RGV Chapter I

Chapter I

I.1

Le Bouddha, le Dharma, la Communauté, l’Élément, l’Éveil,

Les qualités et, enfin, les activités éveillées Le corps du traité tout entier se ramène

À ces sept points de vajra.

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English

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I.2

On connaîtra ces sept points selon leurs caractéristiques propres

Et dans le même ordre. Les trois premiers viennent De l’introduction du Soûtra du Roi Dhāraṇīśvara Et les quatre derniers de la classification

des qualités des Vainqueurs et des sages.

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I.3

Du Bouddha vient le Dharma et du Dharma

la Communauté des êtres sublimes.

De la Communauté vient l’obtention de la quintessence,

l’Élément de la sagesse primordiale.

Enfin, l’obtention de cette sagesse est l’Éveil suprême doté des forces

Et des autres qualités utiles au bien de tous les êtres.

French

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I.4

À celui qui, de lui-même, s’est éveillé à la paisible bouddhéité

dépourvue de commencement, de milieu et de fin,

Qui, pleinement éveillé, montre la voie indestructible et éternelle

pour que les non-réalisés se réalisent,

Qui brandit le vajra suprême, l’épée de la sagesse et de la compassion,

et tranche les pousses de la souffrance.

À lui qui abat le mur des doutes cerné par la jungle des vues,

je rends hommage.

French

English

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I.5

La bouddhéité est inconditionnée, spontanée,

Réalisée sans conditions étrangères, Pourvue de sagesse, de compassion et de puissance,

Ainsi que des deux bienfaits.

French

English

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I.6

Comme par nature elle n’a ni commencement,

Ni milieu, ni fin, elle est incomposée. Douée de la paix du corps absolu,

On la dit spontanée.

French

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I.7

Sa réalisation ne dépend pas de conditions étrangères

Car chacun la réalise par soi-même. En raison de ces trois réalisations, elle est sagesse ;

Comme elle montre la voie, elle est compassion.

French

English

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I.8

Elle est puissance parce que la sagesse et la compassion

Éliminent les souffrances et les affections. Les trois premières qualités représentent le bien propre,

Et les trois dernières le bien d’autrui.

French

English

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I.9

À ce qui n’est ni inexistant, ni existant, ni existant et inexistant,

ni autre qu’existant et inexistant, Qui est impossible à analyser, indéfinissable, connu par l’expérience personnelle, en paix, Immaculé, rayonnant de la lumière de la sagesse primordiale, Et qui, pour tout objet perçu, détruit l’attachement, l’aversion et la taie [de l’ignorance]

Au soleil du vrai Dharma, je rends hommage.

French

English

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I.10

Inconcevable, libre de deux [voiles] et de la pensée,

Le Dharma est pureté, clarté et antidote. Libre de l’attachement dont il délivre,

Il a pour caractéristiques les deux vérités.

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English

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I.11

La libération de l’attachement se ramène

Aux vérités de la cessation et de la voie. On saura que dans cet ordre

Chacune possède trois qualités.

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I.12

Non analysable, inexprimable,

Connu des [seuls] êtres sublimes, il est inconcevable. Paix, il est libre des deux [voiles] et de la pensée ;

Sa pureté et ses deux autres qualités l’assimilent au soleil.

French

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I.13

Comme l’esprit est par nature luminosité, ils voient

que les affections n’ont pas d’essence, Si bien qu’ils réalisent correctement la paix, l’inexistence ultime du soi de tous les êtres. À ceux qui voient la présence en tous de la bouddhéité parfaite car ils ont une intelligence libre de voiles ; À ceux dont la vision de sagesse a pour objet

la pureté et l’infinité des êtres, je rends hommage.

French

English

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I.14

Comme le regard de leur sagesse intérieure

Sur l’essence des choses et leur diversité est pur, L’assemblée des sages qui ne régressent plus

Possède d’insurpassables qualités.

French

English

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I.15

Avec la réalisation de la vraie nature

Paisible des êtres, ils [connaissent] l’essence des choses. La nature [de l’esprit] étant totalement pure,

Les affections y sont épuisées dès l’origine.

French

English

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I.16

Avec l’intelligence qui réalise l’état ultime des phénomènes,

[Ils connaissent] la diversité parce qu’ils voient L’omnisciente essence du réel

Présente en tous les êtres.

French

English

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I.17

Cette réalisation est la vision

Que chacun connaît par soi-même. Elle est pure parce que, dans l’immensité immaculée,

Il n’y a pas d’attachement ni d’obstacles

French

English

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I.18

Comme leur vision de sagesse est pure

Et [proche de] l’insurpassable sagesse des bouddhas, Les êtres sublimes qui ne régressent plus

Sont des refuges pour tous les êtres vivants.

French

English

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I.19

On a instauré le triple refuge en considération

Du maître, de l’enseignement et des disciples, Du point de vue des adeptes des trois véhicules

Et des aspirations aux trois activités.

French

English

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I.20

Ni le Dharma sous ses deux aspects ni la sublime assemblée

Ne sont de suprêmes refuges promis à durer. L’un parce qu’il faudra le laisser derrière soi, parce qu’il est trompeur et qu’il n’existe pas ;

Et l’autre parce qu’on y trouve encore de la peur.

French

English

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I.21

Au sens le plus sacré, les êtres

N’ont qu’un seul refuge : le Bouddha, Car le Sage a pour corps le Dharma

Et qu’il est le but ultime de la Communauté.

French

English

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I.22

Les « Joyaux » sont ainsi nommés

Pour leur rareté, leur pureté et leurs pouvoirs, Parce qu’ils sont les ornements du monde

Et parce qu’ils sont suprêmes et immuables.

French

English

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I.23

De l’ainsité avec et sans souillures,

Des qualités immaculées des bouddhas et de leurs activités de Vainqueurs Émergent les Trois Joyaux de vertu,

L’objet même de ceux qui voient la vérité absolue.

French

English

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I.24

La filiation spirituelle des Trois Joyaux

Est l’objet de ceux qui voient tout. Les quatre points sont inconcevables

Pour quatre raisons. Respectivement :

French

English

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I.25

Parce que [l’Élément] est pur mais encore associé aux affections ;

Parce que [l’Éveil] est dépourvu de souillures et pourtant purifié ; Parce que les qualités ne sont pas séparées [de l’essence du réel] ;

Et parce que les [activités] spontanées ne recourent pas à la pensée.

French

English

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I.26

L’objet de la réalisation, la réalisation,

Ses attributs et ce qui amène à la réalisation De ces quatre points, le premier est la cause

De la purification et les trois autres ses conditions.

French

English

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I.27

Comme le corps des parfaits bouddhas rayonne,

Que l’ainsité est indifférenciée, Et que la filiation spirituelle existe,

Tous les êtres sont toujours porteurs de la quintessence des bouddhas.

French

English

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I.28

Comme la sagesse des bouddhas imprègne la multitude des êtres,

Que sa nature immaculée est non duelle Et que la filiation spirituelle des bouddhas est une métaphore du fruit, Il est enseigné que tous les êtres sont porteurs

de la quintessence des bouddhas.

French

English

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I.29

L’essence, la cause, le fruit, la fonction,

La dotation, la manifestation, les états et l’omniprésence, L’immutabilité perpétuelle et les indissociables qualités

Voilà les points qui permettent de comprendre la dimension absolue.

French

English

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I.30

Pure comme un joyau, comme l’espace ou comme l’eau,

Sa nature demeure à jamais libre des affections. Elle émerge de l’aspiration au Dharma, de la connaissance supérieure,

Du recueillement et de la compassion.

French

English

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I.31

Comme elle est puissante, immuable,

Et de nature humide, Elle est analogue

Au précieux joyau, à l’espace et à l’eau.

French

English

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I.32

L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,

La peur des souffrances du saṃsāra Et l’indifférence au bien des êtres Sont respectivement les voiles des hédonistes, Des hétérodoxes, des auditeurs et des [bouddhas] nés d’eux-mêmes. L’aspiration supérieure et les trois autres qualités

Sont alors les causes de leur purification.

French

English

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I.33

L’aversion pour le Dharma et la vue du soi,

La peur des souffrances du saṃsāra Et l’indifférence au bien des êtres Sont respectivement les voiles des hédonistes, Des hétérodoxes, des auditeurs et des [bouddhas] nés d’eux-mêmes. L’aspiration supérieure et les trois autres qualités

Sont alors les causes de leur purification.

French

English

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I.34

Ceux qui ont eu pour graine l’aspiration au véhicule suprême,

Pour mère la connaissance qui produit les qualités des bouddhas, Pour matrice la félicité de la concentration, et pour nourrice la compassion,

Ceux-là sont assurément les enfants et les successeurs des Sages.

French

English

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I.35

Le fruit est la perfection transcendante des qualités

De pureté, de soi, de félicité et de permanence. Il a pour fonction le dégoût de la souffrance,

L’aspiration à la paix et le vœu de l’atteindre.

French

English

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I.36

En résumé, le fruit de ces [quatre causes]

Consiste en ces antidotes qui s’opposent Aux quatre types de méprises

Relatives au corps absolu.

French

English

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I.37

[Le corps absolu] est pureté parce qu’il est pur par nature

Et qu’il n’a plus d’imprégnations karmiques. Il est le vrai soi parce que les élaborations

Du soi et du sans-soi y sont apaisées.

French

English

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I.38

Il est félicité parce qu’il a renoncé aux agrégats

De nature mentale et à leurs causes. Il est permanence parce qu’il réalise

L’égalité du saṃsāra et du nirvāṇa.

French

English

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I.39

Les compatissants ont coupé sans reste la soif du soi

avec la connaissance transcendante ; Et comme ils ont soif des êtres vivants, ils ne consomment pas la paix. Avec l’intelligence et la compassion pour méthodes d’Éveil,

Les êtres sublimes ne se tiennent ni dans le saṃsāra ni dans le nirvāṇa.

French

English

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I.40

Si nous n’avions pas d’élément de bouddha,

Nous ne nous lasserions pas de souffrir Et ne voudrions pas d’un nirvāṇa

Qui ne nous inspirerait ni intérêt ni désir.

French

English

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I.41

Le fait de voir que le saṃsāra a pour défaut la souffrance

Et que le nirvāṇa a pour qualité le bonheur Est dû à la présence de la filiation spirituelle –

Ce n’est pas le cas chez ceux qui en sont dépourvus.

French

English

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I.42

Source inépuisable de joyaux aux qualités infinies,

[L’Élément] ressemble au Grand Océan. On le compare aussi à une lampe car, en essence,

Il possède d’indissociables qualités.

French

English

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I.43

Comme [cet Élément] inclut les domaines du corps absolu,

De la sagesse des Vainqueurs et de la compassion, L’enseignement le compare à l’Océan

Sous le rapport du réceptacle, des joyaux et de l’eau.

French

English

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I.44

Dans la base immaculée, les connaissances extraordinaires,

La sagesse primordiale et l’absence de souillures sont indissociables de l’ainsité. Voilà autant de qualités qui correspondent à celles d’une lampe –

La lumière, la chaleur et les couleurs.

French

English

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I.45

Comme l’ainsité se manifeste différemment

Chez les êtres ordinaires, les êtres sublimes Et les parfaits bouddhas, Celui qui voit le réel

Montre aux êtres leur essence de Vainqueurs.

French

English

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I.46

Les êtres ordinaires sont dans l’erreur ;

Ceux qui voient les vérités s’en détournent ; Et les tathāgatas sont tels quels,

Dégagés de l’erreur et des élaborations conceptuelles.

French

English

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I.47

Les [états] impur, impur et pur, et très pur

Sont respectivement appelés « Être ordinaire », « bodhisattva »,

Et « tathāgata ».

French

English

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I.48

On ramène l’Élément à son essence

Et aux cinq autres points Pour l’enseigner en fonction

Des trois états et de leurs trois noms.

French

English

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I.49

De même que l’espace qui a pour essence

De ne pas penser se répand en tout lieu, De même, la nature de l’esprit est omniprésente

Comme l’immensité immaculée.

French

English

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I.50

Ce caractère général imprègne

Les défauts, les qualités et l’ultime, À l’image de l’espace [qui pénètre] toute forme

Inférieure, moyenne ou supérieure.

French

English

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I.51

Vu le caractère adventice de ses défauts

Et le caractère naturel de ses qualités, Telle elle était, telle elle sera

L’essence du réel est immuable.

French

English

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I.52

De même que, du fait de sa subtilité,

Rien ne peut souiller l’espace omniprésent, Rien ne peut souiller cette présence

En tous et en chaque être.

French

English

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I.53

De même que tous les mondes

Naissent et meurent dans l’espace, De même les facultés des sens naissent

Et meurent dans l’immensité inconditionnée.

French

English

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I.54

Tout comme, jusqu’à ce jour,

Aucun feu n’a jamais consumé l’espace, Cette [essence] ne se consume pas aux feux

De la mort, de la maladie et de la vieillesse.

French

English

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I.55

La terre s’étend sur l’eau et l’eau sur le vent ;

Le vent [s’étend] dans l’espace, mais l’espace Ne repose pas sur les éléments vent

Ou eau, ni sur l’élément terre.

French

English

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I.56

Les agrégats, les domaines et les sens

Reposent sur les actes et les affections ; Les actes et les affections reposent

Toujours sur les activités erronées du mental.

French

English

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I.57

Les activités erronées du mental reposent

Elles-mêmes sur la pureté de l’esprit, Mais la nature de l’esprit

Ne repose sur aucun de ces phénomènes.

French

English

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I.58

Sachez que les agrégats, les domaines et les sources

Sont semblables à l’élément terre. Sachez aussi que les actes et les affections des êtres

Évoquent l’élément eau.

French

English

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I.59

Considérez les activités erronées du mental

Comme l’élément vent. Quant à la nature [De l’esprit], elle n’a pas de fondement

Et ne repose sur rien, comme l’élément espace.

French

English

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I.60

Les activités erronées du mental

Reposent sur la nature de l’esprit ; Des activités erronées du mental

Procèdent les actes et les affections.

French

English

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I.61

De l’eau des actes et des affections

Émergent les agrégats, les domaines et les sources Qui apparaissent et disparaissent comme

[Les mondes] qui naissent et se détruisent.

French

English

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I.62

Pareille au domaine de l’espace, la nature

De l’esprit n’a ni cause ni condition Et n’est pas une combinaison ; elle n’a pas non plus

De naissance, de cessation et de durée.

French

English

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I.63

La nature de l’esprit, qui est luminosité,

Est immuable comme l’espace. Nées d’idées fausses, les souillures adventices

Comme l’attachement ne l’affecteront jamais.

French

English

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I.64

L’eau des affections et des actes

Ne saurait la produire, guère plus Que ne sauraient la consumer les feux insupportables

De la maladie, de la vieillesse et de la mort.

French

English

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I.65

Les feux de la mort, de la maladie

Et de la vieillesse sont respectivement Comparables au feu de la fin des temps,

Au feu des enfers et au feu ordinaire.

French

English

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I.66

Les sages [bodhisattvas] qui ont correctement réalisé

la nature [de l’Élément] Sont libres de la naissance, de la mort, de la maladie et de la vieillesse. Or, même libres de toute adversité, et en raison de cela même,

Ils manifestent la naissance et le reste par compassion pour les êtres.

French

English

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I.67

Les sublimes [bodhisattvas] ont dissipé les souffrances

De la mort, de la maladie et de la vieillesse. La naissance dérivant des affections et des actes

N’est plus et ses suites ne seront point.

French

English

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I.68

Comme ils voient tel quel et correctement,

Ils dépassent la naissance et ses suites, Mais comme ils incarnent la compassion,

Ils se montrent naissants, malades, vieux et morts.

French

English

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I.69

Les enfants des Vainqueurs ont réalisé l’immuable essence du réel,

Mais ceux que l’ignorance aveugle Les voient [toujours] naître, vieillir, tomber malades et mourir

N’y a-t-il pas là quelque étonnante merveille ?

French

English

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I.70

Ils ont atteint la sphère des êtres sublimes

Mais se montrent dans la sphère des êtres puérils. C’est bien pourquoi les méthodes et la compassion

De ces amis des êtres sont suprêmes.

French

English

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I.71

Ils ont dépassé tous les mondes

Mais ne quittent pas le monde ; Ils œuvrent pour le monde dans le monde

Sans que les impuretés du monde les souillent.

French

English

Verse page

I.72

De même que le lotus qui naît dans l’eau

N’est pas souillé par l’eau, De même naissent-ils dans le monde

Sans que les choses du monde les souillent.

French

English

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I.73

Pour accomplir leur tâche, leur intelligence

Brûle comme un feu qui brûle constamment, Mais ils restent constamment absorbés

Dans la paix de la concentration.

French

English

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I.74

Sur l’élan de leurs efforts antérieurs

Et affranchis de toute pensée, Ils font mûrir les êtres

Sans exercer le moindre effort.

French

English

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I.75

Ils savent précisément qui aider,

Comment et par quels moyens, Que ce soit avec des enseignements, des corps formels,

Des actes altruistes ou certains comportements.

French

English

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I.76

Ainsi, dans les mondes infinis comme l’espace,

Ces êtres intelligents s’engagent toujours correctement À accomplir le bien des êtres de façon spontanée

Sans jamais rencontrer d’obstacles.

French

English

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I.77

Les êtres ordinaires ne voient pas de différence

Entre la façon de libérer les êtres Propre aux tathāgatas et celle

Des bodhisattvas en post-méditation.

French

English

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I.78

Et pourtant, il y a la même différence

Entre les bodhisattvas et les bouddhas Qu’entre une poussière et la terre toute entière

Ou entre l’eau d’une empreinte de sabot et l’océan.

French

English

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I.79

[Le corps absolu] est immuable puisqu’il possède

d’inépuisables qualités ; C’est un refuge pour les êtres puisqu’il persiste sans limite future ; Il est toujours non duel puisqu’il ne pense pas ;

Et c’est aussi une réalité indestructible puisque sa nature est incréée.

French

English

Verse page

I.80

Il ne naît pas, ne meurt pas,

Ne souffre pas, ne vieillit pas, Parce qu’il est permanent, stable,

Paisible et éternel.

French

English

Verse page

I.81

Il ne naît pas dans un corps de nature mentale

Puisqu’il est permanent ; Il ne meurt pas d’une mort aux inconcevables métamorphoses

Puisqu’il est stable ;

French

English

Verse page

I.82

Il ne souffre pas des maux résultant des imprégnations subtiles

Puisqu’il est paisible ; Il ne vieillit pas sous l’effet des formations non contaminées

Puisqu’il est éternel.

French

English

Verse page

I.83

En associant les vers correspondants

Des strophes précédentes, on connaîtra le sens De la permanence, de la stabilité, de la paix et de l’éternité

De l’immensité inconditionnée.

French

English

Verse page

I.83.1

La permanence, c’est l’immutabilité,

Puisque [le corps absolu] possède d’inépuisables qualités. La stabilité, c’est une nature de refuge,

Puisqu’il a la même limite [que le saṃsāra].

French

English

Verse page

I.83.2

La paix, c’est la non duelle essence du réel,

Puisqu’il a pour nature de ne pas penser. L’éternité, c’est l’indestructibilité,

Puisqu’il n’a pas de qualités artificielles.

French

English

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I.84

Voici le corps absolu, le tathāgata,

Les vérités des êtres sublimes et l’absolu nirvāṇa. Inséparable de ses qualités comme le soleil de ses rayons,

Il n’est de nirvāṇa que la bouddhéité.

French

English

Verse page

I.85

En bref, sachez que comme on peut approcher le sens

De l’immensité non contaminée sous quatre angles, Le « corps absolu » et les trois autres termes ci-dessus

Sont de simples synonymes.

French

English

Verse page

I.86

[L’immensité non contaminée], c’est la bouddhéité

indissociable de ses qualités, La filiation obtenue telle quelle, L’essence du réel qui ne ment ni ne trompe

Et la paix naturelle des origines.

French

English

Verse page

I.87

Éveil manifeste et parfait à toutes choses

Et élimination des souillures avec leurs imprégnations – Le bouddha et le nirvāṇa

Au sens sacré ne sont pas deux.

French

English

Verse page

I.87.1

La libération a pour caractéristique

D’être inséparable de ses qualités – complètes, Innombrables, inconcevables et immaculées.

Cette libération est le tathāgata.

French

English

Verse page

I.88

Imaginez des peintres aux talents différents

Qui ne savent représenter de parties du corps que celles qu’ils connaissent. Le maître du royaume leur offre une toile « Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! » À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux Doit soudain se rendre à l’étranger. Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau dans toutes ses parties.

Fin de la parabole.

French

English

Verse page

I.89

Imaginez des peintres aux talents différents

Qui ne savent représenter de parties du corps que celles qu’ils connaissent. Le maître du royaume leur offre une toile « Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! » À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux Doit soudain se rendre à l’étranger. Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau dans toutes ses parties.

Fin de la parabole.

French

English

Verse page

I.90

Imaginez des peintres aux talents différents

Qui ne savent représenter de parties du corps que celles qu’ils connaissent. Le maître du royaume leur offre une toile « Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! » À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux Doit soudain se rendre à l’étranger. Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau dans toutes ses parties.

Fin de la parabole.

French

English

Verse page

I.91

Imaginez des peintres aux talents différents

Qui ne savent représenter de parties du corps que celles qu’ils connaissent. Le maître du royaume leur offre une toile « Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! » À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux Doit soudain se rendre à l’étranger. Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau dans toutes ses parties.

Fin de la parabole.

French

English

Verse page

I.92

Qui sont ces peintres ? La générosité

La discipline, la patience et les autres vertus. [Le portrait] est une forme donnée

À la vacuité en tout suprême.

French

English

Verse page

I.93

La connaissance, la sagesse et la libération

Éclairent, rayonnent et purifient Sans se séparer [du corps absolu] ;

On les compare à la lumière du soleil, à ses rayons et à son orbe.

French

English

Verse page

I.94

Par conséquent, on n’atteint pas le nirvāṇa

Sans atteindre la bouddhéité, De même qu’on ne peut voir le soleil

Sans sa lumière et ses rayons.

French

English

Verse page

I.95

Voilà donc les dix points qui définissent

La quintessence des Vainqueurs. Il s’impose maintenant d’en reconnaître la présence

Dans l’enveloppe des affections en s’aidant de comparaisons.

French

English

Verse page

I.96

Comme un bouddha dans un lotus flétri, le miel au milieu des abeilles,

Le grain dans la balle, l’or dans les immondices, Un trésor enterré, le germe [d’un grand arbre né] d’un petit fruit,

Une statue de bouddha dans des haillons,

French

English

Verse page

I.97

Un maître des hommes dans le ventre d’une pauvresse,

Ou encore comme une précieuse image dans l’argile [du moule] Cet Élément ainsi présent dans les êtres est voilé

Par les souillures adventices des affections.

French

English

Verse page

I.98

Le lotus, les insectes, la balle du grain, les immondices,

la terre, le fruit et les haillons, De même que la femme tourmentée par les flammes de la souffrance et l’argile, représentent les souillures, Tandis que le bouddha, le miel, le grain, l’or, le trésor, le banian, l’image, Le maître suprême des continents et la statue en or

représentent l’Élément sublime et immaculé.

French

English

Verse page

I.99

Dans un lotus aux couleurs défraîchies se trouve

Un tathāgata rayonnant de mille marques. Un homme qui a purifié l’œil divin le voit

Et l’extrait de la corolle fanée du lotus.

French

English

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I.100

De même, avec son œil de bouddha, le Bien-Allé voit aussi

Sa propre nature chez les êtres de l’enfer des Tourments Insurpassables. Compassion incarnée, libre des voiles, il restera jusqu’à la fin des temps

Pour libérer les êtres des voiles qui les obscurcissent.

French

English

Verse page

I.101

L’œil divin qui voit un bouddha enfermé dans un lotus immonde

Arrache les pétales de la fleur. De même, le sage qui voit dans chaque être la quintessence des parfaits bouddhas enfermée dans les souillures de l’attachement, de la haine et des autres poisons

Élimine ces voiles par compassion.

French

English

Verse page

I.102

Voyant que le miel qu’il convoite

Est cerné par les abeilles, L’homme ingénieux exercera son habileté

En détachant le miel des insectes.

French

English

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I.103

Le grand ermite, qui voit d’un œil omniscient

L’Élément de connaissance comparable au miel, N’a de cesse que d’éliminer à jamais

Les voiles ici comparés à des abeilles.

French

English

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I.104

L’homme qui convoite le miel caché sous des abeilles par millions

Disperse les insectes et dispose du miel à sa guise. De même, la connaissance non contaminée présente en chaque être est comparable au miel ; Les affections aux abeilles ; et le Vainqueur habile à les détruire

à cet homme.

French

English

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I.105

Le grain dans la balle n’est pas

Utilisable par l’homme. Pour s’en nourrir il faut

L’extraire de la balle.

French

English

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I.106

De même, tant que le Vainqueur présent en chaque être,

Mêlé cependant à la souillure des affections, N’aura pas été libéré de cette promiscuité avec la souillure des affections, Les Vainqueurs n’exerceront leurs activités

dans aucun des trois mondes.

French

English

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I.107

De même que les grains de riz, de blé noir ou d’orge

encore dans la balle, et avec leurs barbes, Ne peuvent rien donner de bon à manger s’ils ne sont pas bien préparés, Le seigneur des qualités, présent en chaque être, emprisonné toutefois dans la gangue des affections, Ne peut offrir la saveur des plaisirs du Dharma à des êtres

tenaillés par la faim des affections.

French

English

Verse page

I.108

Un voyageur laissa tomber

Son or dans les immondices Mais, en raison de sa nature inaltérable,

L’or resta intact pendant des siècles,

French

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I.109

Jusqu’à ce qu’un dieu à l’œil pur

L’aperçoive et dise à un être humain « Il y a ici de l’or, le plus précieux des joyaux.

Purifiez-le et faites-en tout ce que l’on fait avec les précieux joyaux !

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I.110

De même, voyant la qualité des êtres enfouie

Dans les immondices des affections, Le sage fait sur tous les êtres tomber les pluies

Du vrai Dharma pour les laver de la boue des affections.

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I.111

Le dieu qui a décelé l’or tombé dans les immondices

en montre avec insistance La sublime beauté à un être humain pour qu’il le nettoie parfaitement. De même, voyant en chaque être le joyau de la bouddhéité parfaite tombé dans les grandes immondices des affections, Le Vainqueur enseigne le Dharma aux êtres

pour qu’ils purifient cette [quintessence].

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I.112

Sous la maison d’un pauvre

Est enfoui un trésor inépuisable. Le pauvre homme l’ignore et le trésor

Ne lui dit pas où il se trouve.

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I.113

De même, l’esprit recèle le précieux trésor immaculé

De l’essence du réel sans ajout ni retrait. Ne l’ayant pas compris, les êtres subissent constamment

Les souffrances de la pauvreté sous maintes formes.

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I.114

Le trésor enfoui sous la maison du pauvre ne peut pas

Lui dire sa présence – que le malheureux continue d’ignorer. De même, le trésor du réel se cache dans la maison de l’esprit des êtres comme chez le pauvre homme, Et c’est bien pour qu’ils le trouvent

que de vrais sages viennent au monde.

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I.115

Le noyau que l’on trouve dans la mangue et d’autres fruits,

A l’inaliénable propriété de germer. Une terre labourée, De l’eau et d’autres [conditions] concourent alors

À la formation graduelle de la substance du roi des arbres.

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I.116

Enfoncée sous la peau du fruit que constituent l’ignorance

et les autres [émotions] qui affectent les êtres, Il y a aussi l’immensité vertueuse de l’Élément du réel. De même, avec le concours de telle et telle vertu,

Cet Élément devient peu à peu la substance du roi des sages.

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I.117

L’eau, la lumière du soleil, le vent, la terre, le temps et l’espace

sont autant de conditions Qui, sous la peau des fruits du palmier ou du manguier, coopèrent à la naissance d’un grand arbre. De même, sous la peau du fruit des émotions qui affectent les êtres, loge la graine de la bouddhéité parfaite Différentes conditions vertueuses permettront de voir

le germe du Dharma pendant qu’il croît.

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I.118

Imaginez une statue du bouddha en matières précieuses

Enveloppée dans de puantes guenilles. Un dieu qui l’a vue abandonnée sur la route

En avertit les passants pour qu’ils la libèrent.

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I.119

De même, celui dont rien ne bloque la vision et qui voit,

Chez les animaux aussi, la substance d’un bouddha Enveloppée dans toute la variété des affections,

Montrera les moyens de l’en délivrer.

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I.120

Le dieu qui, de son œil divin, aperçoit sur la route

une statue du Bouddha toute en matières précieuses enveloppée dans de puants haillons La montre aux passants pour qu’ils l’en délivrent.

De même, lorsqu’il voit sur les chemins du saṃsāra, jusques et y compris chez les animaux, l’Élément enfoui sous les guenilles des affections,

Le Vainqueur enseigne le Dharma pour le libérer.

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I.121

Imaginez une femme sans beauté ni protecteur

Qui vit dans un asile pour les déshérités. Même enceinte de la gloire d’un souverain,

Elle ignore que son sein abrite le maître des hommes.

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I.122

L’asile pour les déshérités est une image

de la naissance dans le saṃsāra Et la femme enceinte figure les êtres qui ne se sont pas purifiés. Ce qui est présent en elle assure sa protection ; Quant à l’Élément immaculé, il est comparable

[au monarque] qu’elle porte en son sein.

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I.123

La femme laide dans ses vêtements sales

a beau porter un monarque en son sein, Elle n’en subit pas moins les pires souffrances dans un asile pour les déshérités. De même, les êtres qui, sous l’emprise des affections, n’ont pas l’esprit en paix Restent sur le terrain de la souffrance et se sentent abandonnés

malgré le protecteur qu’ils portent en eux.

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I.124

La statue coulée dans l’or qui refroidit dans [son moule]

Présente, du dehors, une nature argileuse. Ce que voyant, les êtres avertis enlèveront l’enveloppe extérieure

Pour nettoyer la [statue en] or qui se trouve à l’intérieur.

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I.125

De même, voyant parfaitement que les souillures

De nature lumineuse sont fortuites, [Ceux qui ont atteint] l’Éveil suprême lavent de leurs voiles

Les êtres comparables à des mines de joyaux.

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I.126

Au fait de la vraie nature de la forme en or, brillante et pure,

Confinée dans l’argile refroidie, l’orfèvre l’en dégage. De même, les omniscients, qui connaissent l’or pur de l’esprit apaisé, Enseignent-ils le Dharma pour faire disparaître les voiles

en frappant « là où il faut ».

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I.127

Dans un lotus fané, parmi les abeilles,

Dans la balle du grain, dans les immondices, dans la terre, Sous la peau du fruit, sous les guenilles, dans la matrice

D’une pauvresse et dans un moule en glaise,

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I.128

Comparable à un bouddha, au miel, au grain,

De même qu’à l’or, à un trésor, à un grand arbre, Une précieuse image, un monarque universel

Et une statue en or,

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I.129

L’Élément des êtres, dit-on, n’a rien de commun

Avec l’enveloppe des affections. La pureté naturelle de l’esprit

Est telle depuis l’absence de commencement.

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I.130

L’attachement, l’aversion et la confusion,

Ainsi que leur vive émergence et leurs imprégnations, De même que les souillures éliminées sur les voies de vision et de méditation,

Ou encore sur les terre impures et les terres pures :

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I.131

Voilà neuf groupes [de souillures] qu’illustrent

Le lotus fané et les autres comparaisons, Mais les enveloppes des affections secondaires

Présentent des millions et des millions de subdivisions.

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I.132

L’attachement et les huit autres souillures

Sont disposés ci-dessus de façon à correspondre, Dans le même ordre, au lotus fané

Et aux huit autres comparaisons.

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I.133

Les êtres puérils sont entachés par quatre

De ces souillures ; les arhats par une, Les disciples [sur les voies avec apprentissage] par deux ;

Et les sages [bodhisattvas] par deux souillures aussi.

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I.134

Devant un lotus, fleur née de la boue,

On se sent toujours heureux. Mais cette joie bientôt s’évanouit,

Comme la joie née du désir décline aussi.

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I.135

De même que les abeilles

Excitées jouent du dard, La colère en surgissant

Arrache le cœur.

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I.136

De même que le grain de riz

Est recouvert par la balle, La vision de la quintessence est bloquée

Par la coquille de l’ignorance.

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I.137

De même que les immondices sont répugnantes,

Immonde est l’émergence [des poisons], Car elle est la cause dont dépend le désir

De ceux qui lui sont attachés.

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I.138

De même que les richesses bien cachées

Sont d’introuvables trésors ignorés, La [sagesse] spontanée des êtres est voilée

Par la terre des imprégnations de l’ignorance.

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I.139

La croissance progressive du germe

Déchire le tégument de la graine. De même, la vision du réel supprime

[Les souillures] qui sur cette voie s’éliminent.

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I.140

Une fois reliés à la voie des êtres sublimes,

[Les arhats] ont vaincu l’essentiel – la croyance à l’individualité. Les objets que la sagesse primordiale élimine sur la voie de méditation

Ressemblent, dit-on, à des guenilles ou des haillons.

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I.141

Les souillures présentes sur les sept terres [impures]

Sont comparables aux souillures d’une matrice Et la sagesse non conceptuelle et parfaitement mûre

À un [embryon] délivré de la matrice.

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I.142

Les souillures liées aux trois terres [pures]

Sont comparables à des traces d’argile [sur une statue]. Le recueillement Adamantin des grands êtres

En aura raison.

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I.143

L’attachement et les huit autres souillures

Sont donc comparables à un lotus fané et aux huit autres exemples. Ramené à sa triple nature, l’Élément

Est comparable à un bouddha et ainsi de suite.

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I.144

Cette [triple] nature est le corps du Dharma,

L’ainsité et la filiation que l’on reconnaîtra Successivement dans trois comparaisons,

Puis dans une seule et enfin dans cinq.

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I.145

Le corps du Dharma présente deux aspects

La très pure dimension absolue Et son analogue, les enseignements

Du mode profond et du mode détaillé.

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I.146

Bien au-delà du monde,

Rien ne lui ressemble dans le monde. Voilà montrée la similitude

De l’Élément et du Tathāgata.

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I.147

Les enseignements du mode profond et subtil

Évoquent le goût unique de tous les miels. Quant aux enseignements du mode détaillé,

Ils ressemblent à tous ces grains dans leur balle.

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avidyā - Literally "unknowing," it refers to a lack of knowledge or misunderstanding of the nature of reality. As such, it is considered to be the root cause of suffering and the basis for the arising of all other negative mental factors. Skt. अविद्या Tib. མ་རིག་པ་ Ch. 無明

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pratipakṣa - An antidote or remedy that contributes or supports the elimination or pacification of a particular ailment or affliction. Skt. प्रतिपक्ष Tib. གཉེན་པོ་ Ch. 對治

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Bodhisattva - A person who seeks enlightenment for the sake of others. In Mahāyāna Buddhism, a Bodhisattva is a compassionate being who is training on the path to Buddhahood and aspires to eliminate the suffering of all beings and take all sentient beings to the state of enlightenment. The Mahāyāna sūtras including those on buddha-nature generally have Bodhisattvas as the main audience or interlocutors for the Buddha's discourses. Skt. बोधिसत्त्व Tib. བྱང་ཆུབ་སེམས་དཔའ། Ch. 菩薩

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