Imaginez des peintres aux talents différents
Qui ne savent représenter de parties du corps
que celles qu’ils connaissent.
Le maître du royaume leur offre une toile
« Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! »
À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux
Doit soudain se rendre à l’étranger.
Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau
dans toutes ses parties.
Fin de la parabole. +
Imaginez des peintres aux talents différents
Qui ne savent représenter de parties du corps
que celles qu’ils connaissent.
Le maître du royaume leur offre une toile
« Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! »
À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux
Doit soudain se rendre à l’étranger.
Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau
dans toutes ses parties.
Fin de la parabole. +
Qui sont ces peintres ? La générosité
La discipline, la patience et les autres vertus.
[Le portrait] est une forme donnée
À la vacuité en tout suprême. +
La connaissance, la sagesse et la libération
Éclairent, rayonnent et purifient
Sans se séparer [du corps absolu] ;
On les compare à la lumière du soleil, à ses rayons et à son orbe. +
Voilà donc les dix points qui définissent
La quintessence des Vainqueurs.
Il s’impose maintenant d’en reconnaître la présence
Dans l’enveloppe des affections en s’aidant de comparaisons. +
Comme un bouddha dans un lotus flétri, le miel au milieu des abeilles,
Le grain dans la balle, l’or dans les immondices,
Un trésor enterré, le germe [d’un grand arbre né] d’un petit fruit,
Une statue de bouddha dans des haillons, +
Un maître des hommes dans le ventre d’une pauvresse,
Ou encore comme une précieuse image dans l’argile [du moule]
Cet Élément ainsi présent dans les êtres est voilé
Par les souillures adventices des affections. +
Le lotus, les insectes, la balle du grain, les immondices,
la terre, le fruit et les haillons,
De même que la femme tourmentée par les flammes
de la souffrance et l’argile, représentent les souillures,
Tandis que le bouddha, le miel, le grain, l’or,
le trésor, le banian, l’image,
Le maître suprême des continents et la statue en or
représentent l’Élément sublime et immaculé. +
Dans un lotus aux couleurs défraîchies se trouve
Un tathāgata rayonnant de mille marques.
Un homme qui a purifié l’œil divin le voit
Et l’extrait de la corolle fanée du lotus. +
Pour nous résumer, nous dirons que le fruit
De la sagesse dépourvue de pensées,
C’est la pureté du désir et des autres affections adventices,
Laquelle est comparable au lac, [à la pleine lune] et au reste. +
Il est enseigné que le fruit de la sagesse primordiale
Atteint pendant la post-méditation,
C’est l’obtention définitive de l’état de bouddha
Pourvu de tous les attributs suprêmes. +
[L’état de bouddha] est comparable à une étendue d’eau pure
Où le sédiment du désir a déposé
Et où l’eau de la concentration
Baigne les disciples pareils à des lotus. +
Comme il a échappé à la colère de Rāhu,
On le compare à la pleine lune immaculée
Comblant les destinées de lumières
Qui rayonnent de grande bienveillance et de grande compassion. +
La bouddhéité est comparable à un soleil immaculé
Qui s’est libéré des nuages de l’ignorance
Et, de ses radieuses lumières de sagesse,
Disperse les ténèbres du monde. +
Comme ses qualités égalent le sans-égal,
Qu’elle prodigue la saveur du vrai Dharma
Et qu’elle est libre de l’enveloppe [des voiles]
On compare [la bouddhéité] à un bouddha, au miel et à une graine. +
Comme elle est pure et riche de qualités
Qui éliminent la pauvreté
Et qu’elle procure le fruit de la libération,
On la compare à de l’or, à un trésor et à un arbre fruitier. +
Comme elle est le joyau du corps absolu,
Le maître suprême des hommes,
Et qu’elle a l’aspect d’une forme précieuse, on la compare
À une précieuse [image], à un monarque et à une [statue en] or. +
Non souillé, omniprésent, indestructible,
Stable, paisible, éternel, sans transmigration et source [de qualités],
Le Tathāgata est, comme l’espace, la cause de l’expérience
Des objets qui s’offrent aux six facultés des êtres purs. +