 +
  
 
:On atteint les trois corps de la bouddhéité
 
:On atteint les trois corps de la bouddhéité
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:Le premier corps, de la première ;
 
:Le premier corps, de la première ;
 
:Les deux suivants, de la seconde. (I, 153)
 
:Les deux suivants, de la seconde. (I, 153)
 +
  
 
:Vous devriez savoir que la beauté du corps essentiel
 
:Vous devriez savoir que la beauté du corps essentiel
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:Parce que ce corps de nature incréée
 
:Parce que ce corps de nature incréée
 
:Et ses qualités forment un trésor de joyaux. (I, 154)
 
:Et ses qualités forment un trésor de joyaux. (I, 154)
 +
  
 
:Le corps de parfaite jouissance évoque un monarque universel
 
:Le corps de parfaite jouissance évoque un monarque universel
Line 854: Line 999:
 
:Le corps d’apparition est alors comparé à une forme en or
 
:Le corps d’apparition est alors comparé à une forme en or
 
:Parce qu’il a la nature des reflets. (I, 155)
 
:Parce qu’il a la nature des reflets. (I, 155)
 +
  
 
:C’est la foi qui permet de réaliser
 
:C’est la foi qui permet de réaliser
Line 859: Line 1,005:
 
:Qui n’a pas d’yeux ne peut voir
 
:Qui n’a pas d’yeux ne peut voir
 
:L’éclat de l’orbe solaire. (I, 156)
 
:L’éclat de l’orbe solaire. (I, 156)
 +
  
 
:Ici, il n’y a rien à enlever
 
:Ici, il n’y a rien à enlever
Line 864: Line 1,011:
 
:Regardez réellement le réel !
 
:Regardez réellement le réel !
 
:Quand vous le verrez, vous serez libres. (I, 157)
 
:Quand vous le verrez, vous serez libres. (I, 157)
 +
  
 
:L’Élément est vide des souillures adventices
 
:L’Élément est vide des souillures adventices
Line 869: Line 1,017:
 
:Il n’est pas vide de ses insurpassables qualités
 
:Il n’est pas vide de ses insurpassables qualités
 
:Qui ont pour caractère d’en être inséparables. (I, 158)
 
:Qui ont pour caractère d’en être inséparables. (I, 158)
 +
  
 
:Les Vainqueurs ont enseigné ici et là
 
:Les Vainqueurs ont enseigné ici et là
Line 875: Line 1,024:
 
:Or voici qu’ils déclarent que tous les êtres animés
 
:Or voici qu’ils déclarent que tous les êtres animés
 
:Ont une nature de bouddha : pourquoi ? (I, 159)
 
:Ont une nature de bouddha : pourquoi ? (I, 159)
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:Perdre courage et mépriser les êtres plus humbles que soi,
 
:Perdre courage et mépriser les êtres plus humbles que soi,
Line 881: Line 1,031:
 
:Que cet enseignement se propose d’éliminer chez ceux qu’ils affectent.
 
:Que cet enseignement se propose d’éliminer chez ceux qu’ils affectent.
 
:(I, 160)
 
:(I, 160)
 +
  
 
:La limite du réel se trouve toujours
 
:La limite du réel se trouve toujours
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:Il est alors possible de comparer les affections,
 
:Il est alors possible de comparer les affections,
 
:Les actes et leurs effets à des nuages, des rêves, des illusions. (I, 161)
 
:Les actes et leurs effets à des nuages, des rêves, des illusions. (I, 161)
 +
  
 
:Les affections sont comparables à des nuages ;
 
:Les affections sont comparables à des nuages ;
Line 891: Line 1,043:
 
:Et les agrégats, qui résultent des affections
 
:Et les agrégats, qui résultent des affections
 
:Et des actes, à des illusions et des apparitions. (I, 162)
 
:Et des actes, à des illusions et des apparitions. (I, 162)
 +
  
 
:En plus des premiers exposés,
 
:En plus des premiers exposés,
Line 896: Line 1,049:
 
:La présence de l’Élément spirituel
 
:La présence de l’Élément spirituel
 
:Pour éliminer les cinq défauts. (I, 163)
 
:Pour éliminer les cinq défauts. (I, 163)
 +
  
 
:Ainsi, l’esprit d’Éveil ne naîtra point
 
:Ainsi, l’esprit d’Éveil ne naîtra point
Line 901: Line 1,055:
 
:Se méprisent eux-mêmes
 
:Se méprisent eux-mêmes
 
:Jusqu’à perdre courage. (I, 164)
 
:Jusqu’à perdre courage. (I, 164)
 +
  
 
:D’entre ceux qui ont produit l’esprit d’Éveil,
 
:D’entre ceux qui ont produit l’esprit d’Éveil,
Line 906: Line 1,061:
 
:Et tiennent pour inférieurs
 
:Et tiennent pour inférieurs
 
:Ceux que l’esprit d’Éveil n’a pas encore gagnés. (I, 165)
 
:Ceux que l’esprit d’Éveil n’a pas encore gagnés. (I, 165)
 +
  
 
:La juste sagesse ne peut naître
 
:La juste sagesse ne peut naître
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:Ceux-là croient ce qui n’est pas vrai
 
:Ceux-là croient ce qui n’est pas vrai
 
:Et le vrai n’a pas de sens pour eux. (I, 166)
 
:Et le vrai n’a pas de sens pour eux. (I, 166)
 +
  
 
:Artificiels et passagers, les défauts
 
:Artificiels et passagers, les défauts
Line 916: Line 1,073:
 
:En vérité, les fautes n’ont pas de soi
 
:En vérité, les fautes n’ont pas de soi
 
:Et les qualités sont pures par nature. (I, 167)
 
:Et les qualités sont pures par nature. (I, 167)
 +
  
 
:S’il croit à des défauts irréels
 
:S’il croit à des défauts irréels
Line 921: Line 1,079:
 
:L’être intelligent n’acquerra pas la bienveillance
 
:L’être intelligent n’acquerra pas la bienveillance
 
:Qui voit l’égalité d’autrui et de soi-même. (I, 168)
 
:Qui voit l’égalité d’autrui et de soi-même. (I, 168)
 +
  
 
:Ainsi, quand on a entendu ce qui précède,
 
:Ainsi, quand on a entendu ce qui précède,
Line 927: Line 1,086:
 
:Et accéder à la connaissance, à la sagesse et à la grande bienveillance.
 
:Et accéder à la connaissance, à la sagesse et à la grande bienveillance.
 
:L’émergence de ces cinq qualités permet (I, 169)
 
:L’émergence de ces cinq qualités permet (I, 169)
 +
  
 
:D’éliminer l’erreur [du découragement], de voir égal,
 
:D’éliminer l’erreur [du découragement], de voir égal,
Line 932: Line 1,092:
 
:Et de s’aimer soi-même autant que les autres,
 
:Et de s’aimer soi-même autant que les autres,
 
:Grâce à quoi l’on atteindra bientôt l’état de bouddha. (I, 170)
 
:Grâce à quoi l’on atteindra bientôt l’état de bouddha. (I, 170)
 +
  
 
:Ici prend fin le premier chapitre, « La Quintessence des tathāgatas », du
 
:Ici prend fin le premier chapitre, « La Quintessence des tathāgatas », du
 
:Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation
 
:Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation
 
:spirituelle des Trois Joyaux.
 
:spirituelle des Trois Joyaux.
 +
  
 
===II - L’ÉVEIL===
 
===II - L’ÉVEIL===
Line 943: Line 1,105:
 
:Profondeur, vastitude, magnanimité,
 
:Profondeur, vastitude, magnanimité,
 
:Durée et essence. (II, 1)
 
:Durée et essence. (II, 1)
 +
  
 
:L’essence, la cause, le fruit,
 
:L’essence, la cause, le fruit,
Line 948: Line 1,111:
 
:La permanence et l’inconcevabilité  
 
:La permanence et l’inconcevabilité  
 
:[Ces huit points] déterminent la bouddhéité. (II, 2)
 
:[Ces huit points] déterminent la bouddhéité. (II, 2)
 +
  
 
:On l’appelle « luminosité naturelle » et elle évoque le soleil et le ciel.
 
:On l’appelle « luminosité naturelle » et elle évoque le soleil et le ciel.
Line 956: Line 1,120:
 
:On peut l’atteindre avec les deux sagesses qui discernent
 
:On peut l’atteindre avec les deux sagesses qui discernent
 
:tous les phénomènes sans la moindre pensée. (II, 3)
 
:tous les phénomènes sans la moindre pensée. (II, 3)
 +
  
 
:L’indivisible bouddhéité se distingue
 
:L’indivisible bouddhéité se distingue
Line 961: Line 1,126:
 
:Comme si elle se dédoublait en soleil de la sagesse
 
:Comme si elle se dédoublait en soleil de la sagesse
 
:Et en ciel de l’élimination. (II, 4)
 
:Et en ciel de l’élimination. (II, 4)
 +
  
 
:Luminosité incomposée,
 
:Luminosité incomposée,
Line 966: Line 1,132:
 
:Elle est dotée de toutes les qualités des bouddhas,
 
:Elle est dotée de toutes les qualités des bouddhas,
 
:Plus nombreuses que les grains de sable du Gange. (II, 5)
 
:Plus nombreuses que les grains de sable du Gange. (II, 5)
 +
  
 
:Comme ils n’existent pas par eux-mêmes,
 
:Comme ils n’existent pas par eux-mêmes,
Line 971: Line 1,138:
 
:On compare les voiles émotionnel
 
:On compare les voiles émotionnel
 
:Et cognitif à des nuages. (II, 6)
 
:Et cognitif à des nuages. (II, 6)
 +
  
 
:On affirme que la séparation d’avec les deux voiles
 
:On affirme que la séparation d’avec les deux voiles
Line 976: Line 1,144:
 
:L’absence de pensée [de la méditation]
 
:L’absence de pensée [de la méditation]
 
:Et la sagesse de la post-méditation. (II, 7)
 
:Et la sagesse de la post-méditation. (II, 7)
 +
  
 
:Comme un lac aux eaux limpides qui peu à peu se couvrent de lotus ;
 
:Comme un lac aux eaux limpides qui peu à peu se couvrent de lotus ;
Line 982: Line 1,151:
 
:[L’Éveil] rayonne de lumières en raison de ses qualités immaculées.
 
:[L’Éveil] rayonne de lumières en raison de ses qualités immaculées.
 
:(II, 8)
 
:(II, 8)
 +
  
 
:Le Vainqueur est comparable au plus grand des sages, au miel,
 
:Le Vainqueur est comparable au plus grand des sages, au miel,
Line 987: Line 1,157:
 
:On le compare encore à une pure et précieuse image du Bouddha,
 
:On le compare encore à une pure et précieuse image du Bouddha,
 
:À un maître de la terre et à une statue en or. (II, 9)
 
:À un maître de la terre et à une statue en or. (II, 9)
 +
  
 
:Pour nous résumer, nous dirons que le fruit
 
:Pour nous résumer, nous dirons que le fruit
Line 992: Line 1,163:
 
:C’est la pureté du désir et des autres affections adventices,
 
:C’est la pureté du désir et des autres affections adventices,
 
:Laquelle est comparable au lac, [à la pleine lune] et au reste. (II, 10)
 
:Laquelle est comparable au lac, [à la pleine lune] et au reste. (II, 10)
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:Il est enseigné que le fruit de la sagesse primordiale
 
:Il est enseigné que le fruit de la sagesse primordiale
Line 997: Line 1,169:
 
:C’est l’obtention définitive de l’état de bouddha
 
:C’est l’obtention définitive de l’état de bouddha
 
:Pourvu de tous les attributs suprêmes. (II, 11)
 
:Pourvu de tous les attributs suprêmes. (II, 11)
 +
  
 
:[L’état de bouddha] est comparable à une étendue d’eau pure
 
:[L’état de bouddha] est comparable à une étendue d’eau pure
Line 1,002: Line 1,175:
 
:Et où l’eau de la concentration
 
:Et où l’eau de la concentration
 
:Baigne les disciples pareils à des lotus. (II, 12)
 
:Baigne les disciples pareils à des lotus. (II, 12)
 +
  
 
:Comme il a échappé à la colère de Rāhu,
 
:Comme il a échappé à la colère de Rāhu,
Line 1,007: Line 1,181:
 
:Comblant les destinées de lumières
 
:Comblant les destinées de lumières
 
:Qui rayonnent de grande bienveillance et de grande compassion. (II, 13)
 
:Qui rayonnent de grande bienveillance et de grande compassion. (II, 13)
 +
  
 
:La bouddhéité est comparable à un soleil immaculé
 
:La bouddhéité est comparable à un soleil immaculé
Line 1,012: Line 1,187:
 
:Et, de ses radieuses lumières de sagesse,
 
:Et, de ses radieuses lumières de sagesse,
 
:Disperse les ténèbres du monde. (II, 14)
 
:Disperse les ténèbres du monde. (II, 14)
 +
  
 
:Comme ses qualités égalent le sans-égal,
 
:Comme ses qualités égalent le sans-égal,
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:On compare [la bouddhéité] à un bouddha, au miel et à une graine.
 
:On compare [la bouddhéité] à un bouddha, au miel et à une graine.
 
:(II, 15)
 
:(II, 15)
 +
  
 
:Comme elle est pure et riche de qualités
 
:Comme elle est pure et riche de qualités
 
:Qui éliminent la pauvreté
 
:Qui éliminent la pauvreté
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:Et qu’elle procure le fruit de la libération,
 
:Et qu’elle procure le fruit de la libération,
 
:On la compare à de l’or, à un trésor et à un arbre fruitier. (II, 16)
 
:On la compare à de l’or, à un trésor et à un arbre fruitier. (II, 16)
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:Comme elle est le joyau du corps absolu,
 
:Comme elle est le joyau du corps absolu,
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:Et qu’elle a l’aspect d’une forme précieuse, on la compare
 
:Et qu’elle a l’aspect d’une forme précieuse, on la compare
 
:À une précieuse [image], à un monarque et à une [statue en] or. (II, 17)
 
:À une précieuse [image], à un monarque et à une [statue en] or. (II, 17)
 +
  
 
:Non souillé, omniprésent, indestructible,
 
:Non souillé, omniprésent, indestructible,
Line 1,034: Line 1,214:
 
:Le Tathāgata est, comme l’espace, la cause de l’expérience
 
:Le Tathāgata est, comme l’espace, la cause de l’expérience
 
:Des objets qui s’offrent aux six facultés des êtres purs. (II, 18)
 
:Des objets qui s’offrent aux six facultés des êtres purs. (II, 18)
 +
  
 
:[Le bouddha] est la cause qui permet de voir
 
:[Le bouddha] est la cause qui permet de voir
Line 1,040: Line 1,221:
 
:De humer les fragrances de la discipline des bien-allés,
 
:De humer les fragrances de la discipline des bien-allés,
 
:De connaître le goût du vrai Dharma des grands êtres sublimes, (II, 19)
 
:De connaître le goût du vrai Dharma des grands êtres sublimes, (II, 19)
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:D’éprouver les délices du tangible pendant l’absorption méditative
 
:D’éprouver les délices du tangible pendant l’absorption méditative
Line 1,045: Line 1,227:
 
:Quand on y réfléchit plus précisément, le tathāgata qui procure
 
:Quand on y réfléchit plus précisément, le tathāgata qui procure
 
:Le bonheur absolu est dépourvu de causes comme l’espace. (II, 20)
 
:Le bonheur absolu est dépourvu de causes comme l’espace. (II, 20)
 +
  
 
:Il faut savoir que ces deux sagesses
 
:Il faut savoir que ces deux sagesses
Line 1,050: Line 1,233:
 
:Le corps de libération ou la perfection
 
:Le corps de libération ou la perfection
 
:Et le corps absolu ou la purification. (II, 21)
 
:Et le corps absolu ou la purification. (II, 21)
 +
  
 
:On connaîtra le corps de libération et le corps absolu
 
:On connaîtra le corps de libération et le corps absolu
Line 1,055: Line 1,239:
 
:Puisqu’ils sont non contaminés, omniprésents,
 
:Puisqu’ils sont non contaminés, omniprésents,
 
:Incomposés et que ce sont des sources [de qualités]. (II, 22)
 
:Incomposés et que ce sont des sources [de qualités]. (II, 22)
 +
  
 
:[Le corps de libération] n’est pas contaminé
 
:[Le corps de libération] n’est pas contaminé
Line 1,061: Line 1,246:
 
:de la sagesse primordiale
 
:de la sagesse primordiale
 
:Puisqu’il n’est attaché à rien et que rien ne lui fait obstacle. (II, 23)
 
:Puisqu’il n’est attaché à rien et que rien ne lui fait obstacle. (II, 23)
 +
  
 
:[Ces deux corps] sont incomposés
 
:[Ces deux corps] sont incomposés
Line 1,066: Line 1,252:
 
:C’est leur indestructibilité qu’explicitent
 
:C’est leur indestructibilité qu’explicitent
 
:La stabilité et les trois autres qualités. (II, 24)
 
:La stabilité et les trois autres qualités. (II, 24)
 +
  
 
:La destruction présente quatre aspects
 
:La destruction présente quatre aspects
Line 1,071: Line 1,258:
 
:La dégradation, le changement, l’interruption
 
:La dégradation, le changement, l’interruption
 
:Et la transmigration avec ses métamorphoses inconcevables. (II, 25)
 
:Et la transmigration avec ses métamorphoses inconcevables. (II, 25)
 +
  
 
:Indestructibles de ces quatre façons, [les deux corps]
 
:Indestructibles de ces quatre façons, [les deux corps]
Line 1,076: Line 1,264:
 
:L’absence de souillures et la sagesse en sont la source
 
:L’absence de souillures et la sagesse en sont la source
 
:En tant que supports des qualités pures. (II, 26)
 
:En tant que supports des qualités pures. (II, 26)
 +
  
 
:De même que l’espace, qui n’est pas une cause,
 
:De même que l’espace, qui n’est pas une cause,
Line 1,081: Line 1,270:
 
:Et de la perception des sons, des odeurs,
 
:Et de la perception des sons, des odeurs,
 
:Des saveurs, des tangibles et des phénomènes [mentaux], (II, 27)
 
:Des saveurs, des tangibles et des phénomènes [mentaux], (II, 27)
 +
  
 
:De même, grâce à la [voie de] jonction où les voiles disparaissent,
 
:De même, grâce à la [voie de] jonction où les voiles disparaissent,
Line 1,086: Line 1,276:
 
:De qualités non contaminées comme autant d’objets
 
:De qualités non contaminées comme autant d’objets
 
:Offerts aux facultés des [êtres] stables. (II, 28)
 
:Offerts aux facultés des [êtres] stables. (II, 28)
 +
  
 
:Inconcevable, permanent, stable, paisible, éternel,
 
:Inconcevable, permanent, stable, paisible, éternel,
Line 1,091: Line 1,282:
 
:Libre d’attachement, nulle part entravé, sans plus de contacts grossiers,
 
:Libre d’attachement, nulle part entravé, sans plus de contacts grossiers,
 
:Invisible, insaisissable et vertueux, le Bouddha est immaculé. (II, 29)
 
:Invisible, insaisissable et vertueux, le Bouddha est immaculé. (II, 29)
 +
  
 
:Le corps de libération et le corps absolu
 
:Le corps de libération et le corps absolu
Line 1,096: Line 1,288:
 
:Supports du double bienfait, ils sont inconcevables
 
:Supports du double bienfait, ils sont inconcevables
 
:En plus de quatorze autres qualités. (II, 30)
 
:En plus de quatorze autres qualités. (II, 30)
 +
  
 
:La bouddhéité est l’objet de l’omnisciente
 
:La bouddhéité est l’objet de l’omnisciente
Line 1,101: Line 1,294:
 
:Les êtres pourvus d’un corps de sagesse [autres que les bouddhas]
 
:Les êtres pourvus d’un corps de sagesse [autres que les bouddhas]
 
:Comprendront qu’elle est inconcevable. (II, 31)
 
:Comprendront qu’elle est inconcevable. (II, 31)
 +
  
 
:De par sa subtilité, ce n’est pas un objet d’étude.
 
:De par sa subtilité, ce n’est pas un objet d’étude.
Line 1,106: Line 1,300:
 
:Profonde essence du réel, ce n’est pas non plus l’objet
 
:Profonde essence du réel, ce n’est pas non plus l’objet
 
:Des méditations mondaines et autres. (II, 32)
 
:Des méditations mondaines et autres. (II, 32)
 +
  
 
:De même que les aveugles de naissance ne voient pas les formes,
 
:De même que les aveugles de naissance ne voient pas les formes,
Line 1,111: Line 1,306:
 
:Sont pareils à des nourrissons qui entrevoient la forme du soleil
 
:Sont pareils à des nourrissons qui entrevoient la forme du soleil
 
:Depuis la chambre où ils viennent de naître. (II, 33)
 
:Depuis la chambre où ils viennent de naître. (II, 33)
 +
  
 
:[La bouddhéité] est permanente parce qu’elle n’est jamais née ;
 
:[La bouddhéité] est permanente parce qu’elle n’est jamais née ;
Line 1,116: Line 1,312:
 
:Elle est paisible parce qu’elle n’a plus de dualités ;
 
:Elle est paisible parce qu’elle n’a plus de dualités ;
 
:Elle est éternelle parce que l’essence du réel persiste. (II, 34)
 
:Elle est éternelle parce que l’essence du réel persiste. (II, 34)
 +
  
 
:[L’Éveil est] très paisible en tant que vérité de la cessation ;
 
:[L’Éveil est] très paisible en tant que vérité de la cessation ;
Line 1,121: Line 1,318:
 
:Sans pensées parce qu’il ne fait fond sur rien ;
 
:Sans pensées parce qu’il ne fait fond sur rien ;
 
:Et sans attachement parce qu’il n’a plus d’affections. (II, 35)
 
:Et sans attachement parce qu’il n’a plus d’affections. (II, 35)
 +
  
 
:Il est totalement pur du voile cognitif
 
:Il est totalement pur du voile cognitif
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:Libre du double [obstacle] et infiniment souple,
 
:Libre du double [obstacle] et infiniment souple,
 
:Il n’a plus de contacts grossiers. (II, 36)
 
:Il n’a plus de contacts grossiers. (II, 36)
 +
  
 
:[L’Éveil] est invisible parce qu’il n’a pas de forme ;
 
:[L’Éveil] est invisible parce qu’il n’a pas de forme ;
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:Vertueux parce qu’il est pur par nature ;
 
:Vertueux parce qu’il est pur par nature ;
 
:Immaculé parce qu’il n’a plus de souillures. (II, 37)
 
:Immaculé parce qu’il n’a plus de souillures. (II, 37)
 +
  
 
:Sans commencement ni milieu ni fin, indivisible,
 
:Sans commencement ni milieu ni fin, indivisible,
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:Dont la réalisation est la vision des yogis établis en méditation.
 
:Dont la réalisation est la vision des yogis établis en méditation.
 
:(II, 38)
 
:(II, 38)
 +
  
 
:Dotée de qualités immensurables, inconcevables,
 
:Dotée de qualités immensurables, inconcevables,
Line 1,142: Line 1,343:
 
:La pure immensité des tathāgatas
 
:La pure immensité des tathāgatas
 
:Est libre de tous les maux et de leurs imprégnations. (II, 39)
 
:Est libre de tous les maux et de leurs imprégnations. (II, 39)
 +
  
 
:Avec le vrai Dharma sous ses deux aspects,
 
:Avec le vrai Dharma sous ses deux aspects,
Line 1,149: Line 1,351:
 
:En revêtant toutes les apparences possibles
 
:En revêtant toutes les apparences possibles
 
:sans être leur essence pour autant. (II, 40)
 
:sans être leur essence pour autant. (II, 40)
 +
  
 
:Les [corps] formels sont en ce monde la cause de l’entrée
 
:Les [corps] formels sont en ce monde la cause de l’entrée
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:Ils resteront ici à jamais comme le monde
 
:Ils resteront ici à jamais comme le monde
 
:De la Forme restera dans l’espace. (II, 41)
 
:De la Forme restera dans l’espace. (II, 41)
 +
  
 
:On appelle « bouddhéité » l’omniscience
 
:On appelle « bouddhéité » l’omniscience
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:Le vainqueur de l’ennemi et l’incarnation
 
:Le vainqueur de l’ennemi et l’incarnation
 
:[de la sagesse] qui se connaît elle-même. (II, 42)
 
:[de la sagesse] qui se connaît elle-même. (II, 42)
 +
  
 
:Elle se manifeste dans le corps essentiel
 
:Elle se manifeste dans le corps essentiel
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:Respectives de profondeur, de vastitude
 
:Respectives de profondeur, de vastitude
 
:Et de magnanimité. (II, 43)
 
:Et de magnanimité. (II, 43)
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:Sachez donc, en bref,
 
:Sachez donc, en bref,
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:Possède cinq caractéristiques.
 
:Possède cinq caractéristiques.
 
:On ramène ses qualités à cinq aussi. (II, 44)
 
:On ramène ses qualités à cinq aussi. (II, 44)
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:[Le corps essentiel est] incomposé, indivisible,
 
:[Le corps essentiel est] incomposé, indivisible,
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:Et définitivement libre des trois voiles  
 
:Et définitivement libre des trois voiles  
 
:Émotionnel, cognitif et méditatif. (II, 45)
 
:Émotionnel, cognitif et méditatif. (II, 45)
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:Immaculé, sans pensée,
 
:Immaculé, sans pensée,
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:Et, en tant que dimension absolue
 
:Et, en tant que dimension absolue
 
:Pure par essence, la luminosité. (II, 46)
 
:Pure par essence, la luminosité. (II, 46)
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:Le corps essentiel est réellement pourvu
 
:Le corps essentiel est réellement pourvu
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:Indénombrable, inconcevable,
 
:Indénombrable, inconcevable,
 
:Inégalable et pur. (II, 47)
 
:Inégalable et pur. (II, 47)
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:Cela, parce que, respectivement, il est immense
 
:Cela, parce que, respectivement, il est immense
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:De spéculation, qu’il est unique
 
:De spéculation, qu’il est unique
 
:Et n’a plus de propensions karmiques. (II, 48)
 
:Et n’a plus de propensions karmiques. (II, 48)
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:Il jouit à la perfection des divers enseignements,
 
:Il jouit à la perfection des divers enseignements,
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:Et le bien qu’il ne cesse de prodiguer aux êtres
 
:Et le bien qu’il ne cesse de prodiguer aux êtres
 
:Est l’analogue de sa pure compassion. (II, 49)
 
:Est l’analogue de sa pure compassion. (II, 49)
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:Il comble tous les désirs, quels qu’ils soient,
 
:Il comble tous les désirs, quels qu’ils soient,
 
:Sans la moindre pensée, sans le moindre effort.
 
:Sans la moindre pensée, sans le moindre effort.
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:Aussi, avec ses prodiges de Joyau magique,
 
:Aussi, avec ses prodiges de Joyau magique,
 
:Sa présence est-elle parfaite jouissance. (II, 50)
 
:Sa présence est-elle parfaite jouissance. (II, 50)
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:L’expression, l’apparence et les activités ininterrompues,
 
:L’expression, l’apparence et les activités ininterrompues,
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:Rendent compte de la quintuple diversité
 
:Rendent compte de la quintuple diversité
 
:[du corps de parfaite jouissance]. (II, 51)
 
:[du corps de parfaite jouissance]. (II, 51)
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:De même que sur un fond coloré
 
:De même que sur un fond coloré
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:De même, du fait de la diversité des êtres,
 
:De même, du fait de la diversité des êtres,
 
:L’Omniprésent est perçu tel qu’il n’est pas. (II, 52)
 
:L’Omniprésent est perçu tel qu’il n’est pas. (II, 52)
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:Celui qui connaît tous les mondes
 
:Celui qui connaît tous les mondes
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:Et, sans dévier du corps absolu,
 
:Et, sans dévier du corps absolu,
 
:Manifeste diverses apparitions de lui-même. (II, 53)
 
:Manifeste diverses apparitions de lui-même. (II, 53)
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:Les vies antérieures, la naissance spontanée [chez les dieux],
 
:Les vies antérieures, la naissance spontanée [chez les dieux],
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:L’entrée dans une matrice, la naissance,
 
:L’entrée dans une matrice, la naissance,
 
:La maîtrise des arts et des sciences, (II, 54)
 
:La maîtrise des arts et des sciences, (II, 54)
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:Les plaisirs du gynécée,
 
:Les plaisirs du gynécée,
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:L’arrivée au Trône de l’Éveil,
 
:L’arrivée au Trône de l’Éveil,
 
:La victoire sur les armées de Māra et l’Éveil parfait, (II, 55)
 
:La victoire sur les armées de Māra et l’Éveil parfait, (II, 55)
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:[La mise en branle] de la roue du Dharma
 
:[La mise en branle] de la roue du Dharma
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:Qu’il manifeste dans les champs impurs
 
:Qu’il manifeste dans les champs impurs
 
:Tant que s’y trouveront des êtres. (II, 56)
 
:Tant que s’y trouveront des êtres. (II, 56)
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:Les termes « impermanence », « souffrance », « sans soi »
 
:Les termes « impermanence », « souffrance », « sans soi »
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:De provoquer chez les êtres le dégoût des trois mondes
 
:De provoquer chez les êtres le dégoût des trois mondes
 
:En leur donnant accès au nirvāṇa. (II, 57)
 
:En leur donnant accès au nirvāṇa. (II, 57)
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:Fort engagés sur la voie de la paix, certains
 
:Fort engagés sur la voie de la paix, certains
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:Le Bouddha montre la réalité des phénomènes
 
:Le Bouddha montre la réalité des phénomènes
 
:Comme dans Le Lotus blanc et d’autres soûtras, (II, 58)
 
:Comme dans Le Lotus blanc et d’autres soûtras, (II, 58)
 +
  
 
:Si bien qu’il les détourne de leurs anciennes croyances
 
:Si bien qu’il les détourne de leurs anciennes croyances
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:En les faisant mûrir dans le véhicule suprême.
 
:En les faisant mûrir dans le véhicule suprême.
 
:Ensuite, il leur annonce qu’ils atteindront l’Éveil suprême. (II, 59)
 
:Ensuite, il leur annonce qu’ils atteindront l’Éveil suprême. (II, 59)
 +
  
 
:[Le bouddha] est profond, sa puissance est parfaite
 
:[Le bouddha] est profond, sa puissance est parfaite
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:Dès lors, on saura que [ses trois corps] sont, dans le même ordre,
 
:Dès lors, on saura que [ses trois corps] sont, dans le même ordre,
 
:Profondeur, vastitude et magnanimité. (II, 60)
 
:Profondeur, vastitude et magnanimité. (II, 60)
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:Ici donc, le corps absolu vient en premier
 
:Ici donc, le corps absolu vient en premier
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:Comme les formes se situent dans l’espace,
 
:Comme les formes se situent dans l’espace,
 
:Dans le premier corps se situent les deux autres. (II, 61)
 
:Dans le premier corps se situent les deux autres. (II, 61)
 +
  
 
:En raison d’une infinité de causes et du nombre inépuisable des êtres,
 
:En raison d’une infinité de causes et du nombre inépuisable des êtres,
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:Qu’il domine les phénomènes, qu’il a vaincu le démon de la mort
 
:Qu’il domine les phénomènes, qu’il a vaincu le démon de la mort
 
:Et qu’il n’a pas d’essence, le Protecteur du monde est permanent. (II, 62)
 
:Et qu’il n’a pas d’essence, le Protecteur du monde est permanent. (II, 62)
 +
  
 
:Comme, ayant renoncé à son corps, à sa vie
 
:Comme, ayant renoncé à son corps, à sa vie
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:Comme, pour le bien de tous les êtres, il ira
 
:Comme, pour le bien de tous les êtres, il ira
 
:Jusqu’au terme de son vœu originel ; (II, 63)
 
:Jusqu’au terme de son vœu originel ; (II, 63)
 +
  
 
:Comme la bouddhéité est totalement imprégnée
 
:Comme la bouddhéité est totalement imprégnée
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:Comme il use des quatre bases des pouvoirs miraculeux
 
:Comme il use des quatre bases des pouvoirs miraculeux
 
:Pour agir en restant [dans le monde] ; (II, 64)
 
:Pour agir en restant [dans le monde] ; (II, 64)
 +
  
 
:Comme avec la connaissance il s’est affranchi
 
:Comme avec la connaissance il s’est affranchi
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:Comme il ne se déprend jamais de la félicité parfaite
 
:Comme il ne se déprend jamais de la félicité parfaite
 
:D’inconcevables recueillements d’extase ; (II, 65)
 
:D’inconcevables recueillements d’extase ; (II, 65)
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:Et comme, lors même qu’il agit dans le monde,
 
:Et comme, lors même qu’il agit dans le monde,
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:l’immortalité et la paix
 
:l’immortalité et la paix
 
:Là où le démon de la mort ne court plus. (II, 66)
 
:Là où le démon de la mort ne court plus. (II, 66)
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:Parce que, inconditionné par nature,
 
:Parce que, inconditionné par nature,
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:Et parce qu’il est logique qu’il soit le refuge
 
:Et parce qu’il est logique qu’il soit le refuge
 
:De ceux qui n’ont pas de refuge permanent. (II, 67)
 
:De ceux qui n’ont pas de refuge permanent. (II, 67)
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:Les sept premières raisons
 
:Les sept premières raisons
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:De notre Instructeur ; les trois dernières,
 
:De notre Instructeur ; les trois dernières,
 
:Pour la permanence de son corps absolu. (II, 68)
 
:Pour la permanence de son corps absolu. (II, 68)
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:Ineffable, il revient à l’absolu ;
 
:Ineffable, il revient à l’absolu ;
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:Aux êtres sublimes aussi, le domaine des Vainqueurs
 
:Aux êtres sublimes aussi, le domaine des Vainqueurs
 
:reste inconcevable. (II, 69)
 
:reste inconcevable. (II, 69)
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:[L’Éveil] est inconcevable parce qu’il est indicible ;
 
:[L’Éveil] est inconcevable parce qu’il est indicible ;
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:Il est absolu parce que ce n’est pas un objet d’analyse ;
 
:Il est absolu parce que ce n’est pas un objet d’analyse ;
 
:Ce n’est pas un objet d’analyse parce qu’on ne peut pas l’inférer ; (II, 70)
 
:Ce n’est pas un objet d’analyse parce qu’on ne peut pas l’inférer ; (II, 70)
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:On ne peut pas l’inférer parce que rien ne lui est supérieur ;
 
:On ne peut pas l’inférer parce que rien ne lui est supérieur ;
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:Il ne se trouve nulle part parce qu’il n’a pas les idées
 
:Il ne se trouve nulle part parce qu’il n’a pas les idées
 
:de qualité et de défaut. (II, 71)
 
:de qualité et de défaut. (II, 71)
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:Subtil pour les cinq premières raisons,
 
:Subtil pour les cinq premières raisons,
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:Irréels, pour la sixième [raison],
 
:Irréels, pour la sixième [raison],
 
:Les corps formels sont inconcevables. (II, 72)
 
:Les corps formels sont inconcevables. (II, 72)
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:Du fait de leur sagesse insurpassable, de leur grande compassion
 
:Du fait de leur sagesse insurpassable, de leur grande compassion
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:Dès lors, les grands sages qui ont reçu l’initiation ignorent,
 
:Dès lors, les grands sages qui ont reçu l’initiation ignorent,
 
:Eux aussi, l’état ultime des bouddhas nés d’eux-mêmes. (II, 73)
 
:Eux aussi, l’état ultime des bouddhas nés d’eux-mêmes. (II, 73)
 +
  
 
:Ici prend fin le deuxième chapitre, « L’Éveil », du Traité de la Continuité
 
:Ici prend fin le deuxième chapitre, « L’Éveil », du Traité de la Continuité
 
:suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des Trois Joyaux.
 
:suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des Trois Joyaux.
 +
  
 
===III - LES QUALITÉS===
 
===III - LES QUALITÉS===
Line 1,334: Line 1,572:
 
:Ils présentent soixante-quatre qualités
 
:Ils présentent soixante-quatre qualités
 
:Qui sont des fruits de séparation et de maturation. (III, 1)
 
:Qui sont des fruits de séparation et de maturation. (III, 1)
 +
  
 
:Le corps absolu est le lieu
 
:Le corps absolu est le lieu
Line 1,339: Line 1,578:
 
:Le corps symbolique des sages
 
:Le corps symbolique des sages
 
:Est le lieu du bien parfait des autres. (III, 2)
 
:Est le lieu du bien parfait des autres. (III, 2)
 +
  
 
:Le premier corps est doté des forces
 
:Le premier corps est doté des forces
Line 1,344: Line 1,584:
 
:Le second possède les marques des grands êtres,
 
:Le second possède les marques des grands êtres,
 
:Qui sont des qualités de maturation. (III, 3)
 
:Qui sont des qualités de maturation. (III, 3)
 +
  
 
:Si les forces sont comparables aux vajras [lancés]
 
:Si les forces sont comparables aux vajras [lancés]
Line 1,350: Line 1,591:
 
:Les [qualités] exclusives des tathāgatas ressemblent à l’espace
 
:Les [qualités] exclusives des tathāgatas ressemblent à l’espace
 
:Et la double apparence du Sage tient [du reflet] de la lune dans l’eau. (III, 4)
 
:Et la double apparence du Sage tient [du reflet] de la lune dans l’eau. (III, 4)
 +
  
 
:Le correct et l’incorrect,
 
:Le correct et l’incorrect,
Line 1,355: Line 1,597:
 
:Les tempéraments, les aspirations,
 
:Les tempéraments, les aspirations,
 
:Les voies de toutes les destinées, les concentrations (III, 5)
 
:Les voies de toutes les destinées, les concentrations (III, 5)
 +
  
 
:Souillées ou immaculées,
 
:Souillées ou immaculées,
Line 1,360: Line 1,603:
 
:L’œil divin et l’apaisement  
 
:L’œil divin et l’apaisement  
 
:Voilà les dix forces de connaissance. (III, 6)
 
:Voilà les dix forces de connaissance. (III, 6)
 +
  
 
:Le correct et l’incorrect, la rétribution, les tempéraments,
 
:Le correct et l’incorrect, la rétribution, les tempéraments,
Line 1,369: Line 1,613:
 
:Parce qu’elles transpercent les armures, abattent les remparts
 
:Parce qu’elles transpercent les armures, abattent les remparts
 
:et rasent les forêts de l’ignorance. (III, 7)
 
:et rasent les forêts de l’ignorance. (III, 7)
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:À toute chose il s’éveille pleinement ;
 
:À toute chose il s’éveille pleinement ;
Line 1,374: Line 1,619:
 
:Il enseigne la voie et montre la cessation  
 
:Il enseigne la voie et montre la cessation  
 
:Telles sont les quatre intrépidités. (III, 8)
 
:Telles sont les quatre intrépidités. (III, 8)
 +
  
 
:Comme il connaît et fait connaître tout ce que les autres et soi-même
 
:Comme il connaît et fait connaître tout ce que les autres et soi-même
Line 1,383: Line 1,629:
 
:Et comme, enfin, il prêche la vérité pour le bien de tous,
 
:Et comme, enfin, il prêche la vérité pour le bien de tous,
 
:le Sage ne rencontre jamais d’obstacles. (III, 9)
 
:le Sage ne rencontre jamais d’obstacles. (III, 9)
 +
  
 
:À l’orée de la jungle, le roi des animaux se promène sans peur
 
:À l’orée de la jungle, le roi des animaux se promène sans peur
Line 1,389: Line 1,636:
 
:qui est pareil au lion,
 
:qui est pareil au lion,
 
:Peut-il rester à l’aise, indépendant, habile et stable. (III, 10)
 
:Peut-il rester à l’aise, indépendant, habile et stable. (III, 10)
 +
  
 
:[Notre Instructeur] ne se trompe pas
 
:[Notre Instructeur] ne se trompe pas
Line 1,395: Line 1,643:
 
:Ne quitte jamais le recueillement profond ;
 
:Ne quitte jamais le recueillement profond ;
 
:Il ne perçoit pas non plus de différences (III, 11)
 
:Il ne perçoit pas non plus de différences (III, 11)
 +
  
 
:Et ne saurait être indifférent par manque de discernement.
 
:Et ne saurait être indifférent par manque de discernement.
Line 1,400: Line 1,649:
 
:Sa connaissance supérieure, sa liberté totale
 
:Sa connaissance supérieure, sa liberté totale
 
:Et ce que voit sa libre sagesse ignorent le déclin. (III, 12)
 
:Et ce que voit sa libre sagesse ignorent le déclin. (III, 12)
 +
  
 
:Ses actes procèdent de la sagesse
 
:Ses actes procèdent de la sagesse
Line 1,405: Line 1,655:
 
:Telles sont, entre autres, dix-huit
 
:Telles sont, entre autres, dix-huit
 
:Qualités exclusives de notre Instructeur. (III, 13)
 
:Qualités exclusives de notre Instructeur. (III, 13)
 +
  
 
:Erreurs, bavardages, oubli, dispersion, perceptions toutes différentes
 
:Erreurs, bavardages, oubli, dispersion, perceptions toutes différentes
Line 1,412: Line 1,663:
 
:Et sa libre sagesse qui voit tous les phénomènes ignorent le déclin.
 
:Et sa libre sagesse qui voit tous les phénomènes ignorent le déclin.
 
:(III, 14)
 
:(III, 14)
 +
  
 
:Les actes de son corps, de sa parole et de son esprit
 
:Les actes de son corps, de sa parole et de son esprit
Line 1,421: Line 1,673:
 
:Cette victoire dotée de grande compassion  
 
:Cette victoire dotée de grande compassion  
 
:voilà ce que les bouddhas ont trouvé. (III, 15)
 
:voilà ce que les bouddhas ont trouvé. (III, 15)
 +
  
 
:La terre et les autres éléments n’ont pas la même nature que l’espace ;
 
:La terre et les autres éléments n’ont pas la même nature que l’espace ;
Line 1,429: Line 1,682:
 
:Mais les [qualités] exclusives [des bouddhas] n’ont pas même
 
:Mais les [qualités] exclusives [des bouddhas] n’ont pas même
 
:une particule en commun avec le monde. (III, 16)
 
:une particule en commun avec le monde. (III, 16)
 +
  
 
:[Le bouddha] a les pieds bien posés, marqués chacun d’une roue ;
 
:[Le bouddha] a les pieds bien posés, marqués chacun d’une roue ;
Line 1,434: Line 1,688:
 
:Ses doigts et ses orteils sont longs
 
:Ses doigts et ses orteils sont longs
 
:Et rattachés par des membranes. (III, 17)
 
:Et rattachés par des membranes. (III, 17)
 +
  
 
:D’une délicatesse juvénile, sa peau est d’une douceur parfaite ;
 
:D’une délicatesse juvénile, sa peau est d’une douceur parfaite ;
Line 1,440: Line 1,695:
 
:Ses jarrets sont les mêmes que ceux de l’antilope eṇaya
 
:Ses jarrets sont les mêmes que ceux de l’antilope eṇaya
 
:Et son secret rentré au fourreau comme celui de l’éléphant. (III, 18)
 
:Et son secret rentré au fourreau comme celui de l’éléphant. (III, 18)
 +
  
 
:Il a un torse de lion et des épaules
 
:Il a un torse de lion et des épaules
Line 1,445: Line 1,701:
 
:Bien rebondis. Il a les bras tendres,
 
:Bien rebondis. Il a les bras tendres,
 
:Ronds et réguliers. (III, 19)
 
:Ronds et réguliers. (III, 19)
 +
  
 
:Ses bras sont longs et son corps, entièrement pur,
 
:Ses bras sont longs et son corps, entièrement pur,
Line 1,450: Line 1,707:
 
:Sa gorge évoque une conque immaculée
 
:Sa gorge évoque une conque immaculée
 
:Et ses joues valent celles du roi des animaux. (III, 20)
 
:Et ses joues valent celles du roi des animaux. (III, 20)
 +
  
 
:Il a quarante dents parfaitement égales,
 
:Il a quarante dents parfaitement égales,
Line 1,455: Line 1,713:
 
:Pures et de la même taille ;
 
:Pures et de la même taille ;
 
:Ses canines sont d’une blancheur suprême. (III, 21)
 
:Ses canines sont d’une blancheur suprême. (III, 21)
 +
  
 
:Sa langue longue, infinie, inconcevable,
 
:Sa langue longue, infinie, inconcevable,
Line 1,460: Line 1,719:
 
:De sa voix de Brahma, le Bouddha parle
 
:De sa voix de Brahma, le Bouddha parle
 
:Avec des accents de kalaviṅka. (III, 22)
 
:Avec des accents de kalaviṅka. (III, 22)
 +
  
 
:Il a de beaux yeux pareils à des lotus bleus
 
:Il a de beaux yeux pareils à des lotus bleus
Line 1,467: Line 1,727:
 
:fine et pure,
 
:fine et pure,
 
:A la couleur de l’or : n’est-il pas suprême entre tous les êtres ? (III, 23)
 
:A la couleur de l’or : n’est-il pas suprême entre tous les êtres ? (III, 23)
 +
  
 
:Chacun de ses poils doux et fins
 
:Chacun de ses poils doux et fins
Line 1,472: Line 1,733:
 
:Impeccable est sa chevelure bleu foncé comme un précieux saphir ;
 
:Impeccable est sa chevelure bleu foncé comme un précieux saphir ;
 
:Ses proportions sont parfaites comme celles du banian. (III, 24)
 
:Ses proportions sont parfaites comme celles du banian. (III, 24)
 +
  
 
:Universellement bon et incomparable, le grand Sage
 
:Universellement bon et incomparable, le grand Sage
Line 1,478: Line 1,740:
 
:Notre Instructeur précise qu’elles appartiennent
 
:Notre Instructeur précise qu’elles appartiennent
 
:aux seigneurs parmi les hommes. (III, 25)
 
:aux seigneurs parmi les hommes. (III, 25)
 +
  
 
:De même qu’en automne on voit la forme de la lune
 
:De même qu’en automne on voit la forme de la lune
Line 1,483: Line 1,746:
 
:De même, les enfants des Vainqueurs verront la forme
 
:De même, les enfants des Vainqueurs verront la forme
 
:De l’Omniprésent dans le maṇḍala de la parfaite bouddhéité. (III, 26)
 
:De l’Omniprésent dans le maṇḍala de la parfaite bouddhéité. (III, 26)
 +
  
 
:Il faut savoir que ces soixante-quatre qualités,
 
:Il faut savoir que ces soixante-quatre qualités,
Line 1,488: Line 1,752:
 
:Apparaissent ici dans le même ordre
 
:Apparaissent ici dans le même ordre
 
:Que dans le Soûtra de Ratnadārikā. (III, 27)
 
:Que dans le Soûtra de Ratnadārikā. (III, 27)
 +
  
 
:Elles sont indestructibles, audacieuses,
 
:Elles sont indestructibles, audacieuses,
Line 1,494: Line 1,759:
 
:Au vajra, au lion, à l’espace et au [reflet de] la lune dans l’eau pure.
 
:Au vajra, au lion, à l’espace et au [reflet de] la lune dans l’eau pure.
 
:(III, 28)
 
:(III, 28)
 +
  
 
:Des dix forces, les six premières éliminent
 
:Des dix forces, les six premières éliminent
Line 1,499: Line 1,765:
 
:Le voile de l’absorption méditative ; et la dernière
 
:Le voile de l’absorption méditative ; et la dernière
 
:Le voile des affections avec leurs imprégnations : (III, 29)
 
:Le voile des affections avec leurs imprégnations : (III, 29)
 +
  
 
:Comme si elles transperçaient des armures,
 
:Comme si elles transperçaient des armures,
Line 1,504: Line 1,771:
 
:Les forces des Sages sont comparables à des vajras,
 
:Les forces des Sages sont comparables à des vajras,
 
:Parce qu’elles sont sûres, essentielles, stables et indestructibles.(III, 30)
 
:Parce qu’elles sont sûres, essentielles, stables et indestructibles.(III, 30)
 +
  
 
:Pourquoi sont-elles sûres ? Parce qu’elles sont essentielles.
 
:Pourquoi sont-elles sûres ? Parce qu’elles sont essentielles.
Line 1,509: Line 1,777:
 
:Parce qu’elles sont indestructibles. Et comme elles sont
 
:Parce qu’elles sont indestructibles. Et comme elles sont
 
:Indestructibles, on les compare à des vajras. (III, 31)
 
:Indestructibles, on les compare à des vajras. (III, 31)
 +
  
 
:Impavide, indépendant,
 
:Impavide, indépendant,
Line 1,514: Line 1,783:
 
:Le lion des sages est tel un lion sans crainte
 
:Le lion des sages est tel un lion sans crainte
 
:Au cœur des assemblées qui se pressent autour de lui. (III, 32)
 
:Au cœur des assemblées qui se pressent autour de lui. (III, 32)
 +
  
 
:Comme il connaît tout directement,
 
:Comme il connaît tout directement,
Line 1,519: Line 1,789:
 
:Et comme il voit que les êtres qui se sont purifiés
 
:Et comme il voit que les êtres qui se sont purifiés
 
:Eux-mêmes ne le valent point, il reste indépendant. (III, 33)
 
:Eux-mêmes ne le valent point, il reste indépendant. (III, 33)
 +
  
 
:L’esprit concentré sur tous les phénomènes,
 
:L’esprit concentré sur tous les phénomènes,
Line 1,524: Line 1,795:
 
:De la terre des imprégnations de l’ignorance,
 
:De la terre des imprégnations de l’ignorance,
 
:Il rayonne de pouvoir créatif. (III, 34)
 
:Il rayonne de pouvoir créatif. (III, 34)
 +
  
 
:Les êtres ordinaires, les auditeurs, les bouddhas-par-soi,
 
:Les êtres ordinaires, les auditeurs, les bouddhas-par-soi,
Line 1,529: Line 1,801:
 
:Atteignent des états de compréhension de plus en plus subtils
 
:Atteignent des états de compréhension de plus en plus subtils
 
:Qu’illustrent cinq comparaisons : (III, 35)
 
:Qu’illustrent cinq comparaisons : (III, 35)
 +
  
 
:Comme ils assurent la survie de tous les mondes,
 
:Comme ils assurent la survie de tous les mondes,
Line 1,534: Line 1,807:
 
:Comme ils transcendent les caractères mondains
 
:Comme ils transcendent les caractères mondains
 
:Et supramondains, ils sont comparables à l’espace. (III, 36)
 
:Et supramondains, ils sont comparables à l’espace. (III, 36)
 +
  
 
:Ces trente-deux qualités sont autant
 
:Ces trente-deux qualités sont autant
Line 1,539: Line 1,813:
 
:De même que la lumière, la couleur et la forme
 
:De même que la lumière, la couleur et la forme
 
:D’une pierre précieuse n’en sont point séparées. (III, 37)
 
:D’une pierre précieuse n’en sont point séparées. (III, 37)
 +
  
 
:Elles comblent la vue, ces qualités
 
:Elles comblent la vue, ces qualités
Line 1,544: Line 1,819:
 
:Elles s’appuient sur le corps d’apparition
 
:Elles s’appuient sur le corps d’apparition
 
:Et le corps de la jouissance parfaite du Dharma. (III, 38)
 
:Et le corps de la jouissance parfaite du Dharma. (III, 38)
 +
  
 
:Les éloignés de la pureté et ses proches,
 
:Les éloignés de la pureté et ses proches,
Line 1,550: Line 1,826:
 
:Comme la forme de la lune dans le ciel
 
:Comme la forme de la lune dans le ciel
 
:ou bien de son reflet dans l’eau. (III, 39)
 
:ou bien de son reflet dans l’eau. (III, 39)
 +
  
 
:Ici prend fin le troisième chapitre, « Les Qualités », du Traité de la
 
:Ici prend fin le troisième chapitre, « Les Qualités », du Traité de la
 
:Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des
 
:Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des
 
:Trois Joyaux.
 
:Trois Joyaux.
 +
  
 
=== IV - LES ACTIVITÉS ÉVEILLÉES===
 
=== IV - LES ACTIVITÉS ÉVEILLÉES===
Line 1,561: Line 1,839:
 
:Selon les dispositions du disciple, les moyens de le discipliner
 
:Selon les dispositions du disciple, les moyens de le discipliner
 
:Et la discipline qu’il convient d’appliquer. (IV, 1)
 
:Et la discipline qu’il convient d’appliquer. (IV, 1)
 +
  
 
:Riche de tous les joyaux les plus précieux, les qualités,
 
:Riche de tous les joyaux les plus précieux, les qualités,
Line 1,573: Line 1,852:
 
:qui déchirera le filet des nuages tissé
 
:qui déchirera le filet des nuages tissé
 
:par les voiles émotionnel et cognitif. (IV, 2)
 
:par les voiles émotionnel et cognitif. (IV, 2)
 +
  
 
:Qui ? Comment ? En appliquant
 
:Qui ? Comment ? En appliquant
Line 1,578: Line 1,858:
 
:Comme le Sage n’a pas de ces pensées,
 
:Comme le Sage n’a pas de ces pensées,
 
:Son action est toujours spontanée. (IV, 3)
 
:Son action est toujours spontanée. (IV, 3)
 +
  
 
:« Qui » renvoie aux dispositions du disciple,
 
:« Qui » renvoie aux dispositions du disciple,
Line 1,583: Line 1,864:
 
:« Quelle discipline » à leur application,
 
:« Quelle discipline » à leur application,
 
:« Où » et « quand » au lieu et à l’instant. (IV, 4)
 
:« Où » et « quand » au lieu et à l’instant. (IV, 4)
 +
  
 
:[Les activités éveillées ne s’interrompent jamais]
 
:[Les activités éveillées ne s’interrompent jamais]
Line 1,589: Line 1,871:
 
:Son fruit, les êtres pris en charge,
 
:Son fruit, les êtres pris en charge,
 
:Les voiles et la condition de leur élimination. (IV, 5)
 
:Les voiles et la condition de leur élimination. (IV, 5)
 +
  
 
:Les dix terres sont la voie de la libération définitive
 
:Les dix terres sont la voie de la libération définitive
Line 1,594: Line 1,877:
 
:Le fruit alors atteint est l’Éveil suprême
 
:Le fruit alors atteint est l’Éveil suprême
 
:Qui prend en charge l’Éveil au cœur des êtres. (IV, 6)
 
:Qui prend en charge l’Éveil au cœur des êtres. (IV, 6)
 +
  
 
:Les innombrables affections principales et secondaires,
 
:Les innombrables affections principales et secondaires,
Line 1,599: Line 1,883:
 
:La condition qui à tout moment détruit
 
:La condition qui à tout moment détruit
 
:[Les affections] est la grande compassion. (IV, 7)
 
:[Les affections] est la grande compassion. (IV, 7)
 +
  
 
:Voici six points dont vous saurez qu’ils comparent
 
:Voici six points dont vous saurez qu’ils comparent
Line 1,604: Line 1,889:
 
:Puis au soleil, ensuite à l’espace, à un trésor,
 
:Puis au soleil, ensuite à l’espace, à un trésor,
 
:Aux nuages et enfin au vent. (IV, 8)
 
:Aux nuages et enfin au vent. (IV, 8)
 +
  
 
:Les terres [des bodhisattvas] sont comparables à l’océan
 
:Les terres [des bodhisattvas] sont comparables à l’océan
Line 1,609: Line 1,895:
 
:Les deux accumulations ressemblent au soleil
 
:Les deux accumulations ressemblent au soleil
 
:Parce qu’elles sustentent tous les êtres. (IV, 9)
 
:Parce qu’elles sustentent tous les êtres. (IV, 9)
 +
  
 
:L’Éveil est pareil à l’élément espace
 
:L’Éveil est pareil à l’élément espace
Line 1,614: Line 1,901:
 
:On compare l’Élément des êtres à un trésor
 
:On compare l’Élément des êtres à un trésor
 
:Parce qu’il a pour nature la bouddhéité authentique et parfaite. (IV, 10)
 
:Parce qu’il a pour nature la bouddhéité authentique et parfaite. (IV, 10)
 +
  
 
:Les affections évoquent les nuages parce qu’elles ne durent pas,
 
:Les affections évoquent les nuages parce qu’elles ne durent pas,
Line 1,619: Line 1,907:
 
:Enfin, la compassion est comparable à un vent irrésistible
 
:Enfin, la compassion est comparable à un vent irrésistible
 
:Parce qu’elle se tient prête à disperser [les affections]. (IV, 11)
 
:Parce qu’elle se tient prête à disperser [les affections]. (IV, 11)
 +
  
 
:Les activités ne s’interrompront pas tant que le saṃsāra durera
 
:Les activités ne s’interrompront pas tant que le saṃsāra durera
Line 1,624: Line 1,913:
 
:Parce qu’ils voient que tous les êtres sont leurs égaux
 
:Parce qu’ils voient que tous les êtres sont leurs égaux
 
:Et parce que leur œuvre est inachevée. (IV, 12)
 
:Et parce que leur œuvre est inachevée. (IV, 12)
 +
  
 
:Le Tathāgata est comparable à Indra,
 
:Le Tathāgata est comparable à Indra,
Line 1,629: Line 1,919:
 
:À Brahma, au soleil, à un précieux joyau,
 
:À Brahma, au soleil, à un précieux joyau,
 
:À l’écho, à l’espace et à la terre. (IV, 13)
 
:À l’écho, à l’espace et à la terre. (IV, 13)
 +
  
 
:Si le sol prenait l’aspect
 
:Si le sol prenait l’aspect
Line 1,634: Line 1,925:
 
:Cette pureté permettrait de voir
 
:Cette pureté permettrait de voir
 
:Le seigneur des dieux parmi les jeunes déesses, (IV, 14)
 
:Le seigneur des dieux parmi les jeunes déesses, (IV, 14)
 +
  
 
:Le splendide palais de la Victoire Absolue
 
:Le splendide palais de la Victoire Absolue
Line 1,639: Line 1,931:
 
:De bâtisses magnifiques, ainsi que les objets
 
:De bâtisses magnifiques, ainsi que les objets
 
:Divins les plus divers. (IV, 15)
 
:Divins les plus divers. (IV, 15)
 +
  
 
:À la vue de ces apparences,
 
:À la vue de ces apparences,
Line 1,644: Line 1,937:
 
:Qui peuplent la terre
 
:Qui peuplent la terre
 
:Forment le souhait (IV, 16)
 
:Forment le souhait (IV, 16)
 +
  
 
:D’être comme le seigneur
 
:D’être comme le seigneur
Line 1,649: Line 1,943:
 
:Pour y parvenir, ils adoptent
 
:Pour y parvenir, ils adoptent
 
:La vertu et s’y tiennent pour de bon. (IV, 17)
 
:La vertu et s’y tiennent pour de bon. (IV, 17)
 +
  
 
:Même s’ils ignorent
 
:Même s’ils ignorent
Line 1,654: Line 1,949:
 
:Leurs actes vertueux leur permettront
 
:Leurs actes vertueux leur permettront
 
:De quitter la terre pour renaître chez les dieux. (IV, 18)
 
:De quitter la terre pour renaître chez les dieux. (IV, 18)
 +
  
 
:Et même si cette apparence n’a absolument
 
:Et même si cette apparence n’a absolument
Line 1,659: Line 1,955:
 
:Il faut bien admettre que, sur la terre,
 
:Il faut bien admettre que, sur la terre,
 
:Elle est de la plus grande utilité. (IV, 19)
 
:Elle est de la plus grande utilité. (IV, 19)
 +
  
 
:Ainsi, les êtres dont la foi et les autres qualités
 
:Ainsi, les êtres dont la foi et les autres qualités
Line 1,664: Line 1,961:
 
:Verront mentalement le parfait Bouddha,
 
:Verront mentalement le parfait Bouddha,
 
:Paré des marques majeures et mineures, (IV, 20)
 
:Paré des marques majeures et mineures, (IV, 20)
 +
  
 
:Marcher, rester debout,
 
:Marcher, rester debout,
Line 1,669: Line 1,967:
 
:Se livrer aux activités les plus variées,
 
:Se livrer aux activités les plus variées,
 
:Enseigner la vérité de la paix, (IV, 21)
 
:Enseigner la vérité de la paix, (IV, 21)
 +
  
 
:Se taire et méditer avant de manifester
 
:Se taire et méditer avant de manifester
Line 1,674: Line 1,973:
 
:Ces êtres verront ces hauts faits
 
:Ces êtres verront ces hauts faits
 
:Dans leur majestueux éclat. (IV, 22)
 
:Dans leur majestueux éclat. (IV, 22)
 +
  
 
:Ce qu’ayant vu, ils aspireront
 
:Ce qu’ayant vu, ils aspireront
Line 1,679: Line 1,979:
 
:Ils adopteront les causes de l’état
 
:Ils adopteront les causes de l’état
 
:Auquel ils aspirent et ils l’atteindront. (IV, 23)
 
:Auquel ils aspirent et ils l’atteindront. (IV, 23)
 +
  
 
:Car, même si cette apparence n’a absolument
 
:Car, même si cette apparence n’a absolument
Line 1,684: Line 1,985:
 
:Il faut bien admettre que, dans le monde,
 
:Il faut bien admettre que, dans le monde,
 
:Elle est de la plus grande utilité. (IV, 24)
 
:Elle est de la plus grande utilité. (IV, 24)
 +
  
 
:Les êtres ordinaires ne savent pas que cette vision
 
:Les êtres ordinaires ne savent pas que cette vision
Line 1,689: Line 1,991:
 
:Cependant, la vue de ces formes
 
:Cependant, la vue de ces formes
 
:Leur procurera de grands bienfaits. (IV, 25)
 
:Leur procurera de grands bienfaits. (IV, 25)
 +
  
 
:Petit à petit, les êtres qui s’en tiennent
 
:Petit à petit, les êtres qui s’en tiennent
Line 1,694: Line 1,997:
 
:Le suprême corps absolu à l’intérieur d’eux-mêmes
 
:Le suprême corps absolu à l’intérieur d’eux-mêmes
 
:Avec l’œil de la sagesse primordiale. (IV, 26)
 
:Avec l’œil de la sagesse primordiale. (IV, 26)
 +
  
 
:Si la terre, débarrassée de tous ses lieux inquiétants,
 
:Si la terre, débarrassée de tous ses lieux inquiétants,
Line 1,702: Line 2,006:
 
:Mais peu à peu le sol perdrait ces qualités,
 
:Mais peu à peu le sol perdrait ces qualités,
 
:et les reflets dont il se parait disparaîtraient. (IV, 27)
 
:et les reflets dont il se parait disparaîtraient. (IV, 27)
 +
  
 
:Pour atteindre l’état d’Indra, les hommes et les femmes suivraient
 
:Pour atteindre l’état d’Indra, les hommes et les femmes suivraient
Line 1,708: Line 2,013:
 
:Et, formant de pieux souhaits, ils prieraient en répandant des fleurs
 
:Et, formant de pieux souhaits, ils prieraient en répandant des fleurs
 
:et [en s’adonnant à d’] autres [dévotions]. (IV, 28ab)
 
:et [en s’adonnant à d’] autres [dévotions]. (IV, 28ab)
 +
  
 
:De même, pour atteindre l’état du Seigneur des Sages
 
:De même, pour atteindre l’état du Seigneur des Sages
Line 1,713: Line 2,019:
 
:Pleins d’une douce allégresse, les enfants des Vainqueurs
 
:Pleins d’une douce allégresse, les enfants des Vainqueurs
 
:engendrent l’esprit d’Éveil. (IV, 28cd)
 
:engendrent l’esprit d’Éveil. (IV, 28cd)
 +
  
 
:De même que sur le sol pur en lapis-lazuli
 
:De même que sur le sol pur en lapis-lazuli
Line 1,718: Line 2,025:
 
:Sur le sol pur de l’esprit des êtres,
 
:Sur le sol pur de l’esprit des êtres,
 
:Apparaît le reflet du Seigneur des Sages. (IV, 29)
 
:Apparaît le reflet du Seigneur des Sages. (IV, 29)
 +
  
 
:L’apparition ou la disparition de ces reflets dans le monde des êtres
 
:L’apparition ou la disparition de ces reflets dans le monde des êtres
Line 1,725: Line 2,033:
 
:Il ne faut pas voir [les apparences du Bouddha]
 
:Il ne faut pas voir [les apparences du Bouddha]
 
:comme si elles étaient et qu’elles ne sont plus. (IV, 30)
 
:comme si elles étaient et qu’elles ne sont plus. (IV, 30)
 +
  
 
:Ainsi, chez les dieux, par le pouvoir
 
:Ainsi, chez les dieux, par le pouvoir
Line 1,730: Line 2,039:
 
:Sans effort ni lieu [d’origine], sans esprit
 
:Sans effort ni lieu [d’origine], sans esprit
 
:Ni forme, et sans la moindre pensée, (IV, 31)
 
:Ni forme, et sans la moindre pensée, (IV, 31)
 +
  
 
:Le tambour du Dharma exhorte encore
 
:Le tambour du Dharma exhorte encore
Line 1,735: Line 2,045:
 
:Au son des mots : impermanence,
 
:Au son des mots : impermanence,
 
:Souffrance, irréalité du soi et paix. (IV, 32)
 
:Souffrance, irréalité du soi et paix. (IV, 32)
 +
  
 
:De même, l’Omniprésent est libre de l’effort
 
:De même, l’Omniprésent est libre de l’effort
Line 1,740: Line 2,051:
 
:Il imprègne tous les êtres sans exception
 
:Il imprègne tous les êtres sans exception
 
:Et enseigne le Dharma aux êtres fortunés. (IV, 33)
 
:Et enseigne le Dharma aux êtres fortunés. (IV, 33)
 +
  
 
:De même que le son du tambour
 
:De même que le son du tambour
Line 1,745: Line 2,057:
 
:De même, les enseignements que le Sage
 
:De même, les enseignements que le Sage
 
:A prodigués au monde émanent des actes de chacun. (IV, 34)
 
:A prodigués au monde émanent des actes de chacun. (IV, 34)
 +
  
 
:De même que sans effort, sans lieu, sans corps
 
:De même que sans effort, sans lieu, sans corps
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:De même, sans effort, sans lieu, sans corps
 
:De même, sans effort, sans lieu, sans corps
 
:Et sans esprit, ces enseignements établissent la paix. (IV, 35)
 
:Et sans esprit, ces enseignements établissent la paix. (IV, 35)
 +
  
 
:De même que dans la ville des dieux, le son du tambour
 
:De même que dans la ville des dieux, le son du tambour
Line 1,760: Line 2,074:
 
:De l’expression de la voie suprême, laquelle écrase les affections
 
:De l’expression de la voie suprême, laquelle écrase les affections
 
:qui torturent les êtres tout en apaisant leurs souffrances. (IV, 36)
 
:qui torturent les êtres tout en apaisant leurs souffrances. (IV, 36)
 +
  
 
:Universelle, bénéfique, source de bonheur,
 
:Universelle, bénéfique, source de bonheur,
Line 1,765: Line 2,080:
 
:La voix du Sage est éminemment
 
:La voix du Sage est éminemment
 
:Supérieure aux cymbales des dieux. (IV, 37)
 
:Supérieure aux cymbales des dieux. (IV, 37)
 +
  
 
:Dans le monde des dieux, le son puissant du tambour
 
:Dans le monde des dieux, le son puissant du tambour
Line 1,770: Line 2,086:
 
:Le tambour de la voix d’un bouddha résonne
 
:Le tambour de la voix d’un bouddha résonne
 
:Jusqu’aux mondes souterrains du saṃsāra. (IV, 38)
 
:Jusqu’aux mondes souterrains du saṃsāra. (IV, 38)
 +
  
 
:Dans le monde des dieux, les cymbales sonnent
 
:Dans le monde des dieux, les cymbales sonnent
Line 1,776: Line 2,093:
 
:Qui fait tout pour éteindre à jamais les flammes de la souffrance.
 
:Qui fait tout pour éteindre à jamais les flammes de la souffrance.
 
:(IV, 39)
 
:(IV, 39)
 +
  
 
:Dans le monde des dieux, le son des cymbales dont la beauté se double
 
:Dans le monde des dieux, le son des cymbales dont la beauté se double
Line 1,781: Line 2,099:
 
:La parole des tathāgatas, compassion incarnée, incite
 
:La parole des tathāgatas, compassion incarnée, incite
 
:À réfléchir et à méditer jusqu’au recueillement profond. (IV, 40)
 
:À réfléchir et à méditer jusqu’au recueillement profond. (IV, 40)
 +
  
 
:En bref, dans toutes les sphères du monde sans aucune exception,
 
:En bref, dans toutes les sphères du monde sans aucune exception,
Line 1,787: Line 2,106:
 
:Que l’on perçoit, omniprésente, dans absolument tous les mondes.
 
:Que l’on perçoit, omniprésente, dans absolument tous les mondes.
 
:(IV, 41)
 
:(IV, 41)
 +
  
 
:De même que les malentendants
 
:De même que les malentendants
Line 1,792: Line 2,112:
 
:Et que l’oreille divine elle-même
 
:Et que l’oreille divine elle-même
 
:N’entend pas tous les sons, (IV, 42)
 
:N’entend pas tous les sons, (IV, 42)
 +
  
 
:De même, les enseignements les plus subtils
 
:De même, les enseignements les plus subtils
Line 1,797: Line 2,118:
 
:Mais ils atteindront seulement les oreilles
 
:Mais ils atteindront seulement les oreilles
 
:D’une poignée de sages libres d’affections. (IV, 43)
 
:D’une poignée de sages libres d’affections. (IV, 43)
 +
  
 
:De même qu’en été les nuages
 
:De même qu’en été les nuages
Line 1,802: Line 2,124:
 
:Quand ils s’abattent sans effort
 
:Quand ils s’abattent sans effort
 
:En trombes d’eau sur la terre, (IV, 44)
 
:En trombes d’eau sur la terre, (IV, 44)
 +
  
 
:De même, des nuages de la compassion
 
:De même, des nuages de la compassion
Line 1,807: Line 2,130:
 
:La pluie des saints enseignements du Vainqueur
 
:La pluie des saints enseignements du Vainqueur
 
:Qui promet aux êtres des moissons de vertus. (IV, 45)
 
:Qui promet aux êtres des moissons de vertus. (IV, 45)
 +
  
 
:De même que, le monde prenant le chemin de la vertu,
 
:De même que, le monde prenant le chemin de la vertu,
Line 1,813: Line 2,137:
 
:où souffle le vent de l’amour,
 
:où souffle le vent de l’amour,
 
:Des nuages de la bouddhéité tombe la pluie du vrai Dharma. (IV, 46)
 
:Des nuages de la bouddhéité tombe la pluie du vrai Dharma. (IV, 46)
 +
  
 
:Plein de connaissance et d’amour pour le monde,
 
:Plein de connaissance et d’amour pour le monde,
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:des recueillements et des formules de mémoire,
 
:des recueillements et des formules de mémoire,
 
:Produiront des moissons de vertus. (IV, 47)
 
:Produiront des moissons de vertus. (IV, 47)
 +
  
 
:Fraîche, agréable, douce et légère,
 
:Fraîche, agréable, douce et légère,
Line 1,824: Line 2,150:
 
:Se charge d’un grand nombre de saveurs,
 
:Se charge d’un grand nombre de saveurs,
 
:Comme le salé, au contact de la terre. (IV, 48)
 
:Comme le salé, au contact de la terre. (IV, 48)
 +
  
 
:De même, la pluie de l’octuple sentier des êtres sublimes
 
:De même, la pluie de l’octuple sentier des êtres sublimes
Line 1,829: Line 2,156:
 
:Aura autant de goûts différents
 
:Aura autant de goûts différents
 
:Qu’il y a de formes d’esprit chez les êtres. (IV, 49)
 
:Qu’il y a de formes d’esprit chez les êtres. (IV, 49)
 +
  
 
:Ceux qui ont foi dans le véhicule suprême,
 
:Ceux qui ont foi dans le véhicule suprême,
Line 1,834: Line 2,162:
 
:Forment trois groupes d’êtres comparables
 
:Forment trois groupes d’êtres comparables
 
:À des êtres humains, des paons et des prétas (IV, 50)
 
:À des êtres humains, des paons et des prétas (IV, 50)
 +
  
 
:À la fin du printemps, les hommes et les oiseaux
 
:À la fin du printemps, les hommes et les oiseaux
Line 1,843: Line 2,172:
 
:et ceux qui lui sont hostiles correspondent
 
:et ceux qui lui sont hostiles correspondent
 
:aux éléments de la comparaison. (IV, 51)
 
:aux éléments de la comparaison. (IV, 51)
 +
  
 
:Quand s’abattent sur la terre de grosses gouttes de pluie,
 
:Quand s’abattent sur la terre de grosses gouttes de pluie,
Line 1,852: Line 2,182:
 
:Ne se soucient absolument pas des affections qu’elles purifient
 
:Ne se soucient absolument pas des affections qu’elles purifient
 
:ni de la tendance à voir un soi. (IV, 52)
 
:ni de la tendance à voir un soi. (IV, 52)
 +
  
 
:Dans le cercle sans commencement des morts et des renaissances,
 
:Dans le cercle sans commencement des morts et des renaissances,
Line 1,857: Line 2,188:
 
:Mais, de même qu’il n’y a pas de bonnes odeurs dans les excréments,
 
:Mais, de même qu’il n’y a pas de bonnes odeurs dans les excréments,
 
:il n’y a jamais de bonheur dans les cinq destinées.
 
:il n’y a jamais de bonheur dans les cinq destinées.
 +
  
 
:Cette souffrance permanente née de la rencontre
 
:Cette souffrance permanente née de la rencontre
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:S’apaise quand, des nuées de la compassion, tombe
 
:S’apaise quand, des nuées de la compassion, tombe
 
:une abondante pluie de vrai Dharma. (IV, 53)
 
:une abondante pluie de vrai Dharma. (IV, 53)
 +
  
 
:Comme ils ont compris que les dieux souffraient de la déchéance
 
:Comme ils ont compris que les dieux souffraient de la déchéance
Line 1,871: Line 2,204:
 
:Ils voient avec sagesse que « ceci est la souffrance,
 
:Ils voient avec sagesse que « ceci est la souffrance,
 
:cela en est la cause, et cela la cessation ». (IV, 54)
 
:cela en est la cause, et cela la cessation ». (IV, 54)
 +
  
 
:De même qu’il faut reconnaître la maladie et en éliminer la cause
 
:De même qu’il faut reconnaître la maladie et en éliminer la cause
Line 1,876: Line 2,210:
 
:Il faut reconnaître la souffrance, en éliminer la cause
 
:Il faut reconnaître la souffrance, en éliminer la cause
 
:Et réaliser sa cessation en empruntant la voie. (IV, 55)
 
:Et réaliser sa cessation en empruntant la voie. (IV, 55)
 +
  
 
:De même que, sans quitter son palais,
 
:De même que, sans quitter son palais,
Line 1,881: Line 2,216:
 
:De lui-même dans tous les lieux divins
 
:De lui-même dans tous les lieux divins
 
:Sans fournir le moindre effort, (IV, 56)
 
:Sans fournir le moindre effort, (IV, 56)
 +
  
 
:De même, sans quitter le corps absolu
 
:De même, sans quitter le corps absolu
Line 1,886: Line 2,222:
 
:De lui-même dans toutes les sphères
 
:De lui-même dans toutes les sphères
 
:Aux êtres assez fortunés pour cela. (IV, 57)
 
:Aux êtres assez fortunés pour cela. (IV, 57)
 +
  
 
:De même que, sans jamais quitter son palais,
 
:De même que, sans jamais quitter son palais,
Line 1,895: Line 2,232:
 
:Où les êtres fortunés le voient, et cette vision leur permet
 
:Où les êtres fortunés le voient, et cette vision leur permet
 
:d’éliminer toutes leurs souillures à jamais. (IV, 58)
 
:d’éliminer toutes leurs souillures à jamais. (IV, 58)
 +
  
 
:Par le pouvoir de ses propres souhaits antérieurs
 
:Par le pouvoir de ses propres souhaits antérieurs
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:Brahma se manifeste sans effort. De même en est-il
 
:Brahma se manifeste sans effort. De même en est-il
 
:Pour les corps d’apparition de celui qui est né de lui-même. (IV, 59)
 
:Pour les corps d’apparition de celui qui est né de lui-même. (IV, 59)
 +
  
 
:Le départ [de Tuṣita], l’entrée dans la matrice, la naissance,
 
:Le départ [de Tuṣita], l’entrée dans la matrice, la naissance,
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:Quand il eut tout montré, le Sage disparut
 
:Quand il eut tout montré, le Sage disparut
 
:de la vue des êtres infortunés. (IV, 60)
 
:de la vue des êtres infortunés. (IV, 60)
 +
  
 
:Le soleil brûle tout. Au même instant, le lotus et d’autres fleurs
 
:Le soleil brûle tout. Au même instant, le lotus et d’autres fleurs
Line 1,914: Line 2,254:
 
:et le défaut de se refermer,
 
:et le défaut de se refermer,
 
:Mais l’astre n’y pense pas : de même le soleil de l’être sublime. (IV, 61)
 
:Mais l’astre n’y pense pas : de même le soleil de l’être sublime. (IV, 61)
 +
  
 
:De même que, sans y penser,
 
:De même que, sans y penser,
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:Le soleil fait s’ouvrir les lotus
 
:Le soleil fait s’ouvrir les lotus
 
:Et mûrir d’autres [plantes], (IV, 62)
 
:Et mûrir d’autres [plantes], (IV, 62)
 +
  
 
:De même, les rayons de vrai Dharma
 
:De même, les rayons de vrai Dharma
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:S’infiltrent sans la moindre pensée
 
:S’infiltrent sans la moindre pensée
 
:Dans les lotus des êtres qu’il peut aider. (IV, 63)
 
:Dans les lotus des êtres qu’il peut aider. (IV, 63)
 +
  
 
:Avec le corps absolu et les corps formels,
 
:Avec le corps absolu et les corps formels,
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:Dans l’espace de la quintessence de l’Éveil
 
:Dans l’espace de la quintessence de l’Éveil
 
:Darde ses rayons de sagesse sur les êtres. (IV, 64)
 
:Darde ses rayons de sagesse sur les êtres. (IV, 64)
 +
  
 
:Tous les êtres sensibles au Dharma du Bien-Allé
 
:Tous les êtres sensibles au Dharma du Bien-Allé
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:Où les innombrables reflets du soleil du Bouddha
 
:Où les innombrables reflets du soleil du Bouddha
 
:Apparaissent tous au même instant. (IV, 65)
 
:Apparaissent tous au même instant. (IV, 65)
 +
  
 
:Au cœur de l’espace de la dimension absolue
 
:Au cœur de l’espace de la dimension absolue
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:Le soleil du Bouddha brille sur les montagnes
 
:Le soleil du Bouddha brille sur les montagnes
 
:Des disciples à proportion de leurs mérites. (IV, 66)
 
:Des disciples à proportion de leurs mérites. (IV, 66)
 +
  
 
:De même qu’en se levant le soleil répand sa lumière immense
 
:De même qu’en se levant le soleil répand sa lumière immense
 
:Et ses rayons par milliers en éclairant tout
 
:Et ses rayons par milliers en éclairant tout
 
:dans les mondes avant de se poser
 
:dans les mondes avant de se poser
 +
  
 
:Par paliers sur les montagnes les plus hautes,
 
:Par paliers sur les montagnes les plus hautes,
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:De même, le soleil du Vainqueur brille progressivement
 
:De même, le soleil du Vainqueur brille progressivement
 
:sur tous les êtres. (IV, 67)
 
:sur tous les êtres. (IV, 67)
 +
  
 
:Le soleil ne rayonne pas jusqu’au fond de l’espace dans tous les univers
 
:Le soleil ne rayonne pas jusqu’au fond de l’espace dans tous les univers
Line 1,955: Line 2,303:
 
:le sens des choses
 
:le sens des choses
 
:Avec des lumières rayonnant de toutes les couleurs. (IV, 68)
 
:Avec des lumières rayonnant de toutes les couleurs. (IV, 68)
 +
  
 
:Quand le Bouddha se rend au village, les individus
 
:Quand le Bouddha se rend au village, les individus
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:Mais, à la lumière du soleil d’un bouddha, ils verront
 
:Mais, à la lumière du soleil d’un bouddha, ils verront
 
:ce que leur esprit ne pouvait pas voir jusque-là. (IV, 69)
 
:ce que leur esprit ne pouvait pas voir jusque-là. (IV, 69)
 +
  
 
:De même que le Joyau magique,
 
:De même que le Joyau magique,
Line 1,969: Line 2,319:
 
:De ceux qui se trouvent dans sa sphère
 
:De ceux qui se trouvent dans sa sphère
 
:Instantanément et sans y penser, (IV, 70)
 
:Instantanément et sans y penser, (IV, 70)
 +
  
 
:De même, quand ceux dont les désirs diffèrent
 
:De même, quand ceux dont les désirs diffèrent
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:Ils entendent toute une variété d’enseignements
 
:Ils entendent toute une variété d’enseignements
 
:Dont le Bouddha n’a pas conçu le moindre. (IV, 71)
 
:Dont le Bouddha n’a pas conçu le moindre. (IV, 71)
 +
  
 
:De même que le Joyau magique procure
 
:De même que le Joyau magique procure
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:Pour le bien des autres, sans effort
 
:Pour le bien des autres, sans effort
 
:et à proportion de leurs mérites. (IV, 72)
 
:et à proportion de leurs mérites. (IV, 72)
 +
  
 
:De même que, pour qui le désire en ce monde,
 
:De même que, pour qui le désire en ce monde,
Line 1,986: Line 2,339:
 
:dont l’esprit est pris par les affections,
 
:dont l’esprit est pris par les affections,
 
:La vision du Bouddha est chose difficile. (IV, 73)
 
:La vision du Bouddha est chose difficile. (IV, 73)
 +
  
 
:De même que le son de l’écho,
 
:De même que le son de l’écho,
Line 1,991: Line 2,345:
 
:N’a pas de pensées, n’est pas fabriqué
 
:N’a pas de pensées, n’est pas fabriqué
 
:Et ne se tient pas plus dedans que dehors, (IV, 74)
 
:Et ne se tient pas plus dedans que dehors, (IV, 74)
 +
  
 
:De même, la parole des bouddhas,
 
:De même, la parole des bouddhas,
Line 1,996: Line 2,351:
 
:N’a pas de pensées, n’est pas fabriquée
 
:N’a pas de pensées, n’est pas fabriquée
 
:Et ne se tient pas plus dedans que dehors. (IV, 75)
 
:Et ne se tient pas plus dedans que dehors. (IV, 75)
 +
  
 
:Immatériel, inapparent,
 
:Immatériel, inapparent,
Line 2,001: Line 2,357:
 
:Bien au-delà du visible,
 
:Bien au-delà du visible,
 
:Sans forme, impossible à montrer, (IV, 76)
 
:Sans forme, impossible à montrer, (IV, 76)
 +
  
 
:Et pourtant vu là-haut ou là-bas,
 
:Et pourtant vu là-haut ou là-bas,
Line 2,006: Line 2,363:
 
:De même, le Bouddha n’est pas
 
:De même, le Bouddha n’est pas
 
:Comme tout ce que l’on peut voir de lui. (IV, 77)
 
:Comme tout ce que l’on peut voir de lui. (IV, 77)
 +
  
 
:De même que tout ce qui naît de la terre
 
:De même que tout ce qui naît de la terre
 
:Prend appui sur la terre, qui n’a pas de pensées,
 
:Prend appui sur la terre, qui n’a pas de pensées,
 
:Pour croître, se renforcer et s’épanouir, (IV, 78)
 
:Pour croître, se renforcer et s’épanouir, (IV, 78)
 +
  
 
:De même, prenant appui sur la terre
 
:De même, prenant appui sur la terre
Line 2,015: Line 2,374:
 
:Les racines de bien des êtres
 
:Les racines de bien des êtres
 
:Croîtront toutes sans exception. (IV, 79)
 
:Croîtront toutes sans exception. (IV, 79)
 +
  
 
:Comme on n’a jamais vu d’activité
 
:Comme on n’a jamais vu d’activité
Line 2,020: Line 2,380:
 
:Neuf exemples ont été enseignés
 
:Neuf exemples ont été enseignés
 
:Pour trancher les doutes des disciples. (IV, 80)
 
:Pour trancher les doutes des disciples. (IV, 80)
 +
  
 
:Ces neuf exemples
 
:Ces neuf exemples
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:Dans un soûtra dont le nom
 
:Dans un soûtra dont le nom
 
:Seul évoque le propos. (IV, 81)
 
:Seul évoque le propos. (IV, 81)
 +
  
 
:Parés de l’immense éclat lumineux
 
:Parés de l’immense éclat lumineux
Line 2,030: Line 2,392:
 
:Les sages accéderont vite à toutes
 
:Les sages accéderont vite à toutes
 
:Les sphères d’activité des bouddhas. (IV, 82)
 
:Les sphères d’activité des bouddhas. (IV, 82)
 +
  
 
:Le reflet d’Indra sur un sol de lapis-lazuli
 
:Le reflet d’Indra sur un sol de lapis-lazuli
Line 2,035: Line 2,398:
 
:Ont été donnés à cette fin,
 
:Ont été donnés à cette fin,
 
:Dont on retiendra le résumé : (IV, 83)
 
:Dont on retiendra le résumé : (IV, 83)
 +
  
 
:Apparition, parole, omniprésence,
 
:Apparition, parole, omniprésence,
Line 2,040: Line 2,404:
 
:Secrets de l’esprit, de la parole et du corps,
 
:Secrets de l’esprit, de la parole et du corps,
 
:Et obtention d’une nature compatissante. (IV, 84)
 
:Et obtention d’une nature compatissante. (IV, 84)
 +
  
 
:L’esprit éveillé, où tous les flots de l’effort
 
:L’esprit éveillé, où tous les flots de l’effort
Line 2,045: Line 2,410:
 
:Comme l’apparition du reflet d’Indra sur le sol
 
:Comme l’apparition du reflet d’Indra sur le sol
 
:De lapis-lazuli immaculé et ainsi de suite. (IV, 85)
 
:De lapis-lazuli immaculé et ainsi de suite. (IV, 85)
 +
  
 
:L’apaisement de l’effort constitue la thèse ;
 
:L’apaisement de l’effort constitue la thèse ;
Line 2,050: Line 2,416:
 
:Et pour l’indiscutable conclusion du sujet de discussion,
 
:Et pour l’indiscutable conclusion du sujet de discussion,
 
:Le reflet d’Indra et les huit autres comparaisons. (IV, 86)
 
:Le reflet d’Indra et les huit autres comparaisons. (IV, 86)
 +
  
 
:Voici le sens du présent chapitre  
 
:Voici le sens du présent chapitre  
Line 2,055: Line 2,422:
 
:Opèrent sans que l’Instructeur, libre de la naissance
 
:Opèrent sans que l’Instructeur, libre de la naissance
 
:Et de la mort, ne fasse d’efforts. (IV, 87)
 
:Et de la mort, ne fasse d’efforts. (IV, 87)
 +
  
 
:Ce qui, tant que dure le monde, accomplit le bien des autres
 
:Ce qui, tant que dure le monde, accomplit le bien des autres
Line 2,060: Line 2,428:
 
:Brahma, le soleil, le précieux roi des Joyaux magiques,
 
:Brahma, le soleil, le précieux roi des Joyaux magiques,
 
:L’écho, l’espace et la terre –, tout cela, les yogis le connaissent. (IV, 88)
 
:L’écho, l’espace et la terre –, tout cela, les yogis le connaissent. (IV, 88)
 +
  
 
:[L’Instructeur] est comparable au reflet d’Indra
 
:[L’Instructeur] est comparable au reflet d’Indra
Line 2,066: Line 2,435:
 
:Les nuées d’amour et de connaissance de l’omniprésent seigneur
 
:Les nuées d’amour et de connaissance de l’omniprésent seigneur
 
:Enveloppent l’infinité des êtres jusqu’au sommet du devenir. (IV, 89)
 
:Enveloppent l’infinité des êtres jusqu’au sommet du devenir. (IV, 89)
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:Tel Brahma, il se manifeste dans de multiples apparitions
 
:Tel Brahma, il se manifeste dans de multiples apparitions
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:Et son esprit éveillé ressemble au très pur
 
:Et son esprit éveillé ressemble au très pur
 
:et très précieux Joyau magique. (IV, 90)
 
:et très précieux Joyau magique. (IV, 90)
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:Comme l’écho, la parole des Vainqueurs se passe de mots.
 
:Comme l’écho, la parole des Vainqueurs se passe de mots.
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:Le fondement de tous les remèdes favorisant
 
:Le fondement de tous les remèdes favorisant
 
:les qualités pures des êtres. (IV, 91)
 
:les qualités pures des êtres. (IV, 91)
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:La cause de la vision d’un bouddha n’est autre
 
:La cause de la vision d’un bouddha n’est autre
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:Cette pureté vient du pouvoir accru
 
:Cette pureté vient du pouvoir accru
 
:D’une confiance irréversible. (IV, 92)
 
:D’une confiance irréversible. (IV, 92)
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:La vertu apparaissant et disparaissant,
 
:La vertu apparaissant et disparaissant,
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:Comme Indra, le corps absolu du Sage
 
:Comme Indra, le corps absolu du Sage
 
:N’apparaît ni ne disparaît. (IV, 93)
 
:N’apparaît ni ne disparaît. (IV, 93)
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:Ainsi, tant que le monde durera,
 
:Ainsi, tant que le monde durera,
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:Sans effort à partir du corps absolu
 
:Sans effort à partir du corps absolu
 
:Qui ignore la naissance et la cessation. (IV, 94)
 
:Qui ignore la naissance et la cessation. (IV, 94)
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:Ce résumé des activités en neuf comparaisons
 
:Ce résumé des activités en neuf comparaisons
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:Que les inexactitudes d’une comparaison
 
:Que les inexactitudes d’une comparaison
 
:N’apparaissent plus dans la suivante. (IV, 95)
 
:N’apparaissent plus dans la suivante. (IV, 95)
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:Le Bouddha est comparable à un reflet
 
:Le Bouddha est comparable à un reflet
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:Il est comparable au tambour des dieux mais en diffère
 
:Il est comparable au tambour des dieux mais en diffère
 
:Parce que les tambours ne font pas le bien en tout lieu. (IV, 96)
 
:Parce que les tambours ne font pas le bien en tout lieu. (IV, 96)
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:Il est comparable à un grand nuage mais en diffère
 
:Il est comparable à un grand nuage mais en diffère
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:Il est comparable au Grand Brahma mais en diffère
 
:Il est comparable au Grand Brahma mais en diffère
 
:Parce que Brahma ne fait pas mûrir à jamais. (IV, 97)
 
:Parce que Brahma ne fait pas mûrir à jamais. (IV, 97)
 +
  
 
:Il est comparable au soleil mais en diffère
 
:Il est comparable au soleil mais en diffère
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:Il est comparable au Joyau magique mais en diffère
 
:Il est comparable au Joyau magique mais en diffère
 
:Parce qu’il n’est pas difficile de trouver ce joyau. (IV, 98)
 
:Parce qu’il n’est pas difficile de trouver ce joyau. (IV, 98)
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:Il est comparable à l’écho mais en diffère
 
:Il est comparable à l’écho mais en diffère
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:Il est comparable à l’espace mais en diffère
 
:Il est comparable à l’espace mais en diffère
 
:Parce que l’espace n’est pas le terrain des vertus. (IV, 99)
 
:Parce que l’espace n’est pas le terrain des vertus. (IV, 99)
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:Comme il forme le fondement où se tiennent
 
:Comme il forme le fondement où se tiennent
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:Et supramondaines sans la moindre exception,
 
:Et supramondaines sans la moindre exception,
 
:On le compare au cercle de la terre. (IV, 100)
 
:On le compare au cercle de la terre. (IV, 100)
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:Comme la voie supramondaine se présente
 
:Comme la voie supramondaine se présente
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:La voie des actes vertueux, les concentrations,
 
:La voie des actes vertueux, les concentrations,
 
:Les immensurables et le Sans-Forme se présentent aussi. (IV, 101)
 
:Les immensurables et le Sans-Forme se présentent aussi. (IV, 101)
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:Ici prend fin le quatrième chapitre, « Les Activités éveillées des tathāgatas »
 
:Ici prend fin le quatrième chapitre, « Les Activités éveillées des tathāgatas »
 
:du Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation
 
:du Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation
 
:spirituelle des Trois Joyaux.
 
:spirituelle des Trois Joyaux.
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=== V - LES BIENFAITS DU PRÉSENT ENSEIGNEMENT===
 
=== V - LES BIENFAITS DU PRÉSENT ENSEIGNEMENT===
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:Sont inconcevables même pour les êtres purs.
 
:Sont inconcevables même pour les êtres purs.
 
:Ils relèvent de la sphère de nos guides. (V, 1)
 
:Ils relèvent de la sphère de nos guides. (V, 1)
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:Les sages qui aspirent au domaine des Vainqueurs
 
:Les sages qui aspirent au domaine des Vainqueurs
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:Comme toutes ces inconcevables qualités les réjouissent,
 
:Comme toutes ces inconcevables qualités les réjouissent,
 
:Leurs mérites éclipsent ceux de tous les autres êtres. (V, 2)
 
:Leurs mérites éclipsent ceux de tous les autres êtres. (V, 2)
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:Imaginez un être attiré par l’Éveil qui offrirait constamment
 
:Imaginez un être attiré par l’Éveil qui offrirait constamment
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:Cet être en tirera beaucoup plus de mérites qu’on en tirera
 
:Cet être en tirera beaucoup plus de mérites qu’on en tirera
 
:de la vertu de générosité [ci-dessus évoquée]. (V, 3)
 
:de la vertu de générosité [ci-dessus évoquée]. (V, 3)
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:Il y a des êtres intelligents qui, aspirant à l’Éveil suprême,
 
:Il y a des êtres intelligents qui, aspirant à l’Éveil suprême,
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:Ces derniers en tireront beaucoup plus de mérites
 
:Ces derniers en tireront beaucoup plus de mérites
 
:qu’on en tirera de la vertu de discipline [ci-dessus évoquée]. (V, 4)
 
:qu’on en tirera de la vertu de discipline [ci-dessus évoquée]. (V, 4)
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:Il y a ici-bas des individus qui pratiquent les concentrations
 
:Il y a ici-bas des individus qui pratiquent les concentrations
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:Ceux-là en tireront beaucoup plus de mérites
 
:Ceux-là en tireront beaucoup plus de mérites
 
:qu’on en tirera de la vertu de concentration [ci-dessus évoquée]. (V, 5)
 
:qu’on en tirera de la vertu de concentration [ci-dessus évoquée]. (V, 5)
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:La générosité ne fait qu’assurer les richesses matérielles ;
 
:La générosité ne fait qu’assurer les richesses matérielles ;
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:les voiles émotionnel et cognitif, et qu’elle a pour cause
 
:les voiles émotionnel et cognitif, et qu’elle a pour cause
 
:la présente étude. (V, 6)
 
:la présente étude. (V, 6)
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:La base, sa transformation, ses qualités
 
:La base, sa transformation, ses qualités
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:De la connaissance des Vainqueurs
 
:De la connaissance des Vainqueurs
 
:Ont été expliqués dans le présent traité. (V, 7)
 
:Ont été expliqués dans le présent traité. (V, 7)
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:Les êtres intelligents, confiants dans l’existence,
 
:Les êtres intelligents, confiants dans l’existence,
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:Auront sans tarder la bonne fortune
 
:Auront sans tarder la bonne fortune
 
:D’atteindre l’état de tathāgata. (V, 8)
 
:D’atteindre l’état de tathāgata. (V, 8)
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:« Cet objet inconcevable existe bien ;
 
:« Cet objet inconcevable existe bien ;
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:Le fait de l’atteindre possède telles et telles excellences »  
 
:Le fait de l’atteindre possède telles et telles excellences »  
 
:Ces êtres sont animés d’une aspiration dictée par la foi, (V, 9)
 
:Ces êtres sont animés d’une aspiration dictée par la foi, (V, 9)
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:Et l’esprit d’Éveil – réceptacle de détermination,
 
:Et l’esprit d’Éveil – réceptacle de détermination,
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:De connaissance et d’autres qualités encore –
 
:De connaissance et d’autres qualités encore –
 
:Les accompagne toujours. (V, 10)
 
:Les accompagne toujours. (V, 10)
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:Comme [l’esprit d’Éveil] les accompagne toujours,
 
:Comme [l’esprit d’Éveil] les accompagne toujours,
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:Ils accomplissent les vertus liées aux mérites
 
:Ils accomplissent les vertus liées aux mérites
 
:Et les conduisent à leur pleine pureté. (V, 11)
 
:Et les conduisent à leur pleine pureté. (V, 11)
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:Ils n’ont aucune idée des trois pôles de l’acte
 
:Ils n’ont aucune idée des trois pôles de l’acte
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:Si bien que pour parfaire et purifier,
 
:Si bien que pour parfaire et purifier,
 
:Il leur suffit d’écarter les facteurs contraires. (V, 12)
 
:Il leur suffit d’écarter les facteurs contraires. (V, 12)
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:Le mérite né du don, c’est la générosité,
 
:Le mérite né du don, c’est la générosité,
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:des effets de la méditation.
 
:des effets de la méditation.
 
:La persévérance peut s’appliquer à toutes. (V, 13)
 
:La persévérance peut s’appliquer à toutes. (V, 13)
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:La pensée qu’un acte ait trois pôles
 
:La pensée qu’un acte ait trois pôles
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:De l’avarice et des autres pensées,
 
:De l’avarice et des autres pensées,
 
:On dit qu’elles forment le voile émotionnel. (V, 14)
 
:On dit qu’elles forment le voile émotionnel. (V, 14)
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:Il n’y a que la connaissance qui puisse
 
:Il n’y a que la connaissance qui puisse
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:La connaissance est suprême.
 
:La connaissance est suprême.
 
:Sa racine étant l’étude, l’étude est suprême aussi. (V, 15)
 
:Sa racine étant l’étude, l’étude est suprême aussi. (V, 15)
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:J’ai donné ces explications en m’aidant de textes
 
:J’ai donné ces explications en m’aidant de textes
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:Je l’ai fait aussi pour prendre soin des êtres dont l’intelligence
 
:Je l’ai fait aussi pour prendre soin des êtres dont l’intelligence
 
:Est dotée de la parfaite vertu de l’aspiration. (V, 16)
 
:Est dotée de la parfaite vertu de l’aspiration. (V, 16)
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:De même qu’à la lumière d’une lampe, d’un éclair, d’un joyau,
 
:De même qu’à la lumière d’une lampe, d’un éclair, d’un joyau,
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:Sur les enseignements, leur sens, leur expression verbale
 
:Sur les enseignements, leur sens, leur expression verbale
 
:et l’assurance du discours. (V, 17)
 
:et l’assurance du discours. (V, 17)
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:Une parole pourvue d’un sens et liée au Dharma
 
:Une parole pourvue d’un sens et liée au Dharma
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:Et montre les bienfaits de la paix : telle est
 
:Et montre les bienfaits de la paix : telle est
 
:La parole du grand Sage. Ses contraires sont autres. (V, 18)
 
:La parole du grand Sage. Ses contraires sont autres. (V, 18)
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:Ce que, relevant uniquement des enseignements du Vainqueur,
 
:Ce que, relevant uniquement des enseignements du Vainqueur,
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:En accord avec la voie qui mène à la libération,
 
:En accord avec la voie qui mène à la libération,
 
:On le porte au sommet de sa tête comme la parole du Sage. (V, 19)
 
:On le porte au sommet de sa tête comme la parole du Sage. (V, 19)
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:Personne au monde n’est plus sage que le Vainqueur,
 
:Personne au monde n’est plus sage que le Vainqueur,
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:Car, en détruisant la méthode du Sage,
 
:Car, en détruisant la méthode du Sage,
 
:on nuirait gravement au vrai Dharma. (V, 20)
 
:on nuirait gravement au vrai Dharma. (V, 20)
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:Avec leurs vues d’attachement, les ignorants
 
:Avec leurs vues d’attachement, les ignorants
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:N’allez donc pas souiller votre esprit à ces vues d’attachement  
 
:N’allez donc pas souiller votre esprit à ces vues d’attachement  
 
:On teinte le tissu propre et non les tissus tachés de graisse. (V, 21)
 
:On teinte le tissu propre et non les tissus tachés de graisse. (V, 21)
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:Le manque d’intelligence comme d’aspiration à la vertu,
 
:Le manque d’intelligence comme d’aspiration à la vertu,
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:voilà dix raisons qui privent de l’enseignement
 
:voilà dix raisons qui privent de l’enseignement
 
:des Destructeurs de l’Ennemi. (V, 22)
 
:des Destructeurs de l’Ennemi. (V, 22)
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:Plus que le feu, le poison d’un terrible serpent, l’assassin ou la foudre,
 
:Plus que le feu, le poison d’un terrible serpent, l’assassin ou la foudre,
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:Ils ne conduisent pas dans l’effroyable destinée
 
:Ils ne conduisent pas dans l’effroyable destinée
 
:des Tourments Insurpassables. (V, 23)
 
:des Tourments Insurpassables. (V, 23)
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:L’individu qui, influencé par ses fréquentations malsaines,
 
:L’individu qui, influencé par ses fréquentations malsaines,
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:dès lors qu’il réfléchira vraiment à l’essence du réel.
 
:dès lors qu’il réfléchira vraiment à l’essence du réel.
 
:Mais comment se libérera celui qui hait le Dharma ? (V, 24)
 
:Mais comment se libérera celui qui hait le Dharma ? (V, 24)
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:Par les vertus que j’ai acquises en expliquant correctement
 
:Par les vertus que j’ai acquises en expliquant correctement
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:Et, l’ayant vu, atteindre l’Éveil suprême
 
:Et, l’ayant vu, atteindre l’Éveil suprême
 
:grâce à la pureté de l’œil du Dharma ! (V, 25)
 
:grâce à la pureté de l’œil du Dharma ! (V, 25)
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:Quatre strophes expliquent
 
:Quatre strophes expliquent
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:Sur quel mode a lieu l’explication,
 
:Sur quel mode a lieu l’explication,
 
:Ce qui en est l’objet et ce qui lui correspond. (V, 26)
 
:Ce qui en est l’objet et ce qui lui correspond. (V, 26)
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:Deux strophes enseignent les moyens
 
:Deux strophes enseignent les moyens
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:Donne les causes du déclin, dont les effets
 
:Donne les causes du déclin, dont les effets
 
:Occupent les deux strophes suivantes. (V, 27)
 
:Occupent les deux strophes suivantes. (V, 27)
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:L’expression résumée des qualités de patience
 
:L’expression résumée des qualités de patience
Line 2,308: Line 2,718:
 
:De l’Éveil, qui sont les deux aspects du fruit,
 
:De l’Éveil, qui sont les deux aspects du fruit,
 
:Font l’objet de la dernière [strophe]. (V, 28)
 
:Font l’objet de la dernière [strophe]. (V, 28)
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:Ici prend fin le cinquième chapitre, « Les bienfaits », du Traité de la
 
:Ici prend fin le cinquième chapitre, « Les bienfaits », du Traité de la
 
:Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des
 
:Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des
 
:Trois Joyaux.
 
:Trois Joyaux.
 +
  
 
:Colophon
 
:Colophon

Revision as of 17:25, 7 February 2020

रत्नगोत्रविभाग महायानोत्तरतन्त्रशास्त्र
Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra
ཐེག་པ་ཆེན་པོ་རྒྱུད་བླ་མའི་བསྟན་བཅོས།
theg pa chen po rgyud bla ma'i bstan bcos
究竟一乘寶性論
jiu jing yi cheng bao xing lun
Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule
The Treatise on the Ultimate Continuum of the Mahāyāna (84000)
D4024  ·  001 T1,611
SOURCE TEXT


The French translation below was published as Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule: Mahāyānottaratantraśāstra, avec le commentaire de Jamgön Kongtrul Lodreu Thayé L'Incontestable Rugissement du lion. Plazac: Éditions Padmakara, 2019. This new translation of the famed Gyu Lama, or Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra, represents a major step forward in providing access to key Buddhist literature for Francophones. The book includes a translation of the whole text with commentary by the nineteenth-century Tibetan master Jamgon Kongtrul and has a full bibliography, notes, glossaries and appendixes covering the key Buddhist source texts and an outline of the Tibetan commentary, as well as specialized indexes.

Translated by Christian Charrier and Patrick Carré. Plazac: Éditions Padmakara, 2019.

Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule

En sanskrit : Mahāyāna-uttara-tantra-śāstra.
En tibétain : Theg pa chen po’i rgyud bla ma’i bstan bcos.
En français : Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule.


Hommage à tous les bouddhas et les bodhisattvas !


Le Bouddha, le Dharma, la Communauté, l’Élément, l’Éveil,
Les qualités et, enfin, les activités éveillées
Le corps du traité tout entier se ramène
À ces sept points de vajra. (I, 1)


On connaîtra ces sept points selon leurs caractéristiques propres
Et dans le même ordre. Les trois premiers viennent
De l’introduction du Soûtra du Roi Dhāraṇīśvara
Et les quatre derniers de la classification
des qualités des Vainqueurs et des sages. (I, 2)


Du Bouddha vient le Dharma et du Dharma
la Communauté des êtres sublimes.
De la Communauté vient l’obtention de la quintessence,
l’Élément de la sagesse primordiale.
Enfin, l’obtention de cette sagesse est l’Éveil suprême doté des forces
Et des autres qualités utiles au bien de tous les êtres. (I, 3)


À celui qui, de lui-même, s’est éveillé à la paisible bouddhéité
dépourvue de commencement, de milieu et de fin,
Qui, pleinement éveillé, montre la voie indestructible et éternelle
pour que les non-réalisés se réalisent,
Qui brandit le vajra suprême, l’épée de la sagesse et de la compassion,
et tranche les pousses de la souffrance.
À lui qui abat le mur des doutes cerné par la jungle des vues,
je rends hommage. (I, 4)


La bouddhéité est inconditionnée, spontanée,
Réalisée sans conditions étrangères,
Pourvue de sagesse, de compassion et de puissance,
Ainsi que des deux bienfaits. (I, 5)


Comme par nature elle n’a ni commencement,
Ni milieu, ni fin, elle est incomposée.
Douée de la paix du corps absolu,
On la dit spontanée. (I, 6)


Sa réalisation ne dépend pas de conditions étrangères
Car chacun la réalise par soi-même.
En raison de ces trois réalisations, elle est sagesse ;
Comme elle montre la voie, elle est compassion. (I, 7)


Elle est puissance parce que la sagesse et la compassion
Éliminent les souffrances et les affections.
Les trois premières qualités représentent le bien propre,
Et les trois dernières le bien d’autrui. (I, 8)


À ce qui n’est ni inexistant, ni existant, ni existant et inexistant,
ni autre qu’existant et inexistant,
Qui est impossible à analyser, indéfinissable,
connu par l’expérience personnelle, en paix,
Immaculé, rayonnant de la lumière de la sagesse primordiale,
Et qui, pour tout objet perçu, détruit l’attachement,
l’aversion et la taie [de l’ignorance]
Au soleil du vrai Dharma, je rends hommage. (I. 9)


Inconcevable, libre de deux [voiles] et de la pensée,
Le Dharma est pureté, clarté et antidote.
Libre de l’attachement dont il délivre,
Il a pour caractéristiques les deux vérités. (I, 10)


La libération de l’attachement se ramène
Aux vérités de la cessation et de la voie.
On saura que dans cet ordre
Chacune possède trois qualités. (I, 11)


Non analysable, inexprimable,
Connu des [seuls] êtres sublimes, il est inconcevable.
Paix, il est libre des deux [voiles] et de la pensée ;
Sa pureté et ses deux autres qualités l’assimilent au soleil. (I, 12)


Comme l’esprit est par nature luminosité, ils voient
que les affections n’ont pas d’essence,
Si bien qu’ils réalisent correctement la paix,
l’inexistence ultime du soi de tous les êtres.
À ceux qui voient la présence en tous de la bouddhéité parfaite
car ils ont une intelligence libre de voiles ;
À ceux dont la vision de sagesse a pour objet
la pureté et l’infinité des êtres, je rends hommage. (I, 13)


Comme le regard de leur sagesse intérieure
Sur l’essence des choses et leur diversité est pur,
L’assemblée des sages qui ne régressent plus
Possède d’insurpassables qualités. (I, 14)


Avec la réalisation de la vraie nature
Paisible des êtres, ils [connaissent] l’essence des choses.
La nature [de l’esprit] étant totalement pure,
Les affections y sont épuisées dès l’origine. (I, 15)


Avec l’intelligence qui réalise l’état ultime des phénomènes,
[Ils connaissent] la diversité parce qu’ils voient
L’omnisciente essence du réel
Présente en tous les êtres. (I, 16)


Cette réalisation est la vision
Que chacun connaît par soi-même.
Elle est pure parce que, dans l’immensité immaculée,
Il n’y a pas d’attachement ni d’obstacles (I, 17)


Comme leur vision de sagesse est pure
Et [proche de] l’insurpassable sagesse des bouddhas,
Les êtres sublimes qui ne régressent plus
Sont des refuges pour tous les êtres vivants. (I, 18)


On a instauré le triple refuge en considération
Du maître, de l’enseignement et des disciples,
Du point de vue des adeptes des trois véhicules
Et des aspirations aux trois activités. (I, 19)


Ni le Dharma sous ses deux aspects ni la sublime assemblée
Ne sont de suprêmes refuges promis à durer.
L’un parce qu’il faudra le laisser derrière soi,
parce qu’il est trompeur et qu’il n’existe pas ;
Et l’autre parce qu’on y trouve encore de la peur. (I, 20)


Au sens le plus sacré, les êtres
N’ont qu’un seul refuge : le Bouddha,
Car le Sage a pour corps le Dharma
Et qu’il est le but ultime de la Communauté. (I, 21)


Les « Joyaux » sont ainsi nommés
Pour leur rareté, leur pureté et leurs pouvoirs,
Parce qu’ils sont les ornements du monde
Et parce qu’ils sont suprêmes et immuables. (I, 22)


De l’ainsité avec et sans souillures,
Des qualités immaculées des bouddhas
et de leurs activités de Vainqueurs
Émergent les Trois Joyaux de vertu,
L’objet même de ceux qui voient la vérité absolue. (I, 23)


La filiation spirituelle des Trois Joyaux
Est l’objet de ceux qui voient tout.
Les quatre points sont inconcevables
Pour quatre raisons. Respectivement : (I, 24)


Parce que [l’Élément] est pur mais encore associé aux affections ;
Parce que [l’Éveil] est dépourvu de souillures et pourtant purifié ;
Parce que les qualités ne sont pas séparées [de l’essence du réel] ;
Et parce que les [activités] spontanées ne recourent pas à la pensée. (I, 25)


L’objet de la réalisation, la réalisation,
Ses attributs et ce qui amène à la réalisation
De ces quatre points, le premier est la cause
De la purification et les trois autres ses conditions. (I, 26)


I - LA QUINTESSENCE DES TATHĀGATAS

Comme le corps des parfaits bouddhas rayonne,
Que l’ainsité est indifférenciée,
Et que la filiation spirituelle existe,
Tous les êtres sont toujours porteurs de la quintessence des bouddhas. (I, 27)


Comme la sagesse des bouddhas imprègne la multitude des êtres,
Que sa nature immaculée est non duelle
Et que la filiation spirituelle des bouddhas est une métaphore du fruit,
Il est enseigné que tous les êtres sont porteurs
de la quintessence des bouddhas. (I, 28)


L’essence, la cause, le fruit, la fonction,
La dotation, la manifestation, les états et l’omniprésence,
L’immutabilité perpétuelle et les indissociables qualités
Voilà les points qui permettent de comprendre la dimension absolue. (I, 29)


Pure comme un joyau, comme l’espace ou comme l’eau,
Sa nature demeure à jamais libre des affections.
Elle émerge de l’aspiration au Dharma, de la connaissance supérieure,
Du recueillement et de la compassion. (I, 30)


Comme elle est puissante, immuable,
Et de nature humide,
Elle est analogue
Au précieux joyau, à l’espace et à l’eau. (I, 31)


L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,
La peur des souffrances du saṃsāra
Et l’indifférence au bien des êtres
Sont respectivement les voiles des hédonistes,
Des hétérodoxes, des auditeurs et des [bouddhas] nés d’eux-mêmes.
L’aspiration supérieure et les trois autres qualités
Sont alors les causes de leur purification. (I, 32-33)


Ceux qui ont eu pour graine l’aspiration au véhicule suprême,
Pour mère la connaissance qui produit les qualités des bouddhas,
Pour matrice la félicité de la concentration,
et pour nourrice la compassion,
Ceux-là sont assurément les enfants et les successeurs des Sages. (I, 34)


Le fruit est la perfection transcendante des qualités
De pureté, de soi, de félicité et de permanence.
Il a pour fonction le dégoût de la souffrance,
L’aspiration à la paix et le vœu de l’atteindre. (I, 35)


En résumé, le fruit de ces [quatre causes]
Consiste en ces antidotes qui s’opposent
Aux quatre types de méprises
Relatives au corps absolu. (I, 36)


[Le corps absolu] est pureté parce qu’il est pur par nature
Et qu’il n’a plus d’imprégnations karmiques.
Il est le vrai soi parce que les élaborations
Du soi et du sans-soi y sont apaisées. (I, 37)


Il est félicité parce qu’il a renoncé aux agrégats
De nature mentale et à leurs causes.
Il est permanence parce qu’il réalise
L’égalité du saṃsāra et du nirvāṇa. (I, 38)


Les compatissants ont coupé sans reste la soif du soi
avec la connaissance transcendante ;
Et comme ils ont soif des êtres vivants, ils ne consomment pas la paix.
Avec l’intelligence et la compassion pour méthodes d’Éveil,
Les êtres sublimes ne se tiennent ni dans le saṃsāra ni dans le nirvāṇa.
(I, 39)


Si nous n’avions pas d’élément de bouddha,
Nous ne nous lasserions pas de souffrir
Et ne voudrions pas d’un nirvāṇa
Qui ne nous inspirerait ni intérêt ni désir. (I, 40)


Le fait de voir que le saṃsāra a pour défaut la souffrance
Et que le nirvāṇa a pour qualité le bonheur
Est dû à la présence de la filiation spirituelle –
Ce n’est pas le cas chez ceux qui en sont dépourvus. (I, 41)


Source inépuisable de joyaux aux qualités infinies,
[L’Élément] ressemble au Grand Océan.
On le compare aussi à une lampe car, en essence,
Il possède d’indissociables qualités. (I, 42)


Comme [cet Élément] inclut les domaines du corps absolu,
De la sagesse des Vainqueurs et de la compassion,
L’enseignement le compare à l’Océan
Sous le rapport du réceptacle, des joyaux et de l’eau. (I, 43)


Dans la base immaculée, les connaissances extraordinaires,
La sagesse primordiale et l’absence de souillures
sont indissociables de l’ainsité.
Voilà autant de qualités qui correspondent à celles d’une lampe –
La lumière, la chaleur et les couleurs. (I, 44)


Comme l’ainsité se manifeste différemment
Chez les êtres ordinaires, les êtres sublimes
Et les parfaits bouddhas, Celui qui voit le réel
Montre aux êtres leur essence de Vainqueurs. (I, 45)


Les êtres ordinaires sont dans l’erreur ;
Ceux qui voient les vérités s’en détournent ;
Et les tathāgatas sont tels quels,
Dégagés de l’erreur et des élaborations conceptuelles. (I, 46)


Les [états] impur, impur et pur, et très pur
Sont respectivement appelés
« Être ordinaire », « bodhisattva »,
Et « tathāgata ». (I, 47)


On ramène l’Élément à son essence
Et aux cinq autres points
Pour l’enseigner en fonction
Des trois états et de leurs trois noms. (I, 48)


De même que l’espace qui a pour essence
De ne pas penser se répand en tout lieu,
De même, la nature de l’esprit est omniprésente
Comme l’immensité immaculée. (I, 49)


Ce caractère général imprègne
Les défauts, les qualités et l’ultime,
À l’image de l’espace [qui pénètre] toute forme
Inférieure, moyenne ou supérieure. (I, 50)


Vu le caractère adventice de ses défauts
Et le caractère naturel de ses qualités,
Telle elle était, telle elle sera
L’essence du réel est immuable. (I, 51)


De même que, du fait de sa subtilité,
Rien ne peut souiller l’espace omniprésent,
Rien ne peut souiller cette présence
En tous et en chaque être. (I, 52)


De même que tous les mondes
Naissent et meurent dans l’espace,
De même les facultés des sens naissent
Et meurent dans l’immensité inconditionnée. (I, 53)


Tout comme, jusqu’à ce jour,
Aucun feu n’a jamais consumé l’espace,
Cette [essence] ne se consume pas aux feux
De la mort, de la maladie et de la vieillesse. (I, 54)


La terre s’étend sur l’eau et l’eau sur le vent ;
Le vent [s’étend] dans l’espace, mais l’espace
Ne repose pas sur les éléments vent
Ou eau, ni sur l’élément terre. (I, 55)


Les agrégats, les domaines et les sens
Reposent sur les actes et les affections ;
Les actes et les affections reposent
Toujours sur les activités erronées du mental. (I, 56)


Les activités erronées du mental reposent
Elles-mêmes sur la pureté de l’esprit,
Mais la nature de l’esprit
Ne repose sur aucun de ces phénomènes. (I, 57)


Sachez que les agrégats, les domaines et les sources
Sont semblables à l’élément terre.
Sachez aussi que les actes et les affections des êtres
Évoquent l’élément eau. (I, 58)


Considérez les activités erronées du mental
Comme l’élément vent. Quant à la nature
[De l’esprit], elle n’a pas de fondement
Et ne repose sur rien, comme l’élément espace. (I, 59)


Les activités erronées du mental
Reposent sur la nature de l’esprit ;
Des activités erronées du mental
Procèdent les actes et les affections. (I, 60)


De l’eau des actes et des affections
Émergent les agrégats, les domaines et les sources
Qui apparaissent et disparaissent comme
[Les mondes] qui naissent et se détruisent. (I, 61)


Pareille au domaine de l’espace, la nature
De l’esprit n’a ni cause ni condition
Et n’est pas une combinaison ; elle n’a pas non plus
De naissance, de cessation et de durée. (I, 62)


La nature de l’esprit, qui est luminosité,
Est immuable comme l’espace.
Nées d’idées fausses, les souillures adventices
Comme l’attachement ne l’affecteront jamais. (I, 63)


L’eau des affections et des actes
Ne saurait la produire, guère plus
Que ne sauraient la consumer les feux insupportables
De la maladie, de la vieillesse et de la mort. (I, 64)


Les feux de la mort, de la maladie
Et de la vieillesse sont respectivement
Comparables au feu de la fin des temps,
Au feu des enfers et au feu ordinaire. (I, 65)


Les sages [bodhisattvas] qui ont correctement réalisé
la nature [de l’Élément]
Sont libres de la naissance, de la mort, de la maladie et de la vieillesse.
Or, même libres de toute adversité, et en raison de cela même,
Ils manifestent la naissance et le reste par compassion pour les êtres. (I, 66)


Les sublimes [bodhisattvas] ont dissipé les souffrances
De la mort, de la maladie et de la vieillesse.
La naissance dérivant des affections et des actes
N’est plus et ses suites ne seront point. (I, 67)


Comme ils voient tel quel et correctement,
Ils dépassent la naissance et ses suites,
Mais comme ils incarnent la compassion,
Ils se montrent naissants, malades, vieux et morts. (I, 68)


Les enfants des Vainqueurs ont réalisé l’immuable essence du réel,
Mais ceux que l’ignorance aveugle
Les voient [toujours] naître, vieillir, tomber malades et mourir
N’y a-t-il pas là quelque étonnante merveille ? (I, 69)


Ils ont atteint la sphère des êtres sublimes
Mais se montrent dans la sphère des êtres puérils.
C’est bien pourquoi les méthodes et la compassion
De ces amis des êtres sont suprêmes. (I, 70)


Ils ont dépassé tous les mondes
Mais ne quittent pas le monde ;
Ils œuvrent pour le monde dans le monde
Sans que les impuretés du monde les souillent. (I, 71)


De même que le lotus qui naît dans l’eau
N’est pas souillé par l’eau,
De même naissent-ils dans le monde
Sans que les choses du monde les souillent. (I, 72)


Pour accomplir leur tâche, leur intelligence
Brûle comme un feu qui brûle constamment,
Mais ils restent constamment absorbés
Dans la paix de la concentration. (I, 73)


Sur l’élan de leurs efforts antérieurs
Et affranchis de toute pensée,
Ils font mûrir les êtres
Sans exercer le moindre effort. (I, 74)


Ils savent précisément qui aider,
Comment et par quels moyens,
Que ce soit avec des enseignements, des corps formels,
Des actes altruistes ou certains comportements. (I, 75)


Ainsi, dans les mondes infinis comme l’espace,
Ces êtres intelligents s’engagent toujours correctement
À accomplir le bien des êtres de façon spontanée
Sans jamais rencontrer d’obstacles. (I, 76)


Les êtres ordinaires ne voient pas de différence
Entre la façon de libérer les êtres
Propre aux tathāgatas et celle
Des bodhisattvas en post-méditation. (I, 77)


Et pourtant, il y a la même différence
Entre les bodhisattvas et les bouddhas
Qu’entre une poussière et la terre toute entière
Ou entre l’eau d’une empreinte de sabot et l’océan. (I, 78)


[Le corps absolu] est immuable puisqu’il possède
d’inépuisables qualités ;
C’est un refuge pour les êtres puisqu’il persiste sans limite future ;
Il est toujours non duel puisqu’il ne pense pas ;
Et c’est aussi une réalité indestructible puisque sa nature est incréée.
(I, 79)


Il ne naît pas, ne meurt pas,
Ne souffre pas, ne vieillit pas,
Parce qu’il est permanent, stable,
Paisible et éternel. (I, 80)


Il ne naît pas dans un corps de nature mentale
Puisqu’il est permanent ;
Il ne meurt pas d’une mort aux inconcevables métamorphoses
Puisqu’il est stable ; (I, 81)


Il ne souffre pas des maux résultant des imprégnations subtiles
Puisqu’il est paisible ;
Il ne vieillit pas sous l’effet des formations non contaminées
Puisqu’il est éternel. (I, 82)


En associant les vers correspondants
Des strophes précédentes, on connaîtra le sens
De la permanence, de la stabilité, de la paix et de l’éternité
De l’immensité inconditionnée. (I, 83)


La permanence, c’est l’immutabilité,
Puisque [le corps absolu] possède d’inépuisables qualités.
La stabilité, c’est une nature de refuge,
Puisqu’il a la même limite [que le saṃsāra]. (I, 84)


La paix, c’est la non duelle essence du réel,
Puisqu’il a pour nature de ne pas penser.
L’éternité, c’est l’indestructibilité,
Puisqu’il n’a pas de qualités artificielles. (I, 85)


Voici le corps absolu, le tathāgata,
Les vérités des êtres sublimes et l’absolu nirvāṇa.
Inséparable de ses qualités comme le soleil de ses rayons,
Il n’est de nirvāṇa que la bouddhéité. (I, 86)


En bref, sachez que comme on peut approcher le sens
De l’immensité non contaminée sous quatre angles,
Le « corps absolu » et les trois autres termes ci-dessus
Sont de simples synonymes. (I, 87)


[L’immensité non contaminée], c’est la bouddhéité
indissociable de ses qualités,
La filiation obtenue telle quelle,
L’essence du réel qui ne ment ni ne trompe
Et la paix naturelle des origines. (I, 88)


Éveil manifeste et parfait à toutes choses
Et élimination des souillures avec leurs imprégnations –
Le bouddha et le nirvāṇa
Au sens sacré ne sont pas deux. (I, 89)


La libération a pour caractéristique
D’être inséparable de ses qualités – complètes,
Innombrables, inconcevables et immaculées.
Cette libération est le tathāgata. (I, 90)


Imaginez des peintres aux talents différents
Qui ne savent représenter de parties du corps
que celles qu’ils connaissent.
Le maître du royaume leur offre une toile
« Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! »
À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux
Doit soudain se rendre à l’étranger.
Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau
dans toutes ses parties.
Fin de la parabole. (I, 91-94)


Qui sont ces peintres ? La générosité
La discipline, la patience et les autres vertus.
[Le portrait] est une forme donnée
À la vacuité en tout suprême. (I, 95)


La connaissance, la sagesse et la libération
Éclairent, rayonnent et purifient
Sans se séparer [du corps absolu] ;
On les compare à la lumière du soleil, à ses rayons et à son orbe. (I, 96)


Par conséquent, on n’atteint pas le nirvāṇa
Sans atteindre la bouddhéité,
De même qu’on ne peut voir le soleil
Sans sa lumière et ses rayons. (I, 97)


Voilà donc les dix points qui définissent
La quintessence des Vainqueurs.
Il s’impose maintenant d’en reconnaître la présence
Dans l’enveloppe des affections en s’aidant de comparaisons. (I, 98)


Comme un bouddha dans un lotus flétri, le miel au milieu des abeilles,
Le grain dans la balle, l’or dans les immondices,
Un trésor enterré, le germe [d’un grand arbre né] d’un petit fruit,
Une statue de bouddha dans des haillons, (I, 99)


Un maître des hommes dans le ventre d’une pauvresse,
Ou encore comme une précieuse image dans l’argile [du moule]
Cet Élément ainsi présent dans les êtres est voilé
Par les souillures adventices des affections. (I, 100)


Le lotus, les insectes, la balle du grain, les immondices,
la terre, le fruit et les haillons,
De même que la femme tourmentée par les flammes
de la souffrance et l’argile, représentent les souillures,
Tandis que le bouddha, le miel, le grain, l’or,
le trésor, le banian, l’image,
Le maître suprême des continents et la statue en or
représentent l’Élément sublime et immaculé. (I, 101)


Dans un lotus aux couleurs défraîchies se trouve
Un tathāgata rayonnant de mille marques.
Un homme qui a purifié l’œil divin le voit
Et l’extrait de la corolle fanée du lotus. (I, 102)


De même, avec son œil de bouddha, le Bien-Allé voit aussi
Sa propre nature chez les êtres de l’enfer des Tourments Insurpassables.
Compassion incarnée, libre des voiles,
il restera jusqu’à la fin des temps
Pour libérer les êtres des voiles qui les obscurcissent. (I, 103)


L’œil divin qui voit un bouddha enfermé dans un lotus immonde
Arrache les pétales de la fleur.
De même, le sage qui voit dans chaque être la quintessence
des parfaits bouddhas enfermée dans les souillures
de l’attachement, de la haine et des autres poisons
Élimine ces voiles par compassion. (I, 104)


Voyant que le miel qu’il convoite
Est cerné par les abeilles,
L’homme ingénieux exercera son habileté
En détachant le miel des insectes. (I, 105)


Le grand ermite, qui voit d’un œil omniscient
L’Élément de connaissance comparable au miel,
N’a de cesse que d’éliminer à jamais
Les voiles ici comparés à des abeilles. (I, 106)


L’homme qui convoite le miel caché sous des abeilles par millions
Disperse les insectes et dispose du miel à sa guise.
De même, la connaissance non contaminée présente en chaque être
est comparable au miel ;
Les affections aux abeilles ; et le Vainqueur habile à les détruire
à cet homme. (I, 107)


Le grain dans la balle n’est pas
Utilisable par l’homme.
Pour s’en nourrir il faut
L’extraire de la balle. (I, 108)


De même, tant que le Vainqueur présent en chaque être,
Mêlé cependant à la souillure des affections,
N’aura pas été libéré de cette promiscuité
avec la souillure des affections,
Les Vainqueurs n’exerceront leurs activités
dans aucun des trois mondes. (I, 109)


De même que les grains de riz, de blé noir ou d’orge
encore dans la balle, et avec leurs barbes,
Ne peuvent rien donner de bon à manger
s’ils ne sont pas bien préparés,
Le seigneur des qualités, présent en chaque être,
emprisonné toutefois dans la gangue des affections,
Ne peut offrir la saveur des plaisirs du Dharma à des êtres
tenaillés par la faim des affections. (I, 110)


Un voyageur laissa tomber
Son or dans les immondices
Mais, en raison de sa nature inaltérable,
L’or resta intact pendant des siècles, (I, 111)


Jusqu’à ce qu’un dieu à l’œil pur
L’aperçoive et dise à un être humain
« Il y a ici de l’or, le plus précieux des joyaux.
Purifiez-le et faites-en tout ce que l’on fait avec les précieux joyaux ! »
(I, 112)


De même, voyant la qualité des êtres enfouie
Dans les immondices des affections,
Le sage fait sur tous les êtres tomber les pluies
Du vrai Dharma pour les laver de la boue des affections. (I, 113)


Le dieu qui a décelé l’or tombé dans les immondices
en montre avec insistance
La sublime beauté à un être humain pour qu’il le nettoie parfaitement.
De même, voyant en chaque être le joyau de la bouddhéité parfaite
tombé dans les grandes immondices des affections,
Le Vainqueur enseigne le Dharma aux êtres
pour qu’ils purifient cette [quintessence]. (I, 114)


Sous la maison d’un pauvre
Est enfoui un trésor inépuisable.
Le pauvre homme l’ignore et le trésor
Ne lui dit pas où il se trouve. (I, 115)


De même, l’esprit recèle le précieux trésor immaculé
De l’essence du réel sans ajout ni retrait.
Ne l’ayant pas compris, les êtres subissent constamment
Les souffrances de la pauvreté sous maintes formes. (I, 116)


Le trésor enfoui sous la maison du pauvre ne peut pas
Lui dire sa présence – que le malheureux continue d’ignorer.
De même, le trésor du réel se cache dans la maison de l’esprit des êtres
comme chez le pauvre homme,
Et c’est bien pour qu’ils le trouvent
que de vrais sages viennent au monde. (I, 117)


Le noyau que l’on trouve dans la mangue et d’autres fruits,
A l’inaliénable propriété de germer. Une terre labourée,
De l’eau et d’autres [conditions] concourent alors
À la formation graduelle de la substance du roi des arbres. (I, 118)


Enfoncée sous la peau du fruit que constituent l’ignorance
et les autres [émotions] qui affectent les êtres,
Il y a aussi l’immensité vertueuse de l’Élément du réel.
De même, avec le concours de telle et telle vertu,
Cet Élément devient peu à peu la substance du roi des sages. (I, 119)


L’eau, la lumière du soleil, le vent, la terre, le temps et l’espace
sont autant de conditions
Qui, sous la peau des fruits du palmier ou du manguier,
coopèrent à la naissance d’un grand arbre.
De même, sous la peau du fruit des émotions qui affectent les êtres,
loge la graine de la bouddhéité parfaite
Différentes conditions vertueuses permettront de voir
le germe du Dharma pendant qu’il croît. (I, 120)


Imaginez une statue du bouddha en matières précieuses
Enveloppée dans de puantes guenilles.
Un dieu qui l’a vue abandonnée sur la route
En avertit les passants pour qu’ils la libèrent. (I, 121)


De même, celui dont rien ne bloque la vision et qui voit,
Chez les animaux aussi, la substance d’un bouddha
Enveloppée dans toute la variété des affections,
Montrera les moyens de l’en délivrer. (I, 122)


Le dieu qui, de son œil divin, aperçoit sur la route
une statue du Bouddha toute en matières précieuses
enveloppée dans de puants haillons
La montre aux passants pour qu’ils l’en délivrent.


De même, lorsqu’il voit sur les chemins du saṃsāra,
jusques et y compris chez les animaux,
l’Élément enfoui sous les guenilles des affections,
Le Vainqueur enseigne le Dharma pour le libérer. (I, 123)


Imaginez une femme sans beauté ni protecteur
Qui vit dans un asile pour les déshérités.
Même enceinte de la gloire d’un souverain,
Elle ignore que son sein abrite le maître des hommes. (I, 124)


L’asile pour les déshérités est une image
de la naissance dans le saṃsāra
Et la femme enceinte figure les êtres qui ne se sont pas purifiés.
Ce qui est présent en elle assure sa protection ;
Quant à l’Élément immaculé, il est comparable
[au monarque] qu’elle porte en son sein. (I, 125)


La femme laide dans ses vêtements sales
a beau porter un monarque en son sein,
Elle n’en subit pas moins les pires souffrances
dans un asile pour les déshérités.
De même, les êtres qui, sous l’emprise des affections,
n’ont pas l’esprit en paix
Restent sur le terrain de la souffrance et se sentent abandonnés
malgré le protecteur qu’ils portent en eux. (I, 126)


La statue coulée dans l’or qui refroidit dans [son moule]
Présente, du dehors, une nature argileuse.
Ce que voyant, les êtres avertis enlèveront l’enveloppe extérieure
Pour nettoyer la [statue en] or qui se trouve à l’intérieur. (I, 127)


De même, voyant parfaitement que les souillures
De nature lumineuse sont fortuites,
[Ceux qui ont atteint] l’Éveil suprême lavent de leurs voiles
Les êtres comparables à des mines de joyaux. (I, 128)


Au fait de la vraie nature de la forme en or, brillante et pure,
Confinée dans l’argile refroidie, l’orfèvre l’en dégage.
De même, les omniscients, qui connaissent l’or pur de l’esprit apaisé,
Enseignent-ils le Dharma pour faire disparaître les voiles
en frappant « là où il faut ». (I, 129)


Dans un lotus fané, parmi les abeilles,
Dans la balle du grain, dans les immondices, dans la terre,
Sous la peau du fruit, sous les guenilles, dans la matrice
D’une pauvresse et dans un moule en glaise, (I, 130)


Comparable à un bouddha, au miel, au grain,
De même qu’à l’or, à un trésor, à un grand arbre,
Une précieuse image, un monarque universel
Et une statue en or, (I, 131)


L’Élément des êtres, dit-on, n’a rien de commun
Avec l’enveloppe des affections.
La pureté naturelle de l’esprit
Est telle depuis l’absence de commencement. (I, 132)


L’attachement, l’aversion et la confusion,
Ainsi que leur vive émergence et leurs imprégnations,
De même que les souillures éliminées
sur les voies de vision et de méditation,
Ou encore sur les terre impures et les terres pures : (I, 133)


Voilà neuf groupes [de souillures] qu’illustrent
Le lotus fané et les autres comparaisons,
Mais les enveloppes des affections secondaires
Présentent des millions et des millions de subdivisions. (I, 134)


L’attachement et les huit autres souillures
Sont disposés ci-dessus de façon à correspondre,
Dans le même ordre, au lotus fané
Et aux huit autres comparaisons. (I, 135)


Les êtres puérils sont entachés par quatre
De ces souillures ; les arhats par une,
Les disciples [sur les voies avec apprentissage] par deux ;
Et les sages [bodhisattvas] par deux souillures aussi. (I, 136)


Devant un lotus, fleur née de la boue,
On se sent toujours heureux.
Mais cette joie bientôt s’évanouit,
Comme la joie née du désir décline aussi. (I, 137)


De même que les abeilles
Excitées jouent du dard,


La colère en surgissant
Arrache le cœur. (I, 138)


De même que le grain de riz
Est recouvert par la balle,
La vision de la quintessence est bloquée
Par la coquille de l’ignorance. (I, 139)


De même que les immondices sont répugnantes,
Immonde est l’émergence [des poisons],
Car elle est la cause dont dépend le désir
De ceux qui lui sont attachés. (I, 140)


De même que les richesses bien cachées
Sont d’introuvables trésors ignorés,
La [sagesse] spontanée des êtres est voilée
Par la terre des imprégnations de l’ignorance. (I, 141)


La croissance progressive du germe
Déchire le tégument de la graine.
De même, la vision du réel supprime
[Les souillures] qui sur cette voie s’éliminent. (I, 142)


Une fois reliés à la voie des êtres sublimes,
[Les arhats] ont vaincu l’essentiel – la croyance à l’individualité.
Les objets que la sagesse primordiale élimine sur la voie de méditation
Ressemblent, dit-on, à des guenilles ou des haillons. (I, 143)


Les souillures présentes sur les sept terres [impures]
Sont comparables aux souillures d’une matrice
Et la sagesse non conceptuelle et parfaitement mûre
À un [embryon] délivré de la matrice. (I, 144)


Les souillures liées aux trois terres [pures]
Sont comparables à des traces d’argile [sur une statue].
Le recueillement Adamantin des grands êtres
En aura raison. (I, 145)


L’attachement et les huit autres souillures
Sont donc comparables à un lotus fané et aux huit autres exemples.
Ramené à sa triple nature, l’Élément
Est comparable à un bouddha et ainsi de suite. (I, 146)


Cette [triple] nature est le corps du Dharma,
L’ainsité et la filiation que l’on reconnaîtra
Successivement dans trois comparaisons,
Puis dans une seule et enfin dans cinq. (I, 147)


Le corps du Dharma présente deux aspects
La très pure dimension absolue
Et son analogue, les enseignements
Du mode profond et du mode détaillé. (I, 148)


Bien au-delà du monde,
Rien ne lui ressemble dans le monde.
Voilà montrée la similitude
De l’Élément et du Tathāgata. (I, 149)


Les enseignements du mode profond et subtil
Évoquent le goût unique de tous les miels.
Quant aux enseignements du mode détaillé,
Ils ressemblent à tous ces grains dans leur balle. (I, 150)


En raison de sa nature immuable,
Vertueuse et parfaitement pure,
L’ainsité est comparable
À une forme en or. (I, 151)


Sachez que, semblable au trésor et à l’arbre fruitier,
La filiation spirituelle a deux aspects
Présente sans commencement [en tant que] nature [de l’esprit]
Et suprême [quand on l’a] correctement adoptée. (I, 152)


On atteint les trois corps de la bouddhéité
À partir de cette double filiation.
Le premier corps, de la première ;
Les deux suivants, de la seconde. (I, 153)


Vous devriez savoir que la beauté du corps essentiel
Est comparable à une précieuse image
Parce que ce corps de nature incréée
Et ses qualités forment un trésor de joyaux. (I, 154)


Le corps de parfaite jouissance évoque un monarque universel
Parce qu’il détient le grand royaume du vrai Dharma.
Le corps d’apparition est alors comparé à une forme en or
Parce qu’il a la nature des reflets. (I, 155)


C’est la foi qui permet de réaliser
L’absolu des [bouddhas] nés d’eux-mêmes.
Qui n’a pas d’yeux ne peut voir
L’éclat de l’orbe solaire. (I, 156)


Ici, il n’y a rien à enlever
Et rien à ajouter.
Regardez réellement le réel !
Quand vous le verrez, vous serez libres. (I, 157)


L’Élément est vide des souillures adventices
Qui ont pour caractère d’en être séparables.
Il n’est pas vide de ses insurpassables qualités
Qui ont pour caractère d’en être inséparables. (I, 158)


Les Vainqueurs ont enseigné ici et là
que tous les phénomènes sont vides
Sous tous les aspects, comme des nuages, des rêves et des illusions.
Or voici qu’ils déclarent que tous les êtres animés
Ont une nature de bouddha : pourquoi ? (I, 159)


Perdre courage et mépriser les êtres plus humbles que soi,
Croire à ce qui n’est pas vrai, déprécier le vrai Dharma
Et, enfin, être trop attaché à soi-même : voilà cinq défauts
Que cet enseignement se propose d’éliminer chez ceux qu’ils affectent.
(I, 160)


La limite du réel se trouve toujours
À l’écart des phénomènes conditionnés.
Il est alors possible de comparer les affections,
Les actes et leurs effets à des nuages, des rêves, des illusions. (I, 161)


Les affections sont comparables à des nuages ;
Les actes, à des expériences faites en rêve ;
Et les agrégats, qui résultent des affections
Et des actes, à des illusions et des apparitions. (I, 162)


En plus des premiers exposés,
La Continuité suprême enseigne
La présence de l’Élément spirituel
Pour éliminer les cinq défauts. (I, 163)


Ainsi, l’esprit d’Éveil ne naîtra point
Chez ceux qui, n’ayant pas entendu [cet enseignement],
Se méprisent eux-mêmes
Jusqu’à perdre courage. (I, 164)


D’entre ceux qui ont produit l’esprit d’Éveil,
Certains se disent supérieurs
Et tiennent pour inférieurs
Ceux que l’esprit d’Éveil n’a pas encore gagnés. (I, 165)


La juste sagesse ne peut naître
Chez ceux qui pensent de la sorte.
Ceux-là croient ce qui n’est pas vrai
Et le vrai n’a pas de sens pour eux. (I, 166)


Artificiels et passagers, les défauts
Des êtres ne sont pas réels.
En vérité, les fautes n’ont pas de soi
Et les qualités sont pures par nature. (I, 167)


S’il croit à des défauts irréels
Et sous-estime de réelles qualités,
L’être intelligent n’acquerra pas la bienveillance
Qui voit l’égalité d’autrui et de soi-même. (I, 168)


Ainsi, quand on a entendu ce qui précède,
on ne peut qu’être enthousiaste,
Respecter les autres autant que notre Instructeur,
Et accéder à la connaissance, à la sagesse et à la grande bienveillance.
L’émergence de ces cinq qualités permet (I, 169)


D’éliminer l’erreur [du découragement], de voir égal,
De [réaliser] l’absence des défauts et la présence des qualités,
Et de s’aimer soi-même autant que les autres,
Grâce à quoi l’on atteindra bientôt l’état de bouddha. (I, 170)


Ici prend fin le premier chapitre, « La Quintessence des tathāgatas », du
Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation
spirituelle des Trois Joyaux.


II - L’ÉVEIL

[L’Éveil] est pureté, obtention et séparation ;
Bien propre, bien d’autrui, support,
Profondeur, vastitude, magnanimité,
Durée et essence. (II, 1)


L’essence, la cause, le fruit,
La fonction, la dotation, la manifestation,
La permanence et l’inconcevabilité
[Ces huit points] déterminent la bouddhéité. (II, 2)


On l’appelle « luminosité naturelle » et elle évoque le soleil et le ciel.
L’épaisse nuée des [voiles] adventices du connaissable
et des affections la recouvrent
[Mais elle reste] la bouddhéité permanente, stable et éternelle,
dotée de toutes les qualités immaculées des bouddhas.
On peut l’atteindre avec les deux sagesses qui discernent
tous les phénomènes sans la moindre pensée. (II, 3)


L’indivisible bouddhéité se distingue
Pleinement par ses qualités pures,
Comme si elle se dédoublait en soleil de la sagesse
Et en ciel de l’élimination. (II, 4)


Luminosité incomposée,
Inséparable de ses manifestations,
Elle est dotée de toutes les qualités des bouddhas,
Plus nombreuses que les grains de sable du Gange. (II, 5)


Comme ils n’existent pas par eux-mêmes,
Qu’ils sont omniprésents et adventices,
On compare les voiles émotionnel
Et cognitif à des nuages. (II, 6)


On affirme que la séparation d’avec les deux voiles
A pour cause une double sagesse
L’absence de pensée [de la méditation]
Et la sagesse de la post-méditation. (II, 7)


Comme un lac aux eaux limpides qui peu à peu se couvrent de lotus ;
Comme la pleine lune qui s’échappe de la gueule de Rāhu ;
Comme le soleil qui se dégage de la nue des affections
[L’Éveil] rayonne de lumières en raison de ses qualités immaculées.
(II, 8)


Le Vainqueur est comparable au plus grand des sages, au miel,
Au grain, à l’or précieux, à un trésor et à un grand arbre ;
On le compare encore à une pure et précieuse image du Bouddha,
À un maître de la terre et à une statue en or. (II, 9)


Pour nous résumer, nous dirons que le fruit
De la sagesse dépourvue de pensées,
C’est la pureté du désir et des autres affections adventices,
Laquelle est comparable au lac, [à la pleine lune] et au reste. (II, 10)


Il est enseigné que le fruit de la sagesse primordiale
Atteint pendant la post-méditation,
C’est l’obtention définitive de l’état de bouddha
Pourvu de tous les attributs suprêmes. (II, 11)


[L’état de bouddha] est comparable à une étendue d’eau pure
Où le sédiment du désir a déposé
Et où l’eau de la concentration
Baigne les disciples pareils à des lotus. (II, 12)


Comme il a échappé à la colère de Rāhu,
On le compare à la pleine lune immaculée
Comblant les destinées de lumières
Qui rayonnent de grande bienveillance et de grande compassion. (II, 13)


La bouddhéité est comparable à un soleil immaculé
Qui s’est libéré des nuages de l’ignorance
Et, de ses radieuses lumières de sagesse,
Disperse les ténèbres du monde. (II, 14)


Comme ses qualités égalent le sans-égal,
Qu’elle prodigue la saveur du vrai Dharma
Et qu’elle est libre de l’enveloppe [des voiles]
On compare [la bouddhéité] à un bouddha, au miel et à une graine.
(II, 15)


Comme elle est pure et riche de qualités
Qui éliminent la pauvreté


Et qu’elle procure le fruit de la libération,
On la compare à de l’or, à un trésor et à un arbre fruitier. (II, 16)


Comme elle est le joyau du corps absolu,
Le maître suprême des hommes,
Et qu’elle a l’aspect d’une forme précieuse, on la compare
À une précieuse [image], à un monarque et à une [statue en] or. (II, 17)


Non souillé, omniprésent, indestructible,
Stable, paisible, éternel, sans transmigration et source [de qualités],
Le Tathāgata est, comme l’espace, la cause de l’expérience
Des objets qui s’offrent aux six facultés des êtres purs. (II, 18)


[Le bouddha] est la cause qui permet de voir
des formes dépourvues d’éléments,
D’entendre des paroles bonnes et pures,
De humer les fragrances de la discipline des bien-allés,
De connaître le goût du vrai Dharma des grands êtres sublimes, (II, 19)


D’éprouver les délices du tangible pendant l’absorption méditative
Et de réaliser le mode profond en son essence même.
Quand on y réfléchit plus précisément, le tathāgata qui procure
Le bonheur absolu est dépourvu de causes comme l’espace. (II, 20)


Il faut savoir que ces deux sagesses
Ont en bref pour fonction
Le corps de libération ou la perfection
Et le corps absolu ou la purification. (II, 21)


On connaîtra le corps de libération et le corps absolu
Sous deux aspects puis sous un seul,
Puisqu’ils sont non contaminés, omniprésents,
Incomposés et que ce sont des sources [de qualités]. (II, 22)


[Le corps de libération] n’est pas contaminé
Puisque les affections et leurs tendances ont cessé.
On tient [le corps absolu] pour l’omniprésence
de la sagesse primordiale
Puisqu’il n’est attaché à rien et que rien ne lui fait obstacle. (II, 23)


[Ces deux corps] sont incomposés
Puisqu’ils sont indestructibles à jamais.
C’est leur indestructibilité qu’explicitent
La stabilité et les trois autres qualités. (II, 24)


La destruction présente quatre aspects
Qui sont les contraires de la stabilité et ainsi de suite
La dégradation, le changement, l’interruption
Et la transmigration avec ses métamorphoses inconcevables. (II, 25)


Indestructibles de ces quatre façons, [les deux corps]
Sont stables, paisibles, permanents et libres de la transmigration.
L’absence de souillures et la sagesse en sont la source
En tant que supports des qualités pures. (II, 26)


De même que l’espace, qui n’est pas une cause,
Est cause de la vision des formes
Et de la perception des sons, des odeurs,
Des saveurs, des tangibles et des phénomènes [mentaux], (II, 27)


De même, grâce à la [voie de] jonction où les voiles disparaissent,
Les deux corps sont les causes de l’apparition
De qualités non contaminées comme autant d’objets
Offerts aux facultés des [êtres] stables. (II, 28)


Inconcevable, permanent, stable, paisible, éternel,
Apaisé, omniprésent, libre de la pensée, pareil à l’espace,
Libre d’attachement, nulle part entravé, sans plus de contacts grossiers,
Invisible, insaisissable et vertueux, le Bouddha est immaculé. (II, 29)


Le corps de libération et le corps absolu
Enseignent le bien propre et le bien d’autrui.
Supports du double bienfait, ils sont inconcevables
En plus de quatorze autres qualités. (II, 30)


La bouddhéité est l’objet de l’omnisciente
Sagesse primordiale et non des trois connaissances.
Les êtres pourvus d’un corps de sagesse [autres que les bouddhas]
Comprendront qu’elle est inconcevable. (II, 31)


De par sa subtilité, ce n’est pas un objet d’étude.
Absolue, ce n’est un objet de réflexion.
Profonde essence du réel, ce n’est pas non plus l’objet
Des méditations mondaines et autres. (II, 32)


De même que les aveugles de naissance ne voient pas les formes,
Les êtres puérils ne l’ont jamais vue. Les êtres sublimes eux-mêmes
Sont pareils à des nourrissons qui entrevoient la forme du soleil
Depuis la chambre où ils viennent de naître. (II, 33)


[La bouddhéité] est permanente parce qu’elle n’est jamais née ;
Elle est stable parce qu’elle ne cesse jamais ;
Elle est paisible parce qu’elle n’a plus de dualités ;
Elle est éternelle parce que l’essence du réel persiste. (II, 34)


[L’Éveil est] très paisible en tant que vérité de la cessation ;
Omniprésent pour sa réalisation de toute chose ;
Sans pensées parce qu’il ne fait fond sur rien ;
Et sans attachement parce qu’il n’a plus d’affections. (II, 35)


Il est totalement pur du voile cognitif
Et rien ne peut lui faire obstacle.
Libre du double [obstacle] et infiniment souple,
Il n’a plus de contacts grossiers. (II, 36)


[L’Éveil] est invisible parce qu’il n’a pas de forme ;
Insaisissable parce qu’il n’a pas de caractéristiques ;
Vertueux parce qu’il est pur par nature ;
Immaculé parce qu’il n’a plus de souillures. (II, 37)


Sans commencement ni milieu ni fin, indivisible,
Non duelle, dégagée des trois [voiles], immaculée et libre de la pensée
Telle est la nature de la dimension absolue
Dont la réalisation est la vision des yogis établis en méditation.
(II, 38)


Dotée de qualités immensurables, inconcevables,
Inégalées, plus nombreuses que les grains de sable du Gange,
La pure immensité des tathāgatas
Est libre de tous les maux et de leurs imprégnations. (II, 39)


Avec le vrai Dharma sous ses deux aspects,
avec des corps rayonnant de lumières,
Il s’empresse d’accomplir son but, celui de libérer les êtres,
Et pour ce faire il agit comme le souverain des Joyaux magiques
En revêtant toutes les apparences possibles
sans être leur essence pour autant. (II, 40)


Les [corps] formels sont en ce monde la cause de l’entrée
des êtres ordinaires dans la voie de la paix.
De même sont-ils la cause de leur maturité et de la prédiction.
Ils resteront ici à jamais comme le monde
De la Forme restera dans l’espace. (II, 41)


On appelle « bouddhéité » l’omniscience
De ceux qui d’eux-mêmes sont nés.
Voilà le nirvāṇa suprême, l’impensable,
Le vainqueur de l’ennemi et l’incarnation
[de la sagesse] qui se connaît elle-même. (II, 42)


Elle se manifeste dans le corps essentiel
Et les deux autres corps en fonction de leurs qualités
Respectives de profondeur, de vastitude
Et de magnanimité. (II, 43)


Sachez donc, en bref,
Que le corps essentiel des bouddhas
Possède cinq caractéristiques.
On ramène ses qualités à cinq aussi. (II, 44)


[Le corps essentiel est] incomposé, indivisible,
Dégagé des deux extrêmes
Et définitivement libre des trois voiles
Émotionnel, cognitif et méditatif. (II, 45)


Immaculé, sans pensée,
C’est le domaine des yogis
Et, en tant que dimension absolue
Pure par essence, la luminosité. (II, 46)


Le corps essentiel est réellement pourvu
De qualités ultimes : il est immensurable,
Indénombrable, inconcevable,
Inégalable et pur. (II, 47)


Cela, parce que, respectivement, il est immense
Et se dérobe à toute mesure, que ce n’est pas un objet
De spéculation, qu’il est unique
Et n’a plus de propensions karmiques. (II, 48)


Il jouit à la perfection des divers enseignements,
Il se manifeste avec ses qualités naturelles,
Et le bien qu’il ne cesse de prodiguer aux êtres
Est l’analogue de sa pure compassion. (II, 49)


Il comble tous les désirs, quels qu’ils soient,
Sans la moindre pensée, sans le moindre effort.


Aussi, avec ses prodiges de Joyau magique,
Sa présence est-elle parfaite jouissance. (II, 50)


L’expression, l’apparence et les activités ininterrompues,
L’absence d’action délibérée
Et le fait de montrer qu’il n’est pas l’essence de toutes [ces choses],
Rendent compte de la quintuple diversité
[du corps de parfaite jouissance]. (II, 51)


De même que sur un fond coloré
La pierre précieuse apparaît telle qu’elle n’est pas,
De même, du fait de la diversité des êtres,
L’Omniprésent est perçu tel qu’il n’est pas. (II, 52)


Celui qui connaît tous les mondes
Les considère avec grande compassion
Et, sans dévier du corps absolu,
Manifeste diverses apparitions de lui-même. (II, 53)


Les vies antérieures, la naissance spontanée [chez les dieux],
La descente du ciel des Tuṣitas,
L’entrée dans une matrice, la naissance,
La maîtrise des arts et des sciences, (II, 54)


Les plaisirs du gynécée,
Le renoncement, l’ascèse,
L’arrivée au Trône de l’Éveil,
La victoire sur les armées de Māra et l’Éveil parfait, (II, 55)


[La mise en branle] de la roue du Dharma
Et le passage en nirvāṇa : voilà autant de hauts faits
Qu’il manifeste dans les champs impurs
Tant que s’y trouveront des êtres. (II, 56)


Les termes « impermanence », « souffrance », « sans soi »
Et « paix » permettent à celui qui connaît les méthodes
De provoquer chez les êtres le dégoût des trois mondes
En leur donnant accès au nirvāṇa. (II, 57)


Fort engagés sur la voie de la paix, certains
Pensent avoir atteint le nirvāṇa. À ceux-là
Le Bouddha montre la réalité des phénomènes
Comme dans Le Lotus blanc et d’autres soûtras, (II, 58)


Si bien qu’il les détourne de leurs anciennes croyances
Et les amène à adopter les méthodes et la connaissance
En les faisant mûrir dans le véhicule suprême.
Ensuite, il leur annonce qu’ils atteindront l’Éveil suprême. (II, 59)


[Le bouddha] est profond, sa puissance est parfaite
Et il guide les êtres puérils en fonction de leurs intérêts.
Dès lors, on saura que [ses trois corps] sont, dans le même ordre,
Profondeur, vastitude et magnanimité. (II, 60)


Ici donc, le corps absolu vient en premier
Et les [deux] corps formels suivent.
Comme les formes se situent dans l’espace,
Dans le premier corps se situent les deux autres. (II, 61)


En raison d’une infinité de causes et du nombre inépuisable des êtres,
Et comme l’amour, les prodiges, la connaissance
et la perfection lui sont acquis,
Qu’il domine les phénomènes, qu’il a vaincu le démon de la mort
Et qu’il n’a pas d’essence, le Protecteur du monde est permanent. (II, 62)


Comme, ayant renoncé à son corps, à sa vie
Et à ses biens, il a embrassé le vrai Dharma ;
Comme, pour le bien de tous les êtres, il ira
Jusqu’au terme de son vœu originel ; (II, 63)


Comme la bouddhéité est totalement imprégnée
D’une compassion pure et immaculée ;
Comme il use des quatre bases des pouvoirs miraculeux
Pour agir en restant [dans le monde] ; (II, 64)


Comme avec la connaissance il s’est affranchi
De la croyance à la dualité du saṃsāra et du nirvāṇa ;
Comme il ne se déprend jamais de la félicité parfaite
D’inconcevables recueillements d’extase ; (II, 65)


Et comme, lors même qu’il agit dans le monde,
Les choses du monde ne peuvent pas le souiller ;
[Le corps absolu est permanent] parce qu’il a trouvé
l’immortalité et la paix
Là où le démon de la mort ne court plus. (II, 66)


Parce que, inconditionné par nature,
Le sage est apaisé dès l’origine
Et parce qu’il est logique qu’il soit le refuge
De ceux qui n’ont pas de refuge permanent. (II, 67)


Les sept premières raisons
Valent pour la permanence des corps formels
De notre Instructeur ; les trois dernières,
Pour la permanence de son corps absolu. (II, 68)


Ineffable, il revient à l’absolu ;
Ce n’est pas un objet d’analyse ; il échappe à toute comparaison ;
Insurpassable, l’existence et la paix ne peuvent le contenir ;
Aux êtres sublimes aussi, le domaine des Vainqueurs
reste inconcevable. (II, 69)


[L’Éveil] est inconcevable parce qu’il est indicible ;
Il est indicible parce qu’il est absolu ;
Il est absolu parce que ce n’est pas un objet d’analyse ;
Ce n’est pas un objet d’analyse parce qu’on ne peut pas l’inférer ; (II, 70)


On ne peut pas l’inférer parce que rien ne lui est supérieur ;
Rien ne lui est supérieur parce qu’on ne peut à rien le ramener ;
On ne peut à rien le ramener parce qu’il ne se trouve nulle part ;
Il ne se trouve nulle part parce qu’il n’a pas les idées
de qualité et de défaut. (II, 71)


Subtil pour les cinq premières raisons,
Le corps absolu est inconcevable ;
Irréels, pour la sixième [raison],
Les corps formels sont inconcevables. (II, 72)


Du fait de leur sagesse insurpassable, de leur grande compassion
et de leurs autres vertus,
Les Vainqueurs transcendent toutes les qualités
et sont [donc] inconcevables.
Dès lors, les grands sages qui ont reçu l’initiation ignorent,
Eux aussi, l’état ultime des bouddhas nés d’eux-mêmes. (II, 73)


Ici prend fin le deuxième chapitre, « L’Éveil », du Traité de la Continuité
suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des Trois Joyaux.


III - LES QUALITÉS

Le bien propre et le bien d’autrui sont le corps absolu
Et les corps relatifs qui en dépendent.
Ils présentent soixante-quatre qualités
Qui sont des fruits de séparation et de maturation. (III, 1)


Le corps absolu est le lieu
Des richesses personnelles.
Le corps symbolique des sages
Est le lieu du bien parfait des autres. (III, 2)


Le premier corps est doté des forces
Et des autres qualités de séparation ;
Le second possède les marques des grands êtres,
Qui sont des qualités de maturation. (III, 3)


Si les forces sont comparables aux vajras [lancés]
contre le voile de l’ignorance,
Les intrépidités évoquent le lion dans l’assemblée [des animaux],
Les [qualités] exclusives des tathāgatas ressemblent à l’espace
Et la double apparence du Sage tient [du reflet] de la lune dans l’eau. (III, 4)


Le correct et l’incorrect,
La rétribution des actes, les facultés,
Les tempéraments, les aspirations,
Les voies de toutes les destinées, les concentrations (III, 5)


Souillées ou immaculées,
Le souvenir des existences [passées],
L’œil divin et l’apaisement
Voilà les dix forces de connaissance. (III, 6)


Le correct et l’incorrect, la rétribution, les tempéraments,
les destinées et les aspirations dans toute leur diversité,
Ce qui est souillé par les affections ou parfaitement purifié,
l’ensemble des facultés, le souvenir des états antérieurs,
L’œil divin et l’art d’épuiser les souillures : voilà les [dix] forces
[de connaissance] que l’on compare à des vajras
Parce qu’elles transpercent les armures, abattent les remparts
et rasent les forêts de l’ignorance. (III, 7)


À toute chose il s’éveille pleinement ;
Il met fin aux obstacles ;
Il enseigne la voie et montre la cessation
Telles sont les quatre intrépidités. (III, 8)


Comme il connaît et fait connaître tout ce que les autres et soi-même
se doivent de connaître ;
Comme il a éliminé et fait éliminer ce qui devait l’être
et qu’il a suivi ce qu’il fallait suivre ;
Comme il a atteint et fait atteindre l’état suprême
et très immaculé qu’il faut atteindre,
Et comme, enfin, il prêche la vérité pour le bien de tous,
le Sage ne rencontre jamais d’obstacles. (III, 9)


À l’orée de la jungle, le roi des animaux se promène sans peur
Et jamais il ne craint aucun autre animal.
De même, dans une assemblée, le Seigneur des Sages,
qui est pareil au lion,
Peut-il rester à l’aise, indépendant, habile et stable. (III, 10)


[Notre Instructeur] ne se trompe pas
et ne tient pas de propos futiles,
Sa mémoire est infaillible, son esprit
Ne quitte jamais le recueillement profond ;
Il ne perçoit pas non plus de différences (III, 11)


Et ne saurait être indifférent par manque de discernement.
Ses aspirations, son ardeur, son attention,
Sa connaissance supérieure, sa liberté totale
Et ce que voit sa libre sagesse ignorent le déclin. (III, 12)


Ses actes procèdent de la sagesse
Libre des voiles temporels.
Telles sont, entre autres, dix-huit
Qualités exclusives de notre Instructeur. (III, 13)


Erreurs, bavardages, oubli, dispersion, perceptions toutes différentes
Et indifférence naturelle : rien de cela n’affecte le Sage.
Ses aspirations, son ardeur, son attention, sa connaissance
parfaitement pure et immaculée, sa liberté perpétuelle
Et sa libre sagesse qui voit tous les phénomènes ignorent le déclin.
(III, 14)


Les actes de son corps, de sa parole et de son esprit
sont tous précédés et suivis par la sagesse primordiale,
Tandis que son immense sagesse opère toujours
dans les trois temps sans jamais rencontrer d’obstacles.
Fort de cette réalisation, il ne craint pas de faire tourner
la grande roue du vrai Dharma pour le bien des êtres.
Cette victoire dotée de grande compassion
voilà ce que les bouddhas ont trouvé. (III, 15)


La terre et les autres éléments n’ont pas la même nature que l’espace ;
Les caractéristiques de la forme n’ont rien à voir
avec l’absence d’obstacles et les autres particularités de l’espace.
La terre, l’eau, le feu et l’air, de même que l’espace,
sont communs à [tous les] mondes,
Mais les [qualités] exclusives [des bouddhas] n’ont pas même
une particule en commun avec le monde. (III, 16)


[Le bouddha] a les pieds bien posés, marqués chacun d’une roue ;
Il a les talons larges et les malléoles invisibles ;
Ses doigts et ses orteils sont longs
Et rattachés par des membranes. (III, 17)


D’une délicatesse juvénile, sa peau est d’une douceur parfaite ;
Le dos de ses mains, ses cous-de-pied, ses épaules et sa nuque
forment sept protubérances bien arrondies ;
Ses jarrets sont les mêmes que ceux de l’antilope eṇaya
Et son secret rentré au fourreau comme celui de l’éléphant. (III, 18)


Il a un torse de lion et des épaules
Pleines et larges aux sommets
Bien rebondis. Il a les bras tendres,
Ronds et réguliers. (III, 19)


Ses bras sont longs et son corps, entièrement pur,
Est entouré d’un halo de lumière.
Sa gorge évoque une conque immaculée
Et ses joues valent celles du roi des animaux. (III, 20)


Il a quarante dents parfaitement égales,
Brillantes et bien alignées,
Pures et de la même taille ;
Ses canines sont d’une blancheur suprême. (III, 21)


Sa langue longue, infinie, inconcevable,
Donne un goût suprême à tous les aliments.
De sa voix de Brahma, le Bouddha parle
Avec des accents de kalaviṅka. (III, 22)


Il a de beaux yeux pareils à des lotus bleus
et les cils de la reine des vaches ne valent pas les siens.
Son beau visage sans défauts s’orne d’un poil-trésor blanc.
Le haut de son crâne se pare d’un apex et sa peau,
fine et pure,
A la couleur de l’or : n’est-il pas suprême entre tous les êtres ? (III, 23)


Chacun de ses poils doux et fins
S’enroule à droite en poussant vers le haut ;
Impeccable est sa chevelure bleu foncé comme un précieux saphir ;
Ses proportions sont parfaites comme celles du banian. (III, 24)


Universellement bon et incomparable, le grand Sage
A le corps robuste et la force de Nārāyaṇa.
De ces trente-deux marques inconcevables,
Notre Instructeur précise qu’elles appartiennent
aux seigneurs parmi les hommes. (III, 25)


De même qu’en automne on voit la forme de la lune
Dans un ciel sans nuages comme dans les eaux bleues d’un lac,
De même, les enfants des Vainqueurs verront la forme
De l’Omniprésent dans le maṇḍala de la parfaite bouddhéité. (III, 26)


Il faut savoir que ces soixante-quatre qualités,
Ainsi que les causes de chacune,
Apparaissent ici dans le même ordre
Que dans le Soûtra de Ratnadārikā. (III, 27)


Elles sont indestructibles, audacieuses,
Inégalables et inamovibles,
Si bien qu’on les compare respectivement
Au vajra, au lion, à l’espace et au [reflet de] la lune dans l’eau pure.
(III, 28)


Des dix forces, les six premières éliminent
Le voile de la connaissance ; les trois suivantes
Le voile de l’absorption méditative ; et la dernière
Le voile des affections avec leurs imprégnations : (III, 29)


Comme si elles transperçaient des armures,
Abattaient des remparts et rasaient des forêts.
Les forces des Sages sont comparables à des vajras,
Parce qu’elles sont sûres, essentielles, stables et indestructibles.(III, 30)


Pourquoi sont-elles sûres ? Parce qu’elles sont essentielles.
Essentielles ? Parce qu’elles sont stables. Stables ?
Parce qu’elles sont indestructibles. Et comme elles sont
Indestructibles, on les compare à des vajras. (III, 31)


Impavide, indépendant,
Stable et parfaitement habile,
Le lion des sages est tel un lion sans crainte
Au cœur des assemblées qui se pressent autour de lui. (III, 32)


Comme il connaît tout directement,
Il reste sans peur en toute occasion,
Et comme il voit que les êtres qui se sont purifiés
Eux-mêmes ne le valent point, il reste indépendant. (III, 33)


L’esprit concentré sur tous les phénomènes,
Il est la stabilité même. Passé très au-delà
De la terre des imprégnations de l’ignorance,
Il rayonne de pouvoir créatif. (III, 34)


Les êtres ordinaires, les auditeurs, les bouddhas-par-soi,
Les sages bodhisattvas et les bouddhas nés d’eux-mêmes,
Atteignent des états de compréhension de plus en plus subtils
Qu’illustrent cinq comparaisons : (III, 35)


Comme ils assurent la survie de tous les mondes,
Ils sont pareils à la terre, à l’eau, au feu et au vent ;
Comme ils transcendent les caractères mondains
Et supramondains, ils sont comparables à l’espace. (III, 36)


Ces trente-deux qualités sont autant
De divisions du corps absolu,
De même que la lumière, la couleur et la forme
D’une pierre précieuse n’en sont point séparées. (III, 37)


Elles comblent la vue, ces qualités
Appelées « trente-deux marques » !
Elles s’appuient sur le corps d’apparition
Et le corps de la jouissance parfaite du Dharma. (III, 38)


Les éloignés de la pureté et ses proches,
Les uns dans le monde et les autres dans le maṇḍala d’un vainqueur,
Voient les corps formels de deux façons
Comme la forme de la lune dans le ciel
ou bien de son reflet dans l’eau. (III, 39)


Ici prend fin le troisième chapitre, « Les Qualités », du Traité de la
Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des
Trois Joyaux.


IV - LES ACTIVITÉS ÉVEILLÉES

L’Omniprésent se manifeste toujours spontanément
Et arrive sur les lieux au moment opportun
Selon les dispositions du disciple, les moyens de le discipliner
Et la discipline qu’il convient d’appliquer. (IV, 1)


Riche de tous les joyaux les plus précieux, les qualités,
l’océan de la sagesse primordiale scintille
au soleil des mérites et de la sagesse ;
C’est l’accomplissement définitif de tous les véhicules,
une immensité dépourvue de centre et de périphérie,
omniprésente comme l’espace.
La bouddhéité, trésor des qualités immaculées, apparaît alors
dans tous les êtres, sans différence entre eux,
Tandis que se lève le vent de la compassion des bouddhas
qui déchirera le filet des nuages tissé
par les voiles émotionnel et cognitif. (IV, 2)


Qui ? Comment ? En appliquant
Quelle discipline ? Où ? Quand ?
Comme le Sage n’a pas de ces pensées,
Son action est toujours spontanée. (IV, 3)


« Qui » renvoie aux dispositions du disciple,
« Comment » aux moyens de le discipliner,
« Quelle discipline » à leur application,
« Où » et « quand » au lieu et à l’instant. (IV, 4)


[Les activités éveillées ne s’interrompent jamais]
Parce qu’elles ont lieu sans pensées comme celles-ci
La libération définitive, son point d’appui,
Son fruit, les êtres pris en charge,
Les voiles et la condition de leur élimination. (IV, 5)


Les dix terres sont la voie de la libération définitive
Dont les deux accumulations forment la cause.
Le fruit alors atteint est l’Éveil suprême
Qui prend en charge l’Éveil au cœur des êtres. (IV, 6)


Les innombrables affections principales et secondaires,
Ainsi que leurs imprégnations, forment un voile.
La condition qui à tout moment détruit
[Les affections] est la grande compassion. (IV, 7)


Voici six points dont vous saurez qu’ils comparent
[Le processus des activités] à l’océan,
Puis au soleil, ensuite à l’espace, à un trésor,
Aux nuages et enfin au vent. (IV, 8)


Les terres [des bodhisattvas] sont comparables à l’océan
Parce qu’on y trouve l’eau de la sagesse et les joyaux des qualités.
Les deux accumulations ressemblent au soleil
Parce qu’elles sustentent tous les êtres. (IV, 9)


L’Éveil est pareil à l’élément espace
Parce qu’il est immense et n’a ni bords ni centre.
On compare l’Élément des êtres à un trésor
Parce qu’il a pour nature la bouddhéité authentique et parfaite. (IV, 10)


Les affections évoquent les nuages parce qu’elles ne durent pas,
Enveloppent toute chose et manquent de solidité.
Enfin, la compassion est comparable à un vent irrésistible
Parce qu’elle se tient prête à disperser [les affections]. (IV, 11)


Les activités ne s’interrompront pas tant que le saṃsāra durera
Parce que les bouddhas se libèrent avec le concours des autres,
Parce qu’ils voient que tous les êtres sont leurs égaux
Et parce que leur œuvre est inachevée. (IV, 12)


Le Tathāgata est comparable à Indra,
Au tambour [des dieux], à un nuage,
À Brahma, au soleil, à un précieux joyau,
À l’écho, à l’espace et à la terre. (IV, 13)


Si le sol prenait l’aspect
Du lapis-lazuli le plus pur,
Cette pureté permettrait de voir
Le seigneur des dieux parmi les jeunes déesses, (IV, 14)


Le splendide palais de la Victoire Absolue
Et d’autres divins séjours agrémentés
De bâtisses magnifiques, ainsi que les objets
Divins les plus divers. (IV, 15)


À la vue de ces apparences,
Les hommes et les femmes
Qui peuplent la terre
Forment le souhait (IV, 16)


D’être comme le seigneur
Des dieux avant longtemps.
Pour y parvenir, ils adoptent
La vertu et s’y tiennent pour de bon. (IV, 17)


Même s’ils ignorent
Que ce n’est là qu’une apparence,
Leurs actes vertueux leur permettront
De quitter la terre pour renaître chez les dieux. (IV, 18)


Et même si cette apparence n’a absolument
Aucune pensée et que rien ne l’ébranle,
Il faut bien admettre que, sur la terre,
Elle est de la plus grande utilité. (IV, 19)


Ainsi, les êtres dont la foi et les autres qualités
Ne sont pas souillées mais dûment cultivées
Verront mentalement le parfait Bouddha,
Paré des marques majeures et mineures, (IV, 20)


Marcher, rester debout,
S’asseoir et s’allonger,
Se livrer aux activités les plus variées,
Enseigner la vérité de la paix, (IV, 21)


Se taire et méditer avant de manifester
Des prodiges en tout genre
Ces êtres verront ces hauts faits
Dans leur majestueux éclat. (IV, 22)


Ce qu’ayant vu, ils aspireront
À la « bouddhéité » et s’y appliqueront.
Ils adopteront les causes de l’état
Auquel ils aspirent et ils l’atteindront. (IV, 23)


Car, même si cette apparence n’a absolument
Aucune pensée et que rien ne l’ébranle,
Il faut bien admettre que, dans le monde,
Elle est de la plus grande utilité. (IV, 24)


Les êtres ordinaires ne savent pas que cette vision
Est une perception au sein de leur propre esprit.
Cependant, la vue de ces formes
Leur procurera de grands bienfaits. (IV, 25)


Petit à petit, les êtres qui s’en tiennent
À ce véhicule-ci verront, du fait de cette vision,
Le suprême corps absolu à l’intérieur d’eux-mêmes
Avec l’œil de la sagesse primordiale. (IV, 26)


Si la terre, débarrassée de tous ses lieux inquiétants,
Prenait la belle clarté d’un pur lapis, si elle devenait lisse
et présentait les perfections d’un joyau,
Elle serait si pure que les divers séjours divins
et la forme des dieux et de leur seigneur pourraient s’y refléter.
Mais peu à peu le sol perdrait ces qualités,
et les reflets dont il se parait disparaîtraient. (IV, 27)


Pour atteindre l’état d’Indra, les hommes et les femmes suivraient
les préceptes d’un jour et les règles de conduite. Ils opteraient
pour le don et les autres vertus
Et, formant de pieux souhaits, ils prieraient en répandant des fleurs
et [en s’adonnant à d’] autres [dévotions]. (IV, 28ab)


De même, pour atteindre l’état du Seigneur des Sages
qui apparaît dans leur l’esprit pareil à un pur lapis-lazuli,
Pleins d’une douce allégresse, les enfants des Vainqueurs
engendrent l’esprit d’Éveil. (IV, 28cd)


De même que sur le sol pur en lapis-lazuli
Apparaît le reflet du seigneur des dieux,
Sur le sol pur de l’esprit des êtres,
Apparaît le reflet du Seigneur des Sages. (IV, 29)


L’apparition ou la disparition de ces reflets dans le monde des êtres
Se produit en fonction de l’état clair ou trouble de l’esprit de chacun.
De même que les reflets [d’Indra]
qui apparaissent dans le monde,
Il ne faut pas voir [les apparences du Bouddha]
comme si elles étaient et qu’elles ne sont plus. (IV, 30)


Ainsi, chez les dieux, par le pouvoir
Des actes blancs de leurs vies antérieures,
Sans effort ni lieu [d’origine], sans esprit
Ni forme, et sans la moindre pensée, (IV, 31)


Le tambour du Dharma exhorte encore
Et toujours les dieux insouciants,
Au son des mots : impermanence,
Souffrance, irréalité du soi et paix. (IV, 32)


De même, l’Omniprésent est libre de l’effort
Et des quatre autres points mais, de sa parole éveillée,
Il imprègne tous les êtres sans exception
Et enseigne le Dharma aux êtres fortunés. (IV, 33)


De même que le son du tambour
Des dieux émane de leurs actes,
De même, les enseignements que le Sage
A prodigués au monde émanent des actes de chacun. (IV, 34)


De même que sans effort, sans lieu, sans corps
Et sans esprit, le son du tambour établit la paix,
De même, sans effort, sans lieu, sans corps
Et sans esprit, ces enseignements établissent la paix. (IV, 35)


De même que dans la ville des dieux, le son du tambour
leur insuffle le don de l’intrépidité
Lorsque, sous l’effet de leurs affections, les dieux se jettent
dans la mêlée pour vaincre les antidieux ; et de même, encore,
que le tambour met fin à leurs jeux,
De même, dans notre monde, la concentration
du Sans-Forme et les autres vertus concourent à la cause
De l’expression de la voie suprême, laquelle écrase les affections
qui torturent les êtres tout en apaisant leurs souffrances. (IV, 36)


Universelle, bénéfique, source de bonheur,
Dotée du pouvoir des trois prodiges,
La voix du Sage est éminemment
Supérieure aux cymbales des dieux. (IV, 37)


Dans le monde des dieux, le son puissant du tambour
Ne tombe pas jusqu’aux oreilles des terriens.
Le tambour de la voix d’un bouddha résonne
Jusqu’aux mondes souterrains du saṃsāra. (IV, 38)


Dans le monde des dieux, les cymbales sonnent
Par millions pour exacerber les flammes du désir.
Les incarnations de la compassion n’ont qu’une seule voix
Qui fait tout pour éteindre à jamais les flammes de la souffrance.
(IV, 39)


Dans le monde des dieux, le son des cymbales dont la beauté se double
D’un charme exquis augmente l’agitation mentale habituelle.
La parole des tathāgatas, compassion incarnée, incite
À réfléchir et à méditer jusqu’au recueillement profond. (IV, 40)


En bref, dans toutes les sphères du monde sans aucune exception,
Chez les dieux comme ici-bas, toutes les matières à bonheur
Reposent entièrement, dit-on, sur cette voix mélodieuse
Que l’on perçoit, omniprésente, dans absolument tous les mondes.
(IV, 41)


De même que les malentendants
Ne perçoivent pas les sons subtils
Et que l’oreille divine elle-même
N’entend pas tous les sons, (IV, 42)


De même, les enseignements les plus subtils
Relèvent de la sagesse primordiale, fine aussi,
Mais ils atteindront seulement les oreilles
D’une poignée de sages libres d’affections. (IV, 43)


De même qu’en été les nuages
Sont des gages d’abondantes récoltes
Quand ils s’abattent sans effort
En trombes d’eau sur la terre, (IV, 44)


De même, des nuages de la compassion
Tombe sans la moindre pensée
La pluie des saints enseignements du Vainqueur
Qui promet aux êtres des moissons de vertus. (IV, 45)


De même que, le monde prenant le chemin de la vertu,
Les nuages nés du vent se répandent en pluies,
De même, pour accroître les vertus d’un monde
où souffle le vent de l’amour,
Des nuages de la bouddhéité tombe la pluie du vrai Dharma. (IV, 46)


Plein de connaissance et d’amour pour le monde,
Il trône au centre de l’espace, inaltéré par le changeant et l’immuable.
Les nuages du Seigneur des Sages, qui consistent en l’eau pure
des recueillements et des formules de mémoire,
Produiront des moissons de vertus. (IV, 47)


Fraîche, agréable, douce et légère,
L’eau qui tombe des nuages
Se charge d’un grand nombre de saveurs,
Comme le salé, au contact de la terre. (IV, 48)


De même, la pluie de l’octuple sentier des êtres sublimes
Qui jaillit des immenses nuées de la compassion
Aura autant de goûts différents
Qu’il y a de formes d’esprit chez les êtres. (IV, 49)


Ceux qui ont foi dans le véhicule suprême,
Ceux qui restent neutres et ceux qui lui sont hostiles
Forment trois groupes d’êtres comparables
À des êtres humains, des paons et des prétas (IV, 50)


À la fin du printemps, les hommes et les oiseaux
qui ne volent pas souffrent de l’absence des nuages,
Alors que les prétas pâtissent des pluies d’été qui s’abattent sur la terre.
De même, suivant que, des nuées de la compassion,
l’eau des enseignements jaillit ou non,
Ceux qui, dans les mondes, aspirent au Dharma
et ceux qui lui sont hostiles correspondent
aux éléments de la comparaison. (IV, 51)


Quand s’abattent sur la terre de grosses gouttes de pluie,
des pierres brûlantes ou des flammes de diamant,
Les nuages ne se soucient pas plus des petites bêtes
que de celles qui se sont réfugiées dans la montagne.
Les gouttes, des plus petites aux plus grosses,
qui tombent des nuages de l’amour et de la connaissance
Ne se soucient absolument pas des affections qu’elles purifient
ni de la tendance à voir un soi. (IV, 52)


Dans le cercle sans commencement des morts et des renaissances,
les êtres suivent cinq voies
Mais, de même qu’il n’y a pas de bonnes odeurs dans les excréments,
il n’y a jamais de bonheur dans les cinq destinées.


Cette souffrance permanente née de la rencontre
avec les armes, le feu, le sel et d’autres supplices encore
S’apaise quand, des nuées de la compassion, tombe
une abondante pluie de vrai Dharma. (IV, 53)


Comme ils ont compris que les dieux souffraient de la déchéance
[qui suit leur mort] et les hommes de la quête effrénée [du plaisir],
Les sages n’aspirent pas aux suprêmes pouvoirs des dieux
et des hommes.
Grâce à la connaissance supérieure et aux paroles du Tathāgata
qu’ils ont suivies avec foi,
Ils voient avec sagesse que « ceci est la souffrance,
cela en est la cause, et cela la cessation ». (IV, 54)


De même qu’il faut reconnaître la maladie et en éliminer la cause
En prenant des remèdes qui rétabliront la santé,
Il faut reconnaître la souffrance, en éliminer la cause
Et réaliser sa cessation en empruntant la voie. (IV, 55)


De même que, sans quitter son palais,
Brahma manifeste des apparences
De lui-même dans tous les lieux divins
Sans fournir le moindre effort, (IV, 56)


De même, sans quitter le corps absolu
Et sans effort, le Sage montre des apparences
De lui-même dans toutes les sphères
Aux êtres assez fortunés pour cela. (IV, 57)


De même que, sans jamais quitter son palais,
Brahma se manifeste dans le monde du Désir
À la vue des dieux et qu’à cette vision, ces derniers
se détournent des objets [de plaisir],
De même, sans quitter le corps absolu, le Bien-Allé s’introduit
dans toutes les sphères du monde
Où les êtres fortunés le voient, et cette vision leur permet
d’éliminer toutes leurs souillures à jamais. (IV, 58)


Par le pouvoir de ses propres souhaits antérieurs
Et celui des actes vertueux des êtres divins,
Brahma se manifeste sans effort. De même en est-il
Pour les corps d’apparition de celui qui est né de lui-même. (IV, 59)


Le départ [de Tuṣita], l’entrée dans la matrice, la naissance,
l’arrivée au palais de son père,
Les jeux de l’amour, la quête solitaire, le triomphe sur Māra,
L’obtention de l’Éveil le plus grand
et l’art de guider sur la voie de la paix
Quand il eut tout montré, le Sage disparut
de la vue des êtres infortunés. (IV, 60)


Le soleil brûle tout. Au même instant, le lotus et d’autres fleurs
S’ouvrent tandis que le nénuphar blanc se referme.
Ces [fleurs] nées de l’eau ont la qualité de s’ouvrir
et le défaut de se refermer,
Mais l’astre n’y pense pas : de même le soleil de l’être sublime. (IV, 61)


De même que, sans y penser,
En émettant soudain sa lumière,
Le soleil fait s’ouvrir les lotus
Et mûrir d’autres [plantes], (IV, 62)


De même, les rayons de vrai Dharma
Du soleil du Tathāgata
S’infiltrent sans la moindre pensée
Dans les lotus des êtres qu’il peut aider. (IV, 63)


Avec le corps absolu et les corps formels,
Le soleil de l’Omniscient qui s’élève
Dans l’espace de la quintessence de l’Éveil
Darde ses rayons de sagesse sur les êtres. (IV, 64)


Tous les êtres sensibles au Dharma du Bien-Allé
Sont comparables à des coupes d’eau pure
Où les innombrables reflets du soleil du Bouddha
Apparaissent tous au même instant. (IV, 65)


Au cœur de l’espace de la dimension absolue
Qui tout embrasse à jamais,
Le soleil du Bouddha brille sur les montagnes
Des disciples à proportion de leurs mérites. (IV, 66)


De même qu’en se levant le soleil répand sa lumière immense
Et ses rayons par milliers en éclairant tout
dans les mondes avant de se poser


Par paliers sur les montagnes les plus hautes,
les moyennes et enfin les plus basses,
De même, le soleil du Vainqueur brille progressivement
sur tous les êtres. (IV, 67)


Le soleil ne rayonne pas jusqu’au fond de l’espace dans tous les univers
Et il ne peut même pas montrer le sens d’un objet
retenu sous les ténèbres de l’ignorance.
La compassion incarnée éclaire tout et montre aux êtres
le sens des choses
Avec des lumières rayonnant de toutes les couleurs. (IV, 68)


Quand le Bouddha se rend au village, les individus
privés de la vue voient.
Libérés de toute chose insensée, ils voient le sens et,
mieux, ils l’éprouvent.
Aveuglés par l’ignorance, les êtres aux prises avec l’océan des existences
sont enveloppés par les ténèbres des vues fausses,
Mais, à la lumière du soleil d’un bouddha, ils verront
ce que leur esprit ne pouvait pas voir jusque-là. (IV, 69)


De même que le Joyau magique,
Exauce chacun de tous les désirs
De ceux qui se trouvent dans sa sphère
Instantanément et sans y penser, (IV, 70)


De même, quand ceux dont les désirs diffèrent
S’en remettent au Joyau magique du Bouddha,
Ils entendent toute une variété d’enseignements
Dont le Bouddha n’a pas conçu le moindre. (IV, 71)


De même que le Joyau magique procure
Sans effort ni pensée les richesses désirées,
Le Sage restera dans le monde tant que celui-ci durera,
Pour le bien des autres, sans effort
et à proportion de leurs mérites. (IV, 72)


De même que, pour qui le désire en ce monde,
Il est difficile de trouver le bon Joyau dans l’océan ou sous la terre,
Il faut de même savoir que, pour l’infortuné
dont l’esprit est pris par les affections,
La vision du Bouddha est chose difficile. (IV, 73)


De même que le son de l’écho,
Qui jaillit de la perception des êtres
N’a pas de pensées, n’est pas fabriqué
Et ne se tient pas plus dedans que dehors, (IV, 74)


De même, la parole des bouddhas,
Qui jaillit de la perception des êtres,
N’a pas de pensées, n’est pas fabriquée
Et ne se tient pas plus dedans que dehors. (IV, 75)


Immatériel, inapparent,
Introuvable, sans appui,
Bien au-delà du visible,
Sans forme, impossible à montrer, (IV, 76)


Et pourtant vu là-haut ou là-bas,
L’espace n’est ni haut ni bas.
De même, le Bouddha n’est pas
Comme tout ce que l’on peut voir de lui. (IV, 77)


De même que tout ce qui naît de la terre
Prend appui sur la terre, qui n’a pas de pensées,
Pour croître, se renforcer et s’épanouir, (IV, 78)


De même, prenant appui sur la terre
Du parfait Bouddha, laquelle n’a pas de pensées,
Les racines de bien des êtres
Croîtront toutes sans exception. (IV, 79)


Comme on n’a jamais vu d’activité
S’accomplir sans le moindre effort,
Neuf exemples ont été enseignés
Pour trancher les doutes des disciples. (IV, 80)


Ces neuf exemples
Ont été présentés en détail
Dans un soûtra dont le nom
Seul évoque le propos. (IV, 81)


Parés de l’immense éclat lumineux
De la connaissance issue de l’étude,
Les sages accéderont vite à toutes
Les sphères d’activité des bouddhas. (IV, 82)


Le reflet d’Indra sur un sol de lapis-lazuli
Et huit autres exemples
Ont été donnés à cette fin,
Dont on retiendra le résumé : (IV, 83)


Apparition, parole, omniprésence,
Manifestation, rayonnement de la sagesse,
Secrets de l’esprit, de la parole et du corps,
Et obtention d’une nature compatissante. (IV, 84)


L’esprit éveillé, où tous les flots de l’effort
Se sont calmés, n’a aucune pensée
Comme l’apparition du reflet d’Indra sur le sol
De lapis-lazuli immaculé et ainsi de suite. (IV, 85)


L’apaisement de l’effort constitue la thèse ;
L’absence de pensées dans l’esprit, la preuve ;
Et pour l’indiscutable conclusion du sujet de discussion,
Le reflet d’Indra et les huit autres comparaisons. (IV, 86)


Voici le sens du présent chapitre
L’apparition et les huit autres cas
Opèrent sans que l’Instructeur, libre de la naissance
Et de la mort, ne fasse d’efforts. (IV, 87)


Ce qui, tant que dure le monde, accomplit le bien des autres
Sans effort – comme Indra, le tambour, les nuages,
Brahma, le soleil, le précieux roi des Joyaux magiques,
L’écho, l’espace et la terre –, tout cela, les yogis le connaissent. (IV, 88)


[L’Instructeur] est comparable au reflet d’Indra
dans une pierre précieuse.
Comme le tambour des dieux, il excelle à instruire.
Les nuées d’amour et de connaissance de l’omniprésent seigneur
Enveloppent l’infinité des êtres jusqu’au sommet du devenir. (IV, 89)


Tel Brahma, il se manifeste dans de multiples apparitions
sans quitter son séjour immaculé.
Comme le soleil, il rayonne de l’éclat de la sagesse
Et son esprit éveillé ressemble au très pur
et très précieux Joyau magique. (IV, 90)


Comme l’écho, la parole des Vainqueurs se passe de mots.
Semblable à l’espace, leur corps est omniprésent,
dépourvu de forme et permanent.
Pareil à la terre, le niveau de bouddha est toujours
Le fondement de tous les remèdes favorisant
les qualités pures des êtres. (IV, 91)


La cause de la vision d’un bouddha n’est autre
Qu’un esprit qui a la pureté du lapis-lazuli.
Cette pureté vient du pouvoir accru
D’une confiance irréversible. (IV, 92)


La vertu apparaissant et disparaissant,
La forme des bouddhas apparaît et disparaît.
Comme Indra, le corps absolu du Sage
N’apparaît ni ne disparaît. (IV, 93)


Ainsi, tant que le monde durera,
[Le Sage] apparaîtra et exercera ses activités
Sans effort à partir du corps absolu
Qui ignore la naissance et la cessation. (IV, 94)


Ce résumé des activités en neuf comparaisons
Est donné dans un ordre tel
Que les inexactitudes d’une comparaison
N’apparaissent plus dans la suivante. (IV, 95)


Le Bouddha est comparable à un reflet
Mais il en diffère car les reflets n’ont pas de voix.
Il est comparable au tambour des dieux mais en diffère
Parce que les tambours ne font pas le bien en tout lieu. (IV, 96)


Il est comparable à un grand nuage mais en diffère
Parce que les nuages n’éliminent pas les graines inutiles.
Il est comparable au Grand Brahma mais en diffère
Parce que Brahma ne fait pas mûrir à jamais. (IV, 97)


Il est comparable au soleil mais en diffère
Parce que le soleil ne vainc pas les ténèbres une bonne fois pour toutes.
Il est comparable au Joyau magique mais en diffère
Parce qu’il n’est pas difficile de trouver ce joyau. (IV, 98)


Il est comparable à l’écho mais en diffère
Parce que l’écho est un phénomène conditionné.
Il est comparable à l’espace mais en diffère
Parce que l’espace n’est pas le terrain des vertus. (IV, 99)


Comme il forme le fondement où se tiennent
Toutes les perfections mondaines
Et supramondaines sans la moindre exception,
On le compare au cercle de la terre. (IV, 100)


Comme la voie supramondaine se présente
Par le fait de l’Éveil des bouddhas,
La voie des actes vertueux, les concentrations,
Les immensurables et le Sans-Forme se présentent aussi. (IV, 101)


Ici prend fin le quatrième chapitre, « Les Activités éveillées des tathāgatas »
du Traité de la Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation
spirituelle des Trois Joyaux.


V - LES BIENFAITS DU PRÉSENT ENSEIGNEMENT

L’Élément des bouddhas, l’Éveil des bouddhas,
Les qualités des bouddhas et les activités des bouddhas
Sont inconcevables même pour les êtres purs.
Ils relèvent de la sphère de nos guides. (V, 1)


Les sages qui aspirent au domaine des Vainqueurs
Seront les réceptacles de toutes les qualités éveillées ;
Comme toutes ces inconcevables qualités les réjouissent,
Leurs mérites éclipsent ceux de tous les autres êtres. (V, 2)


Imaginez un être attiré par l’Éveil qui offrirait constamment
aux souverains du Dharma,
Jour après jour, des champs d’or incrustés de joyaux
en nombre égal aux atomes de tous les champs de bouddhas.
Imaginez maintenant un autre être qui n’aurait entendu
qu’un seul mot [du présent traité] et qu’en l’entendant il y ait cru
Cet être en tirera beaucoup plus de mérites qu’on en tirera
de la vertu de générosité [ci-dessus évoquée]. (V, 3)


Il y a des êtres intelligents qui, aspirant à l’Éveil suprême,
observent sans effort,
Durant d’innombrables ères, une parfaite discipline
du corps, de la parole et de l’esprit ;
Et il y en a d’autres qui n’entendent qu’un seul mot
[du présent traité] et qui, l’entendant, y croient
Ces derniers en tireront beaucoup plus de mérites
qu’on en tirera de la vertu de discipline [ci-dessus évoquée]. (V, 4)


Il y a ici-bas des individus qui pratiquent les concentrations
qui éteignent le feu des affections dans les trois mondes,
Et, arrivés au terme du domaine des dieux et de Brahma,
cultivent les immuables méthodes de l’Éveil parfait.
Il y en a d’autres qui n’entendent qu’un seul mot
[du présent traité] et qui, l’entendant, y croient
Ceux-là en tireront beaucoup plus de mérites
qu’on en tirera de la vertu de concentration [ci-dessus évoquée]. (V, 5)


La générosité ne fait qu’assurer les richesses matérielles ;
La discipline ne conduit qu’à une renaissance heureuse ;
Et la méditation ne peut que repousser les affections
La connaissance les surpasse toutes parce qu’elle élimine
les voiles émotionnel et cognitif, et qu’elle a pour cause
la présente étude. (V, 6)


La base, sa transformation, ses qualités
Et le bien qu’elle accomplit : ces quatre objets
De la connaissance des Vainqueurs
Ont été expliqués dans le présent traité. (V, 7)


Les êtres intelligents, confiants dans l’existence,
Les capacités et les qualités de cette base,
Auront sans tarder la bonne fortune
D’atteindre l’état de tathāgata. (V, 8)


« Cet objet inconcevable existe bien ;
Mes semblables et moi, nous pouvons l’atteindre ;
Le fait de l’atteindre possède telles et telles excellences »
Ces êtres sont animés d’une aspiration dictée par la foi, (V, 9)


Et l’esprit d’Éveil – réceptacle de détermination,
De persévérance, de mémoire, de concentration,
De connaissance et d’autres qualités encore –
Les accompagne toujours. (V, 10)


Comme [l’esprit d’Éveil] les accompagne toujours,
Les enfants des Vainqueurs ne régressent jamais.
Ils accomplissent les vertus liées aux mérites
Et les conduisent à leur pleine pureté. (V, 11)


Ils n’ont aucune idée des trois pôles de l’acte
Quand ils s’adonnent aux cinq vertus liées aux mérites,
Si bien que pour parfaire et purifier,
Il leur suffit d’écarter les facteurs contraires. (V, 12)


Le mérite né du don, c’est la générosité,
Et le mérite né de la moralité, la discipline ;
La patience et la concentration sont toutes deux
des effets de la méditation.
La persévérance peut s’appliquer à toutes. (V, 13)


La pensée qu’un acte ait trois pôles
Peut définir le voile cognitif.
De l’avarice et des autres pensées,
On dit qu’elles forment le voile émotionnel. (V, 14)


Il n’y a que la connaissance qui puisse
Éliminer les deux voiles. C’est pourquoi
La connaissance est suprême.
Sa racine étant l’étude, l’étude est suprême aussi. (V, 15)


J’ai donné ces explications en m’aidant de textes
et de raisonnements dignes de confiance
Dans la seule intention de me purifier moi-même.
Je l’ai fait aussi pour prendre soin des êtres dont l’intelligence
Est dotée de la parfaite vertu de l’aspiration. (V, 16)


De même qu’à la lumière d’une lampe, d’un éclair, d’un joyau,
Du soleil ou de la lune, ceux qui ont des yeux voient,
De même, j’ai donné toutes ces explications par la grâce du Sage
qui répand sa lumière
Sur les enseignements, leur sens, leur expression verbale
et l’assurance du discours. (V, 17)


Une parole pourvue d’un sens et liée au Dharma
Qui tend à chasser les affections des trois mondes
Et montre les bienfaits de la paix : telle est
La parole du grand Sage. Ses contraires sont autres. (V, 18)


Ce que, relevant uniquement des enseignements du Vainqueur,
Un esprit libre de distraction explique
En accord avec la voie qui mène à la libération,
On le porte au sommet de sa tête comme la parole du Sage. (V, 19)


Personne au monde n’est plus sage que le Vainqueur,
Nul autre que lui n’a l’omniscience qui connaît avec exactitude
la totalité des choses et leur suprême réalité.
Aussi ne faut-il pas mélanger les soûtras disposés par le Sage lui-même
Car, en détruisant la méthode du Sage,
on nuirait gravement au vrai Dharma. (V, 20)


Avec leurs vues d’attachement, les ignorants
qu’aveuglent leurs affections
Bafouent les êtres sublimes et dénigrent leurs enseignements.
N’allez donc pas souiller votre esprit à ces vues d’attachement
On teinte le tissu propre et non les tissus tachés de graisse. (V, 21)


Le manque d’intelligence comme d’aspiration à la vertu,
le maintien d’une fierté mal placée,
Une nature obscurcie par la pauvreté en vrai Dharma,
la confusion du sens provisoire et du sens définitif,
L’appât du gain, le pouvoir des opinions, la fréquentation
de ceux qui déprécient le Dharma,
L’éloignement des détenteurs du Dharma et le manque d’aspiration
voilà dix raisons qui privent de l’enseignement
des Destructeurs de l’Ennemi. (V, 22)


Plus que le feu, le poison d’un terrible serpent, l’assassin ou la foudre,
Les sages craindront le déclin des enseignements profonds.
Le feu, le serpent, l’ennemi et la foudre ne font que prendre la vie ;
Ils ne conduisent pas dans l’effroyable destinée
des Tourments Insurpassables. (V, 23)


L’individu qui, influencé par ses fréquentations malsaines,
a eu de mauvaises pensées à l’endroit du Bouddha,
A commis l’inadmissible en tuant son père, sa mère ou un arhat,
et qui crée un schisme dans l’assemblée suprême,
Celui-là aussi s’affranchira vite de ces [crimes]
dès lors qu’il réfléchira vraiment à l’essence du réel.
Mais comment se libérera celui qui hait le Dharma ? (V, 24)


Par les vertus que j’ai acquises en expliquant correctement
les sept points du présent traité –
Les Trois Joyaux, l’Élément purifié, l’Éveil immaculé,
les qualités et les activités éveillées –,
Puissent les êtres voir le sage Amitāyus, détenteur de l’infinie lumière,
Et, l’ayant vu, atteindre l’Éveil suprême
grâce à la pureté de l’œil du Dharma ! (V, 25)


Quatre strophes expliquent
Sur quelle base, pour quelles raisons,
Sur quel mode a lieu l’explication,
Ce qui en est l’objet et ce qui lui correspond. (V, 26)


Deux strophes enseignent les moyens
De se purifier soi-même. Une strophe
Donne les causes du déclin, dont les effets
Occupent les deux strophes suivantes. (V, 27)


L’expression résumée des qualités de patience
Dans le maṇḍala de l’entourage et de l’obtention
De l’Éveil, qui sont les deux aspects du fruit,
Font l’objet de la dernière [strophe]. (V, 28)


Ici prend fin le cinquième chapitre, « Les bienfaits », du Traité de la
Continuité suprême du Grand Véhicule, analyse de la filiation spirituelle des
Trois Joyaux.


Colophon
Traduit par le paṇḍita et grand érudit Sajjana, petit-fils du brahmane
Ratnavajra, grand érudit de la cité d’Anupamapura, et par le traducteur et
moine bouddhiste Lodèn Shérab, dans l’Incomparable Cité.