Ni le Dharma sous ses deux aspects ni la sublime assemblée
Ne sont de suprêmes refuges promis à durer.
L’un parce qu’il faudra le laisser derrière soi,
parce qu’il est trompeur et qu’il n’existe pas ;
Et l’autre parce qu’on y trouve encore de la peur. +
Au sens le plus sacré, les êtres
N’ont qu’un seul refuge : le Bouddha,
Car le Sage a pour corps le Dharma
Et qu’il est le but ultime de la Communauté. +
Les « Joyaux » sont ainsi nommés
Pour leur rareté, leur pureté et leurs pouvoirs,
Parce qu’ils sont les ornements du monde
Et parce qu’ils sont suprêmes et immuables. +
De l’ainsité avec et sans souillures,
Des qualités immaculées des bouddhas
et de leurs activités de Vainqueurs
Émergent les Trois Joyaux de vertu,
L’objet même de ceux qui voient la vérité absolue. +
La filiation spirituelle des Trois Joyaux
Est l’objet de ceux qui voient tout.
Les quatre points sont inconcevables
Pour quatre raisons. Respectivement : +
Parce que [l’Élément] est pur mais encore associé aux affections ;
Parce que [l’Éveil] est dépourvu de souillures et pourtant purifié ;
Parce que les qualités ne sont pas séparées [de l’essence du réel] ;
Et parce que les [activités] spontanées ne recourent pas à la pensée. +
L’objet de la réalisation, la réalisation,
Ses attributs et ce qui amène à la réalisation
De ces quatre points, le premier est la cause
De la purification et les trois autres ses conditions. +
Comme le corps des parfaits bouddhas rayonne,
Que l’ainsité est indifférenciée,
Et que la filiation spirituelle existe,
Tous les êtres sont toujours porteurs de la quintessence des bouddhas. +
Comme la sagesse des bouddhas imprègne la multitude des êtres,
Que sa nature immaculée est non duelle
Et que la filiation spirituelle des bouddhas est une métaphore du fruit,
Il est enseigné que tous les êtres sont porteurs
de la quintessence des bouddhas. +
L’essence, la cause, le fruit, la fonction,
La dotation, la manifestation, les états et l’omniprésence,
L’immutabilité perpétuelle et les indissociables qualités
Voilà les points qui permettent de comprendre la dimension absolue. +
Du Bouddha vient le Dharma et du Dharma
:la Communauté des êtres sublimes.
De la Communauté vient l’obtention de la quintessence,
:l’Élément de la sagesse primordiale.
Enfin, l’obtention de cette sagesse est l’Éveil suprême doté des forces
Et des autres qualités utiles au bien de tous les êtres. +
Pure comme un joyau, comme l’espace ou comme l’eau,
Sa nature demeure à jamais libre des affections.
Elle émerge de l’aspiration au Dharma, de la connaissance supérieure,
Du recueillement et de la compassion. +
L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,
La peur des souffrances du saṃsāra
Et l’indifférence au bien des êtres
Sont respectivement les voiles des hédonistes,
Des hétérodoxes, des auditeurs et des [bouddhas] nés d’eux-mêmes.
L’aspiration supérieure et les trois autres qualités
Sont alors les causes de leur purification. +
L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,
La peur des souffrances du saṃsāra
Et l’indifférence au bien des êtres
Sont respectivement les voiles des hédonistes,
Des hétérodoxes, des auditeurs et des [bouddhas] nés d’eux-mêmes.
L’aspiration supérieure et les trois autres qualités
Sont alors les causes de leur purification. +
Ceux qui ont eu pour graine l’aspiration au véhicule suprême,
Pour mère la connaissance qui produit les qualités des bouddhas,
Pour matrice la félicité de la concentration,
et pour nourrice la compassion,
Ceux-là sont assurément les enfants et les successeurs des Sages. +
Le fruit est la perfection transcendante des qualités
De pureté, de soi, de félicité et de permanence.
Il a pour fonction le dégoût de la souffrance,
L’aspiration à la paix et le vœu de l’atteindre. +
[Le corps absolu] est pureté parce qu’il est pur par nature
Et qu’il n’a plus d’imprégnations karmiques.
Il est le vrai soi parce que les élaborations
Du soi et du sans-soi y sont apaisées. +
Il est félicité parce qu’il a renoncé aux agrégats
De nature mentale et à leurs causes.
Il est permanence parce qu’il réalise
L’égalité du saṃsāra et du nirvāṇa. +